13 septembre 2006
Madonna, Bercy, 28/08/2006
L'artiste féminine proposant les tournées mondiales les plus extravagantes était de retour à Paris pour 4 concerts (évidemment à guichets fermés) au Palais Omnisport de Paris Bercy pour ce Confessions Tour.
Chaque tournée de Madonna est l'occasion d'assister à un spectacle unique, mélange de performances scéniques ahurissantes (troupe de chanteurs / danseurs touchant à tous les styles, de la capoeira au roller), de débauche de moyens techniques (plateformes et écrans mobiles à ne plus savoir où donner de la tête), de chansons savamment chorégraphiées et costumées, et bien souvent totalement retravaillées (ce qui est, artistiquement, tout à fait à son honneur).
Dans son précédent album, American Life, sur la pochette duquel elle posait avec un béret à la Che Guevara, Madonna délivrait des messages, dénonçant la guerre et la superficialité du monde. Le Re-Invention Tour, support de cet album, reprenait ces thèmes dans le spectacle, en totale adéquation avec les paroles. On pouvait trouver la leçon de morale un peu lourde, mais au moins paroles et spectacles étaient cohérents.
Or, Madonna est revenue à une formule plus basique et plus festive pour son dernier album Confessions On A Dance Floor, placé sous le signe de l'esprit néo-disco. Tout son répertoire a été remixé et réarrangé sur scène dans ce moule (au point de défigurer complètement certains classiques, comme La Isla Bonita qui n'en demandait pas tant), mais les leçons de morale sur scène n'ont pas disparu !
L'amour universel, la faim et le sida en Afrique, les personnalités politiques controversées (Bush, Blair, et même Le Pen...!), la provocation éculée sur le christianisme (s'en prendre à l'islamisme intégriste serait peut-être plus "up-to-date")... Madonna nous assène tout cela tout au long du spectacle, sans aucune cohérence avec le programme festif du revival disco, ce qui finit par être fort irritant, tellement cela semble intégré artificiellement, saupoudré, sans aucun fond.
L'autre principale déception de ce spectacle est le contraste entre la tournée précédente et celle-ci en matière de mise en scène. Madonna, elle, danse moins qu'avant (et pourtant, elle bénéficie de nombreuses plages en play-back pour la laisser reprendre son souffle aux moments les plus délicats). Elle vieillit, on peut donc le comprendre vu la condition physique terrassante que ce qu'elle exécute requiert. Mais sa troupe de danseurs/chanteurs/acrobates émérites manque souvent cruellement de direction artistique forte, d'idées. Ca gesticule, certes, mais sans la grâce et l'ingéniosité du Re-Invention Tour. La petite troupe semble maladroitement occuper l'espace gigantesque de la scène, constituée d'une longue allée centrale et de deux promontoires venant titiller les premiers rangs de spectateurs (de ce côté là, rien à redire, presque tout le monde peut voir la Madone de près à plusieurs reprises).
Bien qu'une setlist ne peut jamais contenter tout le monde à la fois, on peut déplorer la présence de titres comme Like It Or Not, ou encore Substitute For Love, qui plombent pas mal le rythme et l'ambiance. Il faut certes des titres lents pour reposer les spectateurs et le public, mais le répertoire de Madonna l'autorise à choisir des titres autrement moins anecdotiques !
Cette nouvelle tournée est donc une déception, en regard de ce à quoi l'artiste nous avait habitués. Un manque flagrant d'inspiration semble habiter ce spectacle, réduit à une grosse machinerie infernale, clinquante mais tournant à vide, ressemblant plus à un recyclage et un patchwork hasardeux d'idées de tournées passées, pour aboutir à une sorte de caricature. Madonna, reprends-toi !
Setlist:
1. Future Lovers
2. Get Together
3. Like a Virgin
4. Jump
5. Live to Tell
6. Forbidden Love
7. Isaac
8. Sorry
9. Like It Or Not
10. Sorry (remix)
11. I Love New York
12. Let It Will Be
13. Ray of Light
14. Drowned World/Substitute for Love
15. Paradise [Not For Me]
16. Music
17. La Isla Bonita
18. Erotica/You Thrill Me
19. Lucky Star
20. Hung Up
16:07 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (0)
28 juillet 2006
Tool, Zénith, 28/06/2006
Tool a ceci de fascinant : c'est un groupe capable d'hypnotiser une salle entière. Le Zénith était complet, avec une foule très bigarrée. Tool échappe toujours à toute logique marketing. Sa musique a beau être classée dans le metal, cela ne veut pas dire grand chose dans leur cas. Tool est plutôt un héritier spirituel de King Crimson, avec qui il partage d'ailleurs de nombreux points communs sur scène, en dehors des capacités d'improvisation.
