14 avril 2009
...And You Will Know Us By The Trail Of Dead, Trabendo, 07/04/2009
...And You Will Know Us By The Trail Of Dead est un groupe américain de art rock portant probablement un des noms les moins pratiques à prononcer et écrire ; on s'en tiendra donc à l'abréviation AYWKUBTTOD. Qu'entend-on par art rock ? A chacun sa définition, mais on peut probablement y mettre tout groupe pratiquant une musique à base de guitares/basse/batterie ayant une certaine recherche et sensibilité artistique les éloignant des formats pré-conçus et des sentiers battus, et qui montrent une volonté de dépasser le périmètre purement musical en fouillant tout autant les paroles, les concepts, l'artwork, etc. AYWKUBTTOD appartient donc parfaitement à cette catégorie, d'autant que leurs membres sont également auteurs d'essais littéraires et picturaux. On sent donc des points communs avec d'autres groupes américains comme The Mars Volta ou Dredg, qui possèdent eux aussi de surcroît un culte certain de la part d'une base de fans acharnés.
Cependant, bien malin qui peut dresser un portrait de AYWKUBTTOD en tentant de les rapprocher d'autres groupes. Le combo d'Austin semble insaisissable sur ses 6 albums, mais le voir sur scène permet d'y voir plus clair. On sent que les fondations énergiques du groupe viennent du punk, mais cette puissance a été canalisée au fil du temps par une maîtrise technique venant plutôt du metal. Je parle ici de la rythmique, car niveau mélodies, le groupe via plutôt piocher dans des registres épiques, oniriques, évoquant parfois sur le dernier album les musiques de films ou les cathédrales de son comme Mogwai s'en est fait une spécialité, ou allant plus franchement par le passé vers des sons plus rugueux voire violents de la scène post punk et alternative. Du progressif, AYWKUBTTOD a laissé de côté tout le pompeux, les constructions alambiquées et les démonstrations de compétences techniques, mais on peut parier que le groupe, de par son originalité, peut plaire à de nombreux curieux du genre.
Sur la scène du Trabendo, AYWKUBTTOD a su convaincre pour plusieurs raisons. D'une grande réputation scénique, on sent bien que le groupe est totalement rompu à l'exercice ; ce ne sont pas des débutants (le groupe remonte à 1995), et l'aisance est totale : les membres échangent même d'instruments. Le groupe est en effet mené par deux leaders, Conrad Keely et Jason Reece, qui sont tour à tour batteurs, chanteurs ou guitaristes. C'est plutôt original, et il y a même deux batteries. Ceci apporte une énergie rythmique monstrueuse, et Conrad Keely est en particulier totalement possédé par sa musique (cf. photo). Ces musiciens donnent tout sur scène, et cette sincérité est en général fort plaisante car elle élève un concert à un moment de partage privilégié. Le groupe favorise clairement le feeling à la technique, et leur capacité à canaliser leur énergie est remarquable. Aux moments les plus intenses, on peut ressentir une connexion fascinante avec leurs œuvres. Sur The Century Of Self, écoutez donc le titre "Isis Unveiled", et essayez de l'imaginer en live, avec toute la magie que procure la musique quand elle est transcendée par des individus qui ne vivent que pour ça. Respect !
Setlist:
The Giants Causeway
The Far Pavilions
Isis Unveiled
Stand In Silence
Homage
Bells Of Creation
Smile Again
How Near How Far
Clair De Lune
Totally Natural
Rappels:
Another Morning Stoner
Caterwaul
22:05 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : concert, trabendo, ...and you will know us by the trail of dead
30 mars 2008
Fiction Plane, Trabendo, 27/03/2008
Ayant découvert Fiction Plane en première partie de The Police, j'attendais vraiment de les revoir en tête d'affiche dans un contexte plus adapté ! Complet depuis plusieurs semaines, le show parisien était en outre le dernier de la tournée européenne.
Depuis septembre 2007, j'ai pu découvrir leur premier album, Everything Will Never Be OK, qui n'a pas grand-chose à envier à Left Side Of The Brain, celui par lequel le groupe s'est enfin révélé au grand public. Cela explique que la part belle de la setlist soit donc consacrée à ce deuxième album, même si deux pépites du premier album réussissent à faire leur chemin dans la setlist : "Cigarette" et "Hate". Le groupe n'hésite pas à proposer un titre inédit, qu'il rode depuis plusieurs mois ("Sadr City Blues"), et allonge généreusement quelques titres de Left Side Of The Brain. Bref, exactement ce qu'on attend d'un groupe en concert, à savoir ne pas proposer un copier/coller de ses albums studio.
