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10 novembre 2007

KT Tunstall, Bataclan, 06/11/2007



KT Tunstall fait partie de ces auteurs/compositeurs/interprètes féminines qu'il convenait de suivre de près suite à la sortie de son premier album Eyes To The Telescope, en décembre 2004, au Royaume-Uni. Même s'il lui aura fallu l'aide bienvenue de l'utilisation du titre "Suddenly I See" dans le film Le Diable s'habille en Prada (2006), et l'utilisation comme jingle du titre "Black Horse And The Cherry Tree" par le fournisseur d'accès à Internet Alice pour s'imposer un peu partout (bien longtemps, donc, après la sortie de son album), il était évident que ce premier essai comportait de sacrées pépites (par exemple, "Another Place To Fall") qui dépassaient vraisemblablement le simple coup de chance.

Après un album live acoustique exhumant quelques raretés (faces B de singles) et une reprise de Beck, pour patienter, le deuxième album studio, Drastic Fantastic, est arrivé en septembre dernier. Bien plus équilibré et cohérent, KT y confirme qu'elle est une artiste à prendre fort au sérieux, malgré la production indéniablement plus pop que son premier album. Sa voix chaude, assez grave (mais avec de belles incursions en voix de tête), au grain jazzy, la distingue fortement des ersatz comme Dido, pour plutôt pencher du côté de très grandes dames comme Fiona Apple. Musicalement, KT trace néanmoins un sillon personnel ; avec un talent indéniable pour des mélodies très accrocheuses (le premier single, Hold On, n'a rien à envier à Black Horse And The Cherry Tree), les compositions de KT possèdent une profondeur qui se révèle au fil des écoutes, cachée derrière l'énergie et les rythmes désormais plus rock que folk.

Restait donc le test de la scène. Pas la peine d'attendre la fin des 105 minutes du concert pour se rendre compte qu'il est clair que la demoiselle possède une sacrée expérience de la performance live, car il fut impossible de la prendre en défaut aussi bien sur ses parties de guitare (qu'elle maîtrise réellement très bien), que sur ses parties vocales, énergiques et qui pourtant ne l'essouflent jamais. Sachant communiquer avec humour avec son public entre chaque chanson, le belle Ecossaise est efficace et au diapason avec son groupe dont le niveau est très satisfaisant (mention spéciale au bassiste d'ailleurs souvent contrebassiste !), avec notamment deux choristes qui renforcent considérablement l'impact.

Alors, que pourrait-on lui reprocher ? Un début de concert où les chansons s'enchaînaient bien trop proprement, comme sur l'album, sans aucune variation. Le public était d'ailleurs un petit mou, jusqu'à ce que KT reste seule sur scène et nous bluffe totalement par une interprétation purement solo du terrible "Black Horse And The Cherry Tree". Enregistrant d'abord sa rythmique en strumming, puis ses "ouh-ouh", elle les lance en boucle pour ajouter par dessus ses parties de guitare et de chant. Saisissant ! Il convient aussi de noter que la chanson "Beauty Of Uncertainty", déjà une sacrée réussite sur ce dernier album, prend encore une dimension supplémentaire sur scène, prouvant que KT a franchi un bien beau palier dans ses qualités de songwriter.

C'était donc un très agréable concert, certes pas celui de l'année, mais qui fait bien plaisir dans la mesure où il laisse entrevoir de sacrées possibilités pour KT Tunstall de prendre encore plus d'importance dans les années à venir. Cette femme-là peut aller loin, très loin !

Setlist:

Little Favours
Miniature Disasters
Hold On
Other Side Of The World
White Bird
Funnyman
Under The Weather
Black Horse And The Cherry Tree
Ashes
Hopeless
Someday Soon
Another Place To Fall
If Only
Beauty Of Uncertainty
Saving My Face
I Don't Want You Now

Rappels:
My Sharona
Suddenly I See

24 octobre 2007

Dream Theater, Zénith, 05/10/2007



Cela faisait presque deux ans jour pour jour que Dream Theater n'avait pas joué à Paris (le dernier passage au Zénith pour la tournée Octavarium remontait en effet au 06/10/2005). Depuis la dernière fois que je les avais vus, à Bologne le 31/10/2005, je ne déplace plus à leurs concerts en dehors de Paris (oui, je vieillis...) ; je ne les avais donc pas vus en juin dernier pour leurs deux apparitions françaises au festival du Hellfest à Clisson, et à Clermont-Ferrand.

Et finalement, pour mon 35e concert du groupe, ce n'était finalement pas plus mal d'avoir observé une telle pause. Malgré la déception cruelle qu'est un album aussi peu inspiré (pour Dream Theater) que Systematic Chaos, le plaisir de les revoir sur scène était bien au rendez-vous.