Tool en live est une expérience, comme l'a écrit Libération (28/06/2006), "à la fois intensément tribale, drivée par les percussions inouïes de Danny Carey, et complètement cérébrale".
Le batteur est en effet une attraction à lui tout seul. Les mots ne suffisent pas pour décrire l'extrême sophistication du groove de son jeu. Heureusement qu'il est là d'ailleurs, car le guitariste et le bassiste sont plutôt très statiques. L'autre attraction, plus discrète, reste l'inénarrable chanteur Maynard James Keenan. Volontairement arrogant, au comportement cynique, ce fascinant artiste reste impénétrable. Que ce soit son look ridicule, ses interventions ("I'm looking at the front row, and, we have very cool t-shirts in other colors than black, you know. Think positive" ou "I'm filthy rich today, I bet all my money on France. Sorry Spain. That was lame, I hope no one is translating this"), Maynard dégage un sentiment de supériorité forcément profondément subversif.
Chantant sur son estrade (après être apparu en ombres chinoises derrière un des écrans), sans aucun éclairage sur lui, tournant souvent le dos au public, sa gesticulation évoque un reptile, quand il ne prend pas des poses ridicules d'arts martiaux. Maynard a la nonchalance et le détachement d'un dandy. Son départ de la scène à la fin, sans aucun salut de la foule est à interpréter comme un pied de nez ultime en phase avec le personnage créé sur scène.
L'attraction principale reste la musique alliée à des projections de toute beauté, sur 4 écrans (en toile, pas électronique, pour qualité de projection bien supérieure). L'aspect visuel a toujours été un point fort du groupe, ses clips (réalisés par le guitariste) et autres supports visuels étant de vraies créations (souvent malsaines d'ailleurs).
La fusion entre l'intensité de la musique et aboutissement des visuels est probablement un facteur clé dans l'ensorcellement qui en résulte, malgré l'étrangeté et l'aspect monolithique de l'ensemble.
Un point noir à mentionner, tout de même. J'étais à côté de la table de mixage pourtant, donc à l'endroit où l'ingénieur du son façade fait le mix d'après ce qu'il perçoit. Or, ce qui est inacceptable, c'est que le sonomètre affichait quasiment systématiquement une valeur supérieure à la limite légale française. C'est incompréhensible de la part de l'équipe technique de Tool, qui est au pourtant habituellement au top. Je me souviens du concert de l'Olympia en 2002 qui était un modèle du genre. J'avais pourtant mes protections (moulées avec ouverture réglable), vissées à fond, et même ainsi c'était limite. C'est un gros bémol car la performance de très haute volée du groupe était ainsi bien moins nette, sans compter le danger encouru par tous les gens qui ne portent hélas pas de protections adaptées.
Setlist :
Lost Keys
Rosetta Stoned
Stinkfist
Forty Six & 2
Jambi
Schism
Opiate
Intension
Right In Two
Lateralus
Rappel:
Vicarious
Ænema
17:10 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (2)
21 juin 2006
Guns N' Roses, Bercy, 20/06/2006
Presque 13 ans ont passé depuis le précédent concert des Guns en France. C'était le 13 juillet 1993, déjà au POPB. Entre temps, c'est une saga des plus ridicules et pourtant des plus fascinantes de l'histoire du hard rock. Passons sur ces frasques ; Axl Rose est depuis longtemps le seul rescapé du groupe, et le nouvel album des Guns (ou disons plutôt l'album d'Axl), Chinese Democracy, est en gestation depuis plus de dix ans. Il a déjà coûté plus de 13 millions de dollars aux maisons de disques (Geffen d'abord, qui a jeté l'éponge, et actuellement le label Interscope de Sony). Il sortirait, d'après Axl, en septembre, enfin. Mais il disait déjà pareil il y a quelques années...
Peu importe, au moins cette tournée nous permet d'entendre des nouveaux titres, pour la plupart déjà fuités sur Internet mais sous forme de démos. C'est toujours ça de pris, et cette tournée devait permettre de juger de la qualité du groupe assemblé par Axl, avec des musiciens aussi costauds que Brain à la batterie ou Ron Thal à la guitare.
Les Guns devaient être sur scène à 21h00 (info promoteur). Certes, les premières parties étaient en retard et Bullet For My Valentine a fini à 21h40. Mais au lieu d'essayer de monter sur scène plus tôt, rien à faire. Les Guns ont commencé à jouer à 22h40 : c'est N'IMPORTE QUOI. J'ai vu des kyrielles de spectateurs se casser à partir de minuit pour pouvoir rentrer sans devoir se payer un taxi (qui ont été pris d'assaut à la fin d'après le témoignage d'une connaissance, à tel point que certains n'osaient pas s'arrêter).
