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13 mars 2008

Be Kind Rewind



Un an et demi après La Science des Rêves, Michel Gondry revient avec un autre film dont il signe le scénario (son deuxième seulement). Grand bien lui en a pris de continuer à persévérer dans cette voie délicate, à savoir mariage entre film d'auteur donc, et divertissement grand public. Gondry avait une bonne marge de progression en ce qui concerne l'émotion dans ses films, et il semble ici avoir enfin franchi un palier.

On retrouve dans Be Kind Rewind tous les ingrédients bricolos et régressifs de Gondry qui a des idées à n'en plus finir quand il s'agit de travailler les matériaux. Sauf qu'il est ici plus facile (que dans la Science des Rêves) de s'identifier à ce bric-à-brac, puisque Gondry chatouille les souvenirs et les envies de tous ceux qui ont un jour tenu une caméra, qu'elle soit Super8 ou DV. De fait, Be Kind Rewind est une déclaration d'amour non seulement à la créativité et au manuel, mais aussi au cinéma, et ce de façon modeste.

Revers de cette modestie très plaisante : Be Kind Rewind s'enfonce par moment dans une naïveté un peu enfantine, mais c'est cette candeur qui procure enfin à un film de Gondry une étincelle d'émotion qui faisait un peu défaut avant. Alors, bien sûr, Be Kind Rewind n'a pas l'envergure d'un chef d'oeuvre, ni la prétention de produire un effet bouleversant. C'est néanmoins un divertissement populaire aux qualités très rares, voire uniques : c'est un film pétri de talent (manuel), qui n'écoute pas du tout les tendances mais qui met au centre de son histoire des choses (les VHS) et des artistes (Fats Weller) oubliés. Arriver à monter un tel projet et à intéresser le public avec ça tient quasiment du miracle.

8/10

11 mars 2008

The Mars Volta, Olympia, 05/03/08



En moins de cinq ans et en quatre albums, The Mars Volta a réalisé une oeuvre d'une qualité insensée, qui personnellement me sert de benchmark pour tout ce qui sort de la planète rock. Malgré la densité et la richesse de leur musique, le groupe connaît un succès improbable, succès à la fois critique (cf. l'ahurissante synthèse des notes décernées à l'album par les médias sur la page Wikipédia consacrée à l'album, par ailleurs absolument passionnante), et succès public, comme le montre l'affluence toujours plus grande à leurs concerts (Olympia complet depuis des semaines), ou encore des ventes de disques assez surprenantes (entrée de The Bedlam In Goliath directement à la 3e place des ventes d'albums aux USA).

Cependant, The Mars Volta est au moins aussi passionnant sur scène et c'est la marque des grands groupes que de transcender leur musique en concert. Mais ce n'est pas tout : The Mars Volta est le seul groupe que j'ai vu capable de déclencher des réactions allant du pogo à la transe, en passant par l'hypnose ! La qualité inouïe de leurs improvisations, tour à tour frénétiques et planantes, semblent tout droit issues d'un accouplement improbable entre Frank Zappa et King Crimson. Il faut le voir pour le croire.

J'avais vu deux fois The Mars Volta en concert précédemment, et deux fois ce fut deux moments de bonheur assez indicible. De la première fois, le 15/03/05 à l'Elysée-Montmartre à Paris, je me rappelle surtout le choc d'avoir enfin en face de moi un groupe semblant avoir intégralement hérité du talent des grandes formations des années 70, à savoir prendre la scène comme un espace de risque, de recherche, de défouloir et d'émotion. Ma deuxième rencontre avec le groupe, le 04/06/05 à Los Angeles au Greek Theater (6000 personnes...), fut placée sous la joie de voir le groupe jouer à domicile en Californie, avec un public métissé et totalement débridé.

Alors dire que j'avais de grandes attentes de la part de ce groupe hors normes, dans cet écrin parisien qu'est l'Olympia, est un euphémisme. Idéalement situé en mezzanine, correctement centré, la première satisfaction provînt d'abord du son. Il n'est pas évident de mixer correctement huit musiciens, avec des instruments allant du saxophone aux percussions en passant par un orgue, des claviers, et les instruments traditionnels du rock. Chapeau bas donc à l'ingé son façade du groupe.