Dans un Zénith plein à craquer, l'ambiance fut exceptionnelle, à rapprocher de celle de leur premier concert au Zénith, le 07/04/2000. Mais à l'époque, ce n'était "que" le petit Zénith (4500 personnes). Cette fois, avec la grande jauge (6500 personnes), la puissance du public était bien encore décuplée. Il n'y a pas à chipoter, Scenes From A Memory reste l'album le plus vendu en France, et certainement le préféré des Français ; l'interprétation survoltée et les couplets massivement repris en choeur par le public sur Strange Deja Vu en témoignent encore une fois. Un classique comme Take The Time a également prouvé une fois de plus son efficacité redoutable avec le public (ce titre de 1992 reste une p***** de référence sur scène). N'en déplaise à certains esprits chagrins, d'autres chansons plus récentes ont également connu la participation vocale du public, que ce soit le U2-esque I Walk Beside You ou le Metallica-esque Constant Motion, nettement moins fade sur scène que sur album.

Mike Portnoy et ses compères ne savent pas offrir de piètre performance, mais on peut dire qu'ils se transcendent lorsque le public leur réserve autant de chaleur, ce qui s'est une fois de plus vérifié avec Paris. C'est à ce genre de détails qu'on arrive un peu à différencier chaque concert de Dream Theater. La version 2007 de Surrounded est tout bonnement phénoménale : réarrangée, avec un feeling à pleurer (que le groupe n'arrive plus à injecter dans ses derniers albums), et avec les fameux clins d'oeil toujours aussi bien intégrés (Mother de Pink Floyd, Sugar Mice de Marillion).

D'intégration, par contre, c'est ce medley final qui en manquait. Il n'y a en fait pas de transitions réellement travaillées entre ses différentes parties, on est en effet bien loin des réussites de Caught In A New Millenium ou le medley qui concluait Once In A Livetime. Ce medley fut néanmoins l'occasion de frissonner sur Finally Free et Trial Of Tears, qui rappellent encore une fois à quel point ce groupe a possédé pendant plusieurs années un talent extraordinaire pour les compositions racées, puissantes et fascinantes.

Je souhaite aussi insister sur l'intro du concert, particulièrement réussie. Mike Portnoy, immense cinéphile, a déjà utilisé des musiques de film pour ouvrir les concerts de Dream Theater : A Clockwork Orange (Orange Mécanique) et Twin Peaks. Sur cette tournée il a choisi de faire un clin d'oeil à 2001: A Space Odyssey, en reprenant le fameux extrait du Also Sprach Zarathustra de Strauss. La nouveauté réside dans le fait qu'avant, le groupe passait juste une bande, tandis que cette fois, ils interprètent le thème. Il en ressort une puissance et une majesté qui font monter illico presto l'adrénaline. Amusant, enfin, la parodie sur l'écran géant, où le fameux foetus de la fin du film de Kubrick est remplacé par une des fourmis qui peuplent la pochette de Systematic Chaos.

Setlist:

In The Presence Of Enemies
Strange Deja Vu
Blind Faith
Surrounded '07
Constant Motion
The Dark Eternal Night
Keyboard solo
Lines In The Sand
The Ministry Of Lost Souls
I Walk Beside You
Take The Time

Rappel:
Medley:
I. Trial Of Tears
II. Finally Free
III. Learning To Live
IV. In The Name Of God
V. Octavarium

09 octobre 2007

The Police, Stade de France, 29/09/2007



Habitant désormais à 250 mètres du Stade de France, il m'était impossible de résister à l'envie d'aller voir cette reformation scénique inespérée, même si d'habitude j'évite soigneusement les concerts en plein air, en particulier dans les stades, pour cause de son insatisfaisant.

C'est donc avec des attentes modérées que je suis allé voir le premier des deux concerts de The Police au Stade de France, étant par ailleurs un peu méfiant quant à l'interprétation qu'allait nous réserver le groupe (je n'avais écouté aucun bootleg pour ménager la surprise).

La première partie fut une très belle découverte, avec Fiction Plane, groupe fondé au début de cette décennie par le fils aîné de Sting, Joe Sumner. Heureusement, celui-ci, en dehors d'une ressemblance vocale contre laquelle il ne peut pas grand-chose, n'officie pas du tout dans le style de The Police. Même la bio officielle accompagnant la promo de l'album ne fait pas mention de ce lien de parenté. Fiction Plane est un power trio mélodiquement plutôt influencé par U2, à la rigueur, et avec l'énergie des groupes post-grunge. Je suis assez déçu de ne pas avoir pu aller les revoir dans une salle plus adaptée, au Nouveau Casino deux jours plus tard (le 01/10/2007), car leur deuxième album recèle vraiment des pépites et leur prestation au Stade de France fut vraiment très convaincante.

