16 mars 2006
Simple Minds, Olympia, 15/03/2006
Troisième concert de Simple Minds pour moi, après le 21 mai 2002 à l'Olympia pour le Floating World Tour et le 25 avril 1995 à la Patinoire de Bordeaux pour le Good News From The Next World Tour.
C'est toujours un plaisir de retrouver le groupe, qui représente énormément pour moi ; leur album Real Life fut le deuxième vinyle que j'achetai, Live In The City Of Light fut mon tout premier CD (acheté avant d'avoir mon premier lecteur CD, c'est mon instituteur qui me copia l'album sur K7 pour que je puisse l'écouter), et j'achetai mes premiers magazines de musique (Best et Rock'n Folk !) quand ils parlaient de Simple Minds (et je commandai tous les anciens numéros où ils y apparaissaient). J'ai également découvert l'existence des bootlegs en cherchant assidûment l'existence d'éventuels imports live. Bref, Simple Minds est mon tout premier amour musical, et la beauté de leurs artworks, ainsi que la multitude de singles et d'EP gavés de faces B passionnantes fut à l'origine de ma passion pour la collection de supports (vinyles, CD, etc.).
En concert, le groupe a toujours été une bête de scène, notamment grâce à l'inépuisable leader chanteur Jim Kerr, au charisme et au jeu de scène bien connus. Néanmoins, le groupe, en tentant de nouvelles directions musicales (Neapolis en 1998 et Cry en 2002), s'est un peu fourvoyé, et le résultat s'en ressentait sur scène. Le dernier concert à l'Olympia, en 2002, pour la tournée supportant Cry, m'avait laissé un souvenir mitigé. Pourtant, le groupe n'avait joué que 3 titres de Cry (plutôt fades), mais l'interprétation des titres (piochés dans presque tous les albums du groupe) n'était pas toujours des plus intéressantes, la faute souvent à un tempo ou à des lignes de chant paresseuses. Comme si le coeur n'y était pas toujours... Du coup, j'avais zappé le dernier concert parisien en date, le 4 novembre 2003 au Zénith (concert qui ne supportait aucun album en particulier), 2003 ayant été une année extrêmement chargée en concerts pour moi et les finances ayant une limite.
Hier soir, ce fut une toute autre affaire. Est-ce le succès critique et public du dernier album Black And White 050505, retour discographique gagnant inespéré ? En tout cas, les Minds sont de retour avec une envie d'en découdre et une confiance qui se traduit par l'interprétation (tout au long de la tournée) de pas moins de 6 titres (sur 9) du dernier album, idéalement répartis dans la setlist. L'interprétation est bonne, mais je préfère les versions studio, qui sont des bijoux soniques façonnés avec l'aide du producteur Bob Clearmountain. Seul le titre "Dolphins", poignant et subtil, a transcendé la version studio à mon avis.
Quant au reste, ce fut une sacrée gifle. Le groupe s'est enfin décidé à laisser tomber la ribambelle de "tubes" issus de Once Upon A Time ; seulement deux titres en furent conservés : l'inévitable "Alive And Kicking", et une excellente surprise, "All The Things She Said" ! Un grand bravo pour cette initiative. Le tube "Seen The Lights" devrait être abandonné, il est trop mou sur scène, et trop entendu ; quitte à piocher dans les singles de l'album Real Life, un "Stand By Love" serait le bienvenu. Good News From The Next World fut représenté grâce au désormais classique "Hypnotized", et force est de constater que ce titre est vraiment superbe sur scène. Concernant les vieilles pépites, seul "Seeing Out The Angel" fut exhumé de Sons And Fascination (1981), ce qui en fit le plus ancien titre de la soirée.
Si ces albums font partie des rescapés, un grand nombre d'opus furent eux totalement ignorés : les 4 premiers albums, Street Fighting Years (dommage, mais justifié - j'y reviens), Néapolis (heureusement) et Cry (tant mieux, puisque déjà joué sur les tournées précédentes, même si "Sleeping Girl" apparaît en ouverture de certains concerts de la tournée 2006).
Alors quid du reste de la setlist de ce concert de deux heures ? Entièrement axée sur New Gold Dream et Sparkle In The Rain ! Ma période préférée... l'époque des productions de Pete Walsh et Steve Lillywhite, soit les deux albums les plus sombres et les plus durs (niveau sonorité) des Minds, les derniers avant la tournure "épique" de 1985.
Ce choix n'est sans doute pas innocent. Ces albums sont des parents éloignés du dernier album, Black And White, qui est artistiquement dans la lignée de ces deux albums mythiques ; c'est le même esprit (un superbe effort sur les mélodies et l'ambiance, sans l'aspect grandiloquent), mais revisité avec des sonorités évidemment plus actuelles (et plus adoucies). C'est pour cela que les titres de Street Fighting Years, par exemple, ne seraient pas idéaux dans ce contexte (néanmoins, "Belfast Child" est joué de temps en temps sur la tournée 2006, il ne le fut pas à Paris).