La deuxième satisfaction vînt de la constatation que le groupe semble encore défier les lois de la gravité musicale, aidés en cela d'un nouveau batteur de 24 ans, Thomas Pridgen, dont le jeu très puissant et très complexe éclabousse de talent le nouvel album. The Mars Volta a toujours eu des musiciens exceptionnels, et ses précédents batteurs ne faisaient pas exception ; mais Pridgen, ce Black d'une musculature à faire pâlir les salles de gym, est tout simplement d'une autre planète (il faut que je remonte à mes concerts de Rush et à la vision de Neil Peart pour être aussi impressionné par un batteur). Comment a-t-il tenu avec un telle débauche d'énergie pendant les 2h50 de show (oui, 2h50, de la première à la dernière note, sans entracte) est un mystère. Comment le reste du groupe parvient-il à rester en rythme avec un jeu de batterie aussi débridé reste également insoluble. Mais le paradoxe est là : le groupe possède une cohésion encore plus phénomale que par le passé, qui empêche de rapprocher ses improvisations de celles du free-jazz, chose que j'entends trop souvent au sujet de The Mars Volta.

Omar Rodriguez Lopez, à la guitare, reste le chef d'orchestre de facto de cet ensemble qui ne vire jamais à la cacophonie, et qui retombe toujours sur ses pattes. Le seul bémol dans ce shot d'extase fut la performance de Cedrix Bixler Zavala au chant, pas toujours très juste, ce qui est difficile à comprendre en dehors d'un éventuel problème technique de retour, par exemple ; car les enregistrements pirates disponibles sur YouTube permettent, à tête reposée, d'entendre que Cedric a su chanter parfaitement juste aussi, à l'instar de l'intermède acoustique de Asilos Magdalena et Miranda That Ghost Just Isn't Holy Anymore. Cette pause est d'ailleurs peut-être arrivée un peu tard dans le déroulement du concert, car finalement le seul obstacle potentiel à apprécier un concert aussi long peut provenir de l'overdose de stimuli adressés par le groupe.

Reste que je ne connais absolument aucun groupe de rock capable de délivrer ça : une connexion directe sur la psyché de ses spectateurs.

Setlist:

Roulette Dares (The Haunt Of)
Viscera Eyes
Wax Simulacra
Goliath
Ouroboros
Tetragrammaton
Agadez
Cygnus....Vismund Cygnus
Aberinkula
Drunkship of Lanterns
Asilos Magdalena
Miranda That Ghost Just Isn't Holy Anymore
Day of the Baphomets

08 mars 2008

Redacted



Premier film tourné en numérique par ce grand cinéaste qu'est Brian De Palma, Redacted constitue un jalon majeur, doublé d'une cassure, dans la filmographie du réalisateur.

Il est difficile d'appréhender la portée de ce film en une seule vision. Non pas à cause de son scénario illustrant une histoire vraie (ce qui se passe avant, pendant et après le viol et le meurtre d'une Irakienne de 14 ans par des soldats américains), mais de part sa raison d'être : raconter ce qui se passe en Irak par les seuls procédés qui disent vrai, provenant des images brutes tournées par les soldats (et postées sur leurs blogs ou sur YouTube), les caméras de surveillance, et les documentaires de journalistes indépendants. Pour des questions de droits et de procès en cours d'instruction (à l'encontre des soldats coupables des véritables viol et meurtre), De Palma a dû inventer des situations et dialogues aussi similaires que possible à ceux des documents qu'il a trouvé peu à peu sur Internet. Une armée d'avocats a d'ailleurs dû valider au mot près chaque mot du scénario pour déterminer quand la ligne jaune était franchie, c'est-à-dire quand les situations imaginées par De Palma étaient trop proches des sources réelles.

Fracture donc dans l'oeuvre de De Palma : pour la première fois de sa carrière, ses images, même fausses (puisque fictionnalisées), disent vrai (car pas mensongères). Le spécialiste de l'illusion et des faux-semblants change radicalement de cap et nous offre donc un double remake : remake de son film Casualties Of War, car l'histoire se répète (sorti en 1989, il s'inspirait aussi de la même histoire réelle, le viol et le meurtre d'une Vietnamienne par des soldats américains lors de la guerre du Vietnam), et remake de documents réels.

On ne retrouve donc évidemment pas dans Redacted l'esthétique maniaque hitchcockienne de la majorité de la filmographie de De Palma. L'intérêt principal de Redacted est dans son puissant pamphlet dont la colère interpelle, car celle-ci se transforme parfois en humour noir, qui seul semble pouvoir rendre compte de la bêtise absolue de cette guerre. Redacted n'est donc absolument pas un film "de plus" sur les atrocités et l'absurdité de la guerre. C'est un film unique, un film de notre époque, dans laquelle le rire (jaune, nerveux, désespéré...) devient l'ultime réaction devant les pantalonnades des dirigeants de ce monde.