Après Sumner fils, Sumner père, alias Sting, et les fantastiques musiciens que sont Steward Copeland et Andy Summers. Dans un stade, il est très difficile de créer une véritable interaction avec le public, surtout quand on opte pour une scène et une infrastructure aussi dépouillée que celle choisie par The Police pour cette reformation. A part des écrans géants et de très beaux lights, c'était donc la musique, et rien que la musique. Et quelle claque ! Au lieu de se contenter de balancer un best-of fidèle note pour note aux disques, The Police a préféré offrir une setlist très intéressante : sans éviter les incontournables tubes, la première partie a alterné titres célébrissimes connus de M. Tout-le-monde avec d'autres connus uniquement de ceux qui possèdent autre chose qu'une vulgaire compilation.

Et surtout, The Police a choisi de réarranger la plupart des morceaux, avec de sacrés belles jams de surcroît. Ce qui est finalement sans surprise de la part de tels musiciens, mais qui a probablement dû déplaire au grand public peu habitué à la musique en dehors de l'écoute de RTL2 et consorts.

La puissance et la cohésion de ce trio m'a irrésistiblement fait penser - dans un tout autre registre - à Rush. Les qualités scéniques sont en tout cas très semblables et ce sont les deux seuls trios du monde du rock que j'ai pu entendre sonner comme ça à une telle échelle. De surcroît, à ma grande surprise, le son était vraiment bon, du moins depuis mon siège. Etait-ce la situation, la qualité des relais ou de l'ingénieur du son, toujours est-il que je n'hésiterai pas à retourner voir des concerts au Stade de France.

Ce concert a vu le groupe nous gratifier d'une petite surprise, à savoir la présence de leur tout premier guitariste, le français Henry Padovani, pour une interprétation musclée de Next To You en guise d'ultime rappel. Deux heures de concert passionnant, passées beaucoup trop vite, après quoi on ne peut que rêver de les revoir dans des lieux aux dimensions plus modestes.

Setlist:

Message In A Bottle
Synchronicity II
Walking On The Moon
Voices Inside My Head
When The World Is Running Down
Don't Stand So Close To Me
Driven To Tears
Truth Hits Everybody
Hole In My Life
Every Little Thing She Does Is Magic
Wrapped Around Your Finger
De Do Do Do De Da Da Da
Invisible Sun
Walking In Your Footsteps
Can't Stand Losing You
Roxanne

Rappels:
King Of Pain
So Lonely
Every Breath You Take
Next To You (avec Henry Padovani)

09:00 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : concert, police, sting

08 septembre 2007

Porcupine Tree, La Cigale, 03/07/2007



Nous avons pris l'habitude de voir Porcupine Tree en concert au moins une fois par an à Paris, et il y a peu de choses à rajouter à chaque fois. Pourquoi ? Même explication que celle invoquée dans ma note relative à leur précédent passage dans la capitale.

Ce concert permettait de voir l'intégralité du nouvel album sur scène, après sa sortie en avril dernier. Nous avions eu l'immense privilège de le découvrir en septembre 2006 lors de la précédente tournée, où le groupe avait choisi de roder ses nouvelles compos sur scène, plus de 6 mois avant la sortie du nouvel album. Un des titres joués alors n'a finalement pas été retenu, c'est donc la première fois que nous entendions Way Out Of Here sur scène, car c'est celui-là qui n'avait pas été dévoilé l'an dernier. En réécoutant des enregistrements pirates de 2006, on s'aperçoit que les compositions de Fear Of A Blank Planet étaient tout de même déjà très finalisées, en dehors de certains arrangements (les cordes sur Sleep Together étaient alors inexistantes).

Sur scène, c'est bien sûr l'incroyable Anesthetize qui produit le plus d'effet (sa découverte en live l'an dernier nous avait estomaqué, mais l'effet produit reste fort même en connaissant très bien le morceau). Pour le reste de la setlist, on navigue toujours surtout dans les quatre derniers albums du groupe, la seule nouveauté étant Sever tiré de Signify.

Quand on s'est habitué à l'excellence, difficile d'être surpris... on attend néanmoins impatiemment le concert de l'Olympia (la consécration !) en décembre 2007. On a hâte de voir ce que Steven Wilson va imaginer, et aussi de découvrir encore de nouveaux titres, car c'est bien ce que l'artiste nous a annoncé en ce mois de juillet. On en salive d'avance !