La grande différence par rapport aux dernières tournées est donc le punch de l'interprétation. J'ai encore en tête la pêche de "Upon The Catwalk", "New Gold Dream", "Glittering Prize", ou l'envoûtement de "Big Sleep" et "East At Easter". La section rythmique, assurée par le monstrueux Mel Gaynor aux fûts et le désormais membre officiel Eddie Duffy à la basse (après plusieurs tournées avec les Minds) est indéniablement le point fort du groupe. Le père Kerr a perdu assez nettement de ses capacités dans le haut médium et les aigus (mais Eddie Duffy est là pour tous les choeurs et soutient Jim admirablement), mais reste remarquable dans les graves. Il a surtout cessé de prendre trop de liberté avec le rythme et le placement des lignes de chant d'origine, et c'est ce qui m'a bien plus séduit. Charlie Burchill était sous-mixé, comme à l'accoutumée, et cela me frustre : on l'entend en général mieux sur l'album qu'en concert. Les claviers se taillent la part du lion dans le registre mélodique, et Mark Taylor (musicien de studio pour Elton John, Sinead O'Connor, etc.), nouveau venu dans le line-up, a fait un travail de folie sur les sons.
Le concert de Paris n'a pas vraiment connu de temps mort. Sold-out (ce n'était pas le cas en 2002) depuis des semaines, c'est un public chauffé à blanc qui a soutenu et visiblement touché le groupe, en chantant bien souvent à gorge déployée. Seul incident : pendant le deuxième titre, "Home", toutes les enceintes en façade s'arrêtent de fonctionner, il n'y plus que le son non mixé en provenance de la scène (et pas de chant, puisque pas d'ampli voix sur scène). Le groupe ne se rend compte de rien, avec ses propres retours. Le public scande le refrain de "Home", comme si de rien n'était. Je vois l'ingénieur du son de la table façade et ses assistants s'affairer, affolés. Le groupe enchaîne sur "East At Easter", mais dès que Jim commence à chanter et qu'on n'entend donc rien, le public hurle et siffle. Le groupe ne comprend pas ce qui se passe, et Jim interroge du regard et des bras la foule. L'ingénieur du son fait signe au groupe de tout arrêter et des techniciens viennent informer le groupe du problème. Le groupe, ne sachant que faire, est resté sur scène, Jim venant échanger quelques mots et quelques mains avec le premier rang. 5 minutes plus tard, c'était heureusement reparti. Belle frayeur !
Voilà en tout cas un beau come-back d'un groupe qui a montré, à l'instar du tout dernier rappel, qu'il était encore alive and kicking. Et ça, ça fait chaud au coeur !
Setlist :
Stay Visible
Home
East At Easter
Up On The Catwalk
Book Of Brilliant Things
See The Lights
Big Sleep
All The Things She Said
Waterfront
Hypnotised
The Jeweller (Part Two)
Someone Somewhere (In Summertime)
Speed Your Love To Me
Don't You (Forget About Me)
Dolphins
Rappel #1:
Different World
Seeing Out The Angel
New Gold Dream (81,82,83,84)
Rappel #2:
Stranger
Glittering Prize
Alive And Kicking
12:05 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : concerts
25 janvier 2006
Deep Purple, Paris, Zénith, 24/01/2006
C'était mon quatrième concert depuis l'arrivée de Steve Morse, j'ai vu Deep Purple sur chaque tournée avec Steve Morse (pour Purpendicular, Abandon, Bananas et donc Rapture Of The Deep).
J'ai trouvé la prestation du 24 janvier phénoménale, bien au-dessus du concert du 29 juin 2002 dans la même salle.
Il y a de nombreuses raisons à cela :
- un Ian Paice bien plus dans le coup ; je trouvais qu'il fatiguait l'autre fois à mi-chemin du concert, mais cette fois... la méga pêche jusqu'au bout !
- Une complicité de tous les instants de la part de Don Airey et de Steve Morse,
- un Don Airey justement totalement intégré et au plaisir de jouer communicatif,
- une production sur scène sans commune mesure avec toutes les tournées précédentes : superbes lights, backdrop, écrans géants... la grande classe.
Ian Gillan ne se permet plus de crier à gorge déployée, mais il reste juste ce qui est bien le principal.
Roger Glover et Steve Morse font le show, comme d'habitude, et à chaque fois que je revois Steve Morse, je suis totalement écoeuré ; c'est à chaque fois la plus belle leçon de virtuosité et de bon goût que je connaisse. Il a une nouvelle guitare Musicman avec certaines particularités techniques explicitées par the man himself ici, dont nous avons eu une idée de l'intérêt lors de son solo guitare (qui se transforme en véritable morceau classico-rock). C'est d'ailleurs le seul guitariste d'un vrai groupe que je vois autant acclamé à la fin d'un "solo". C'est tout sauf chiant.
Dire que Deep Purple a dépassé mes attentes est un doux euphémisme ; à chaque fois, je me dis "quand même, ils vont bien finir par diminuer un peu...", à chaque fois je m'attends à ce que ce soit un peu moins bien qu'avant, mais qu'est-ce que j'ai tort... !
La setlist, de tête :
Pictures of Home
Things I Never Said
Wrong Man
Ted the Mechanic
Living Wreck
Rapture of the Deep
Back To Back
Before Time Began
Contact Lost
Well-Dressed Guitar
Lazy
Keyboard Solo
Perfect Strangers
Junkyard Blues
Kiss Tomorrow Goodbye
Space Truckin
Highway Star
Smoke on The Water
Speed King
Black Night
Contrairement aux tournées pour Abandon et Bananas, le groupe semble plus confiant dans son nouvel opus car ils ont joué pas moins de 6 titres tirés de ce dernier ! J'avoue qu'ils m'ont d'ailleurs plus convaincu que sur disque.
Je note la bonne surprise de "Living Wreck" (tiré de In Rock), que je n'avais jamais vu sur scène, et pour cause, je crois qu'elle n'avait jamais été jouée... ou peut-être lors de quelques concerts à l'époque de In Rock ! Les puristes me corrigeront.
10:20 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : concert, rock, zenith, deep purple