Même si j'habite à deux stations du POPB, je suis parti à 00h10 (juste avant November Rain), car y a des gens qui bossent le lendemain et de toute façon au bout de 1h30 de show ça faisait un moment que j'avais compris...
LES GUNS VERSION 2006 SONT UN COVER BAND !!!
Ce groupe version 2006 joue mécaniquement, et sans aucune complicité ; Axl semble se mimer lui-même, enchaînant les même poses qu'il y a 13 ans mais sans grâce et avec l'entrain d'un papy. Au moins, Axl a chanté correctement (ce qui est déjà assez extraordinaire), mais quel spectacle navrant finalement quand on pense au CV de chacun des membres de ce "groupe".
C'est désolant d'assister à un concert où on ne sent aucune cohésion, aucune complicité entre les musiciens. On aurait dit que chacun essayait d'attirer l'attention à lui (en dehors de Ron Thal, un peu effacé, et effacé au mix de toute façon - qui a entendu son solo sur Knockin' On Heaven's Door ?). Velvet Revolver, au Bataclan, c'était autre chose ! Un vrai show de rock'n roll ! Et qui donne vraiment raison aux ex-membres membres des Guns d'avoir fondé ce groupe ô combien plus talentueux que le line-up aligné par Axl, qui ne semble être là que pour cachetonner.
La setlist est probablement une des pires gestions du temps que j'ai pu voir en live, avec des temps morts sans arrêt : un solo hyper chiant de chaque musicien (sauf le batteur Brain, mais le guitariste Robin Finck en a eu 2 !) ; des mini-jams pourries pendant que le piano à queue arrive (deux fois) ; une introduction de chaque membre du groupe non pas sur un titre mais encore sur une "bidouille" que je ne peux même pas appeler une jam !
Ajoutons des enchaînements très mal pensés : Madagascar, You Could Be Mine, Knockin' On Heavens Door, Jam + solo clavier (Dizzy Reed), The Blues : dans mon coin tout le monde s'est rassis et s'ennuyait grave... Vu le retard accumulé, pourquoi ne pas avoir viré les solo de la setlist au moins ? Incompréhensible.
Parlons du son : même placé en gradin, j'ai tourné un peu avant de partir pour tenter de trouver un endroit où ce ne soit pas trop brouillon. Je n'ai pas trouvé. Les trois guitares (oui, trois !), ça ne sert à rien sinon rendre le son plus confus, et seule la batterie de Brain et le chant d'Axl surnageaient clairement de ce mix, un des pires que j'ai entendu à Bercy (ha, deux semaines avant, les Red Hot c'était autre chose !).
Ce ne sont pas les effets pyrotechniques (flammes, étincelles et pétards... pas spécialement impressionnants, voir ceux de Metallica ou Rammstein à côté) qui ont rattrapé le show.
Consolation, j'ai trouvé que Better sonnait vraiment très bien en live, bien mieux que sur la version démo qui a filtré sur le web.
Bref, je suis tombé de haut, j'espère que Chinese Democracy sera un bon album, mais ces Guns-là en live, c'est presque une blague. De très loin un des concerts les moins excitants que j'ai pu voir, et pourtant, j'adore les Guns...
Setlist :
01. Intro
02. Welcome To The Jungle
03. It's So Easy
04. Mr. Brownstone
05. Live And Let Die
06. Solo Robin Finck
07. Sweet Child O'Mine
08. Madagascar
09. You Could Be Mine
10. Knockin' On Heavens Door
11. Jam / Solo Dizzy Reed (Ziggy Stardust)
12. The Blues
13. Présentation du groupe
14. Solo Richard Fortus et Robin Finck (Beautiful)
15. Out Ta Get Me
16. Solo Ron Thal (Don't Cry)
17. Better
18. November Rain
19. IRS
20. My Michelle
21. Used To Love Her (avec Izzy Stradlin)
22. Patience (avec Izzy Stradlin)
23. Nightrain (avec Izzy Stradlin)
24. Chinese Democracy
25. Solo Robin Finck
26. Paradise City (avec Izzy Stradlin)
10:35 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : concerts
13 juin 2006
Red Hot Chili Peppers, Bercy, 08/06/2006
Encore un excellent concert des Red Hot... que dire de plus ? La machine est bien rodée. On sait à quoi s'attendre et on n'obtient ni moins, ni plus :
- une setlist qui n'a pas d'autre choix que de piocher dans les "tubes", sauf en ce qui concerne l'album supporté par la tournée ;
- une des meilleures sections rythmiques rock/funk de la planète et qui ne déçoit jamais sur scène ;
- un chanteur sur le fil du rasoir mais qui s'en sort plus ou moins honnêtement ;
- un show utilisant les techniques les plus à la pointe de ce qui se fait pour les superproductions (ce soir là, un assemblage indescriptible de "néons" - en fait de fines barres de pixels - et d'écrans géants mobiles, ainsi que des spots téléguidés ressemblant à des soucoupes volantes...);
- l'adjonction raisonnable de jams (plus nombreuses ce soir là en raison de problèmes techniques avec la guitare contraignant plusieurs fois John Frusciante au silence, permettant à Flea et Chad Smith de s'en donner à coeur joie...).