Pour conclure, il me paraît opportun de citer un extrait de l'édition de Jean-Michel Frodon dans le n°631 des Cahiers du Cinéma. Le rédacteur en chef rapporte que Redacted a suscité au sein de leur équipe plus de réactions et de débats qu'aucun autre film récent, car "ce n'est pas en tant que "chef-d'oeuvre", au sens d'un accomplissement esthétique supérieur, qu'il a commencé d'occuper une place de premier plan. C'est pour nous parce qu'il concentre et met en jeu exemplairement l'essentiel de nos interrogations sur la nature des images aujourd'hui, comme composantes à part entière de la réalité contemporaine y compris dans sa forme la plus dramatique, la guerre. Redacted est passionnant comme question (politique) bien plus que comme réponse (artistique)"

9/10

22:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Brian De Palma

02 mars 2008

Band Of Horses, Maroquinerie, 28/02/2008



Créé en 2004 à Seattle, Band Of Horses a sorti deux albums, et c'est le petit dernier, Cease To Begin, qui m'a fait craquer. Le groupe délivre une pop/rock aux envolées lyriques saisissantes et délivrant une émotion instantanée. La voix aérienne du leader Ben Bridwell flotte sur des mélodies simples mais créatrices d’évasion, entre gaieté et tristesse.

Pour l'anecdote, j'ai découvert Band Of Horses mi-janvier grâce au magazine américian Sound & Vision. C'est un des rares mags consacrés à la hifi qui s'intéresse de près au surround. Lors du bilan de 2007, dans leur choix des meilleurs albums 2007 (meilleurs "techniquement", d'un point de vue son/mixage/dynamique/etc.), ils avaient retenu :

Best SACD : Genesis - A Trick Of The Tail
Best DVD-Audio : Porcupine Tree - Fear Of A Blank Planet
Best Audio-CD : Band Of Horses - Cease To Begin

Vu leurs choix en SACD et DVD-A (qui rejoignait pour ainsi dire pile poil mon propre top technique de l'année), je me suis jeté sur cet album de ce groupe qui m'était alors inconnu.

Or, ce n'est pas seulement superbe d'un point de vue sonore (aec un respect de la dynamique surprenant), c'est aussi très réussi artistiquement. Leur popularité grandit en flèche (le concert de la Maroquinerie était complet depuis des semaines), et mille fois hélas, Band Of Horses a visiblement été découvert par quelqu'un qui s'occupe de la production de La Nouvelle Star sur M6. Par deux fois au moins, "Funeral" (la perle du premier album) a été servi sans vergogne pour illustrer des "reportages" qui n'en demandaient pas tant. Refermons la parenthèse.

Restait à voir ce que Band Of Horses vaut sur scène. Il n'est pas sûr que la Maroquinerie, salle de faible capacité (200 personnes) et à l'acoustique peu soignée, puisse permettre de répondre entièrement à la question.

Ben Bridwell commence le set assis devant sa pedal steel, les yeux brillants et habités. Ensuite debout derrière son micro et scotché à ses guitares (il en change presque à chaque morceau), le bonhomme est vraiment dévoué corps et âme à la musique du groupe. Barbu comme un bûcheron, il semble sorti tout droit de Woodstock (les barbes longues sont d'ailleurs à la mode au sein du groupe). Malgré la présence de deux autres guitaristes (portant le nombre de guitares à trois, ce qui est totalement inutile), la prestation du groupe est émouvante et dégage une sincérité palpable.

Le son ne permet pas de retranscrire la finesse des compositions du dernier album, mais cela permet aussi de se rendre compte que la qualité des compositions reste intacte, chose importante ! Moment fort agréable, la harpiste Phamie Gow (Alan Stivell, etc.) rejoint exceptionnellement le groupe sur scène. Bien mixée, on l'entend bien correctement et sa présence n'est pas un gimmick.

Il faut espérer que le groupe va continuer son chemin prometteur et qu'on le retrouvera dans une salle plus adaptée : un Bataclan voire un Olympia seraient évidemment un écrin nettement plus adapté...

D'ici là, je vous invite à visionner cette performance de "Is There A Ghost", premier titre du dernier album Cease To begin, live sur le plateau du David Letterman show.

01 mars 2008

Soirée Nikka - 27/02/08



Cette première soirée du Club de la Maison du Whisky intégralement consacrée au Japon couronne en quelque sorte une évolution des goûts et des préjugés. Premier producteur (en volume) de whisky au monde, devant l'Ecosse, le Japon produit certes des blends totalement copiés sur l'Ecosse (avec parfois des malts écossais dedans !), mais sur le plan des single malt, les distilleries japonaises n'ont plus grand-chose à démontrer. Et cela commence à furieusement se faire savoir chez les initiés et au-delà.

Certains single malt japonais obtiennent même de meilleures notes que les écossais lors de dégustation à l’aveugle, comme le Yoichi 10 ans, élu best of the best par Whisky Magazine en juin 2001.



Yoichi est justement l'une des deux distilleries du producteur Nikka. Construite en 1934 et située sur l'île d'Hokkaido, Yoichi propose probablement la crème de la crème des single malt japonais, en général tourbés, et demeure la perle du Nikka. L'autre distillerie japonaise due Nikka, Miyagikyo (construite en 1969), se situe sur l'île principale de Honshū, et produit des whiskies de malt (non tourbés) ainsi que des whiskies de grain.

Le whisky de grain est apparu en 1830 après le perfectionnement par Aeneas Coffey de l'alambic à colonne (patent still, à distillation continue). Initialement, le grain utilisé était de l'orge non maltée, mais il a été progressivement remplacée par un mélange de céréales à forte proportion de maïs, plus de l’orge, de l’orge maltée, du seigle et du blé. Le whisky de grain n'est quasiment jamais embouteillé tel quel, mais est utilisé pour l'assemblage de blends. Ses caractéristiques (goût neutre) sont utilisées pour "lisser" les single malts. Mais... il arrive parfois que certains single grain vieillis valent la peine d'être d'embouteillés et non pas mélangés aux single malt ; ils peuvent alors rivalisent avec les meilleurs single malt. C'est ce que propose le groupe Nikka grâce à Miyagikyo, et là encore le Japon se démarque face à l'Ecosse, qui ne compte plus que sept distilleries produisant du whisky de grain, la plupart n'en vendant pas aux particuliers mais uniquement à d'autres distilleries pour fabriquer leurs blends.


La soirée avait lieu chez Noriem, un magasin de mode de la rue Saint Honoré qui propose des objets (prêt-à-porter et décoration) sophistiqués, fusions de tradition et modernité japonaises. Tout en appréciant la démarche de proposer un endroit thématiquement relié au Japon, on peut toutefois regretter le manque de convivialité d'un magasin de mode chic (lignes épurées, disposition pas adaptée à recevoir un large public, etc.), et les problèmes fonctionnels qui vont avec (pas de toilettes...).

Certains linéaires avaient toutefois été vidés pour accueillir des dizaines de bouteilles de Yoichi et de Miyagikyo, avec nombre de single cask désormais épuisés mais qui avaient fait sensation aux derniers Whisky Live ! Néanmoins, les whiskies proposés à la dégustation, pas moins de cinq (plus deux cocktails différents à base du produit d'entré de gamme de chez Nikka, le blend From the barrel), étaient très alléchants.


Il s'agissait en effet de déguster les quatre whiskies (dans de belles bouteilles sérigraphiées) composant le coffret 70e anniversaire de Nikka : un single malt 12 ans de chez Yoichi, idem de chez Miyagikyo, un single grain, et un blend des trois. Enfin, le cinquième whisky était une nouveauté, une curiosité, mise sur le marché en novembre 2007 : un single coffey malt, limité à 3027 bouteilles pour le monde.

Concernant le détail des commentaires de dégustation, j'invite à reporter à la note complète postée sur le blog de la Maison du Whisky. Tout était d'un très bon niveau, rien de décevant comme d'habitude avec Nikka. Je me contente pour ma part de noter relativement sur 5 ces cinq whiskies :

Coffret 70th anniversary Nikka:
- Blend Nikka 12 ans, 58%: 3,5/5
- Single coffey grain Nikka 12 ans, 58%: 3/5
- Single malt Miyagikyo 12 ans, 58% : 4/5
- Single malt Yoichi 12 ans, 58% : 4,5/5

Single coffey malt 55% : 4/5

Ce "single coffey malt" est donc une véritable curiosité, puisqu'à l'instar des single grains, ce single malt a été distillé dans un alambic à colonne. Une originalité qui permettait donc d'avoir en une seule soirée la totalité des grands types de whiskies, et avec de l'innovation... ce qui met une fois de plus au whisky japonais de se distinguer. En tout cas, ce coffey malt est une réussite insolente, au juste prix par