Setlist:

Fear of a Blank Planet
Lightbulb Sun
My Ashes
Anesthetize
Open Car
Mellotron Scratch
Drown With Me
Half Light
Sentimental
Blackest Eyes
Sever
Way Out of Here
Sleep Together

Rappel:
Even Less
Mother and Child Divided
Halo

11:50 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concert, rock

07 juillet 2007

Satellite Party, Trabendo, 02/07/2007


Nuno Bettencourt, photo par Jérôme


Fan absolu de Nuno Bettencourt, cela faisait 12 ans que le guitariste/chanteur/auteur/compositeur n'avait pas remis les pieds sur une scène française ! Depuis le dernier concert d'Extreme en France, le 23 juin 1995 au Zénith... N'ayant pas pu monter depuis la province à l'époque, je n'avais jamais donc pu voir sur scène mon guitariste préféré tous styles confondus. 12 ans d'attente et d'espoir, pour enfin le voir avec un groupe qui n'est qu'un side-project pour lui. Mais de quelle qualité ! L'excellent album de Satellite Party, joyeuse sauterie initiée par Perry Farrell (Jane's Addiction), et fagocytée par Nuno, ne laissait pas entrevoir un tel concert.

Satellite Party repose en fait sur la section rythmique emmenée par Nuno lors des derniers concerts d'Extreme au Japon, Kevin Figueiredo et Carl Restivo, Figueiredo étant par ailleurs le batteur émérite de Dramagods, le dernier groupe fondé par Nuno. Autant dire que le trio guitare/basse/batterie est déjà sacrément rôdé et on peut se douter que ce n'est pas le premier venu qui joue aux côtés d'un monstre de groove comme Nuno...

Le reste du groupe est donc composé de Monsieur Perry Farrell et de Madame sa femme, Etty Farrell. Si on ne présente plus Perry Farrell, l'iconoclaste mais adorable chanteur de Jane's Addiction (mémorable dernier passage à l'Elysée-Montmartre le 25/10/2003 !), on ne connaissait pas bien sa femme... qui assure quelques choeurs et surtout une présence sexy et extrêmement décalée, puisque son apport procède avant tout d'un jeu de scène pas très éloigné d'un peep show. On est complètement dans l'esprit de L.A.... où Perry Farrell est connu pour y être un des musiciens les plus festifs de la scène californienne.


Satellite Party, photo par Jérôme

Fête ? Party ? He bien c'est exactement l'ambiance du show époustouflant, sans une minute de répit, délivré par Satellite Party. L'album ne sortait en France que le jour même, les spectateurs se répartissaient en curieux venus soit voir Nuno, soit Farrell, pas grand-monde ne connaissait l'album d'après les discussions pré-concert, mais le public a très vite adhéré aux terribles refrains concoctés par Farrell, servis sur un plateau par des musiciens d'une cohésion, d'une puissance et d'un groove terrassants.

Le moment émotion, pour beaucoup, dont moi-même bien entendu, fut quand Kevin Figueiredo (le batteur de Nuno chez Dramagods) a entamé la fameuse intro à la batterie de Cupid's Dead d'Extreme, suivi du riff principal et d'une partie du bridge instrumental endiablé, enchaîné sans transition à Ain't No Right de Jane's Addiction : crise cardiaque !

Avoir vu enfin vu Nuno sur scène, dans un cadre aussi intimiste que le Trabendo, est une émotion assez indicible, doublée de la satisfaction de l'avoir vu avec un groupe d'un niveau excellent et avec une prestation où la guitare est nettement plus prépondérante que sur l'album de Satellite Party (solos plus longs, rythmiques à la Nuno = truffées de ghost notes, contretemps, de tourneries ternaires etc.).

L'incroyable mais réelle nouvelle, entendue de la bouche même de Nuno, c'est qu'une vraie reformation d'Extreme, tant attendue, est enfin en train de devenir une réalité : nouvel album plus tournée à venir en 2008... si cela arrive, alors je pourrai mourir en paix. Amen.

Setlist:

Stop! (Jane's Addiction)
Kinky
Insanity Rains
Been Caught Stealing (Jane's Addiction)
Hard Life Easy
Wish Upon A Dog Star
Mountain Song
Milky Ave
Mr Sunshine
Cupid's Dead (extrait, Extreme)
Ain't No Right (Jane's Addiction)
Only Love, Let's Celebrate

Rappel :
Ultra Payloaded Satellite Party

20:35 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : concert, trabendo, extreme, nuno