Côté énergie, le groupe en a à revendre, et la scène du Trabendo est presque trop petite pour Joe Sumner qui a dû s'habituer aux scènes gigantesques de la tournée de The Police ! Joe arrangue avec efficacité la foule, en parlant beaucoup français (bien vu...), et en y allant de ses petites blagues et provocations. Musicalement, ce power trio est réellement très soudé, avec des années de scène en clubs derrière eux, plus l'apprentissage à l'échelle extrême opposée avec The Police. Bien que discret, la pierre angulaire musicale de Fiction Plane est sans aucun doute le guitariste Seton Daunt. Il est rare de tomber sur un guitariste qui maîtrise autant à la fois la rythmique et le lead, tout en remplissant l'espace sonore de manière remarquable et à-propos.
En conclusion, ce fut un concert très plaisant et sans faute ; puissant, mélodieux, funky voire groovy, Fiction Plane devrait continuer son irrésistible ascension et je suis prêt à parier que c'était la dernière fois que nous avions l'opportunité de les voir dans une "petite" salle.
13:10 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concert, fiction plane, rock, trabendo
07 juillet 2007
Satellite Party, Trabendo, 02/07/2007
Nuno Bettencourt, photo par Jérôme
Fan absolu de Nuno Bettencourt, cela faisait 12 ans que le guitariste/chanteur/auteur/compositeur n'avait pas remis les pieds sur une scène française ! Depuis le dernier concert d'Extreme en France, le 23 juin 1995 au Zénith... N'ayant pas pu monter depuis la province à l'époque, je n'avais jamais donc pu voir sur scène mon guitariste préféré tous styles confondus. 12 ans d'attente et d'espoir, pour enfin le voir avec un groupe qui n'est qu'un side-project pour lui. Mais de quelle qualité ! L'excellent album de Satellite Party, joyeuse sauterie initiée par Perry Farrell (Jane's Addiction), et fagocytée par Nuno, ne laissait pas entrevoir un tel concert.
Satellite Party repose en fait sur la section rythmique emmenée par Nuno lors des derniers concerts d'Extreme au Japon, Kevin Figueiredo et Carl Restivo, Figueiredo étant par ailleurs le batteur émérite de Dramagods, le dernier groupe fondé par Nuno. Autant dire que le trio guitare/basse/batterie est déjà sacrément rôdé et on peut se douter que ce n'est pas le premier venu qui joue aux côtés d'un monstre de groove comme Nuno...
Le reste du groupe est donc composé de Monsieur Perry Farrell et de Madame sa femme, Etty Farrell. Si on ne présente plus Perry Farrell, l'iconoclaste mais adorable chanteur de Jane's Addiction (mémorable dernier passage à l'Elysée-Montmartre le 25/10/2003 !), on ne connaissait pas bien sa femme... qui assure quelques choeurs et surtout une présence sexy et extrêmement décalée, puisque son apport procède avant tout d'un jeu de scène pas très éloigné d'un peep show. On est complètement dans l'esprit de L.A.... où Perry Farrell est connu pour y être un des musiciens les plus festifs de la scène californienne.
Satellite Party, photo par Jérôme
Fête ? Party ? He bien c'est exactement l'ambiance du show époustouflant, sans une minute de répit, délivré par Satellite Party. L'album ne sortait en France que le jour même, les spectateurs se répartissaient en curieux venus soit voir Nuno, soit Farrell, pas grand-monde ne connaissait l'album d'après les discussions pré-concert, mais le public a très vite adhéré aux terribles refrains concoctés par Farrell, servis sur un plateau par des musiciens d'une cohésion, d'une puissance et d'un groove terrassants.
Le moment émotion, pour beaucoup, dont moi-même bien entendu, fut quand Kevin Figueiredo (le batteur de Nuno chez Dramagods) a entamé la fameuse intro à la batterie de Cupid's Dead d'Extreme, suivi du riff principal et d'une partie du bridge instrumental endiablé, enchaîné sans transition à Ain't No Right de Jane's Addiction : crise cardiaque !
Avoir vu enfin vu Nuno sur scène, dans un cadre aussi intimiste que le Trabendo, est une émotion assez indicible, doublée de la satisfaction de l'avoir vu avec un groupe d'un niveau excellent et avec une prestation où la guitare est nettement plus prépondérante que sur l'album de Satellite Party (solos plus longs, rythmiques à la Nuno = truffées de ghost notes, contretemps, de tourneries ternaires etc.).
L'incroyable mais réelle nouvelle, entendue de la bouche même de Nuno, c'est qu'une vraie reformation d'Extreme, tant attendue, est enfin en train de devenir une réalité : nouvel album plus tournée à venir en 2008... si cela arrive, alors je pourrai mourir en paix. Amen.
Setlist:
Stop! (Jane's Addiction)
Kinky
Insanity Rains
Been Caught Stealing (Jane's Addiction)
Hard Life Easy
Wish Upon A Dog Star
Mountain Song
Milky Ave
Mr Sunshine
Cupid's Dead (extrait, Extreme)
Ain't No Right (Jane's Addiction)
Only Love, Let's Celebrate
Rappel :
Ultra Payloaded Satellite Party
20:35 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : concert, trabendo, extreme, nuno