Comme d'habitude, aucun titre de One Hot Minute (1994), pourtant leur meilleur album à mon goût, n'a été joué, vraisemblablement à cause d'un problème d'égo de Frusciante qui ne veut pas jouer des titres co-composés par son remplaçant ponctuel d'alors (Dave Navarro)...
Pas de quoi chipoter, on en a largement pour son argent même si le groupe joue moins de 2 heures. Tant qu'ils auront une telle pêche, pas de quoi bouder son plaisir !
Setlist :
01. Intro
02. Can't Stop
03. Dani California
04. Scar Tissue
05. Charlie
06. Otherside
07. Tell Me Baby
08. For Emily, Wherever I May Find Her (John Frusciante)
09. Flea Solo
10. Throw Away Your Television
11. Snow (interrompue)
12. Jam
13. Snow
14. If
15. Me And My Friend
16. Don't Strip My Mind
17. Right On Time
18. Don't Forget Me
19. Torture Me
20. Jam
21. Californication
22. By The Way
Rappels :
24. Drum Solo
25. Under The Bridge
26. You're Gonna Get Yours /Give It Away
27. They're Red Hot
14:30 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : concerts
11 juin 2006
Zappa Plays Zappa, Zénith, 05/06/2006
"I'm out of superlatives for the Paris show. It was the best show of the tour thus far. It's going to be hard to beat the passion, love and wild appreciation the band felt from the fine Parisians who came to the Zenith last night."
C'est en ces termes que le webmaster de Zappa.com, qui a accompagné toute la tournée Zappa Plays Zappa, a qualifié le concert de Paris. Quoi ajouter de plus ? Peut-être cette déclaration de Dweezil, pendant le concert, visiblement très ému de l'accueil, nous disant à la fin de The Black Page : "It's great to see people clapping at such music..." A la réflexion, c'est vrai que c'est totalement hallucinant vu le niveau de ces compositions, Zappa ayant sans aucun doute composé la musique contemporaine la plus complexe (hors classique).
Plutôt qu'écrire une chornique de ce concert, je préfère indiquer un lien vers un article du quotidien La Libre Belgique, qui dit tout, et très bien.
A titre personnel, je tire trois satisfactions principales de ce concert :
1) Le fait que cette tournée, qui a fait revivre la musique de Zappa pour la première fois depuis son décès en 1993, a permis non seulement à des milliers d'amateur de musique recherchée de voir enfin cela interprété sur scène, ce qui est probablement un des exercices les plus difficiles qui soit.
2) Il est agréable (et rassurant) de voir que Zappa est toujours tenu en haute estime des médias, qui ont consacré des articles fouillés au génie du XXème siècle (cf. Libération du 2 juin 2006 par exemple).
3) Outre le niveau insensé des musiciens réunis par Dweezil Zappa, il était quasi-irréel de voir enfin réunis sur scène Steve Vai et Terry Bozzio, ex-apprentis du grand Frank devenus eux-mêmes musiciens superstars...
Setlist :
Video Intro : Montana (Roxy 1974)
01. Imaginary Diseases
02. Hungry Freaks Daddy
03. Let’s Make the Water Turn Black
04. Florentine Pogen
05. Pygmy Twylite
06. The Idiot Bastard Son
07. Cheepnis
08. King Kong Variations
09. Don’t Eat That Yellow Snow
10. St. Alphonzo's Pancake Breakfast
11. Father O'Blivion
12. Inca Roads
13. Eat That Question
Break
14. I’m So Cute (T. Bozzio)
15. Tryin’ To Grow A Chin (T. Bozzio)
16. City Of Tiny Lites (T. Bozzio)
17. Punky’s Whips (T. Bozzio)
18. The Black Page (drums) (T. Bozzio)
19. The Black Page # 2 (T. Bozzio S. Vai)
20. Peaches En Regalia (T. Bozzio S. Vai)
21. Montana (S. Vai)
22. Village of the Sun (S. Vai)
23. Echinda’s Arf (S. Vai)
24. Zomby Woof (S. Vai)
25. Chunga’s Revenge (with video)
Rappel n°1 :
26. More Trouble Every Day (T. Bozzio S. Vai)
28. A Token of His Extreme (T. Bozzio S. Vai)
Rappel n°2 :
29. Sofa #2 (T. Bozzio S. Vai)
11:30 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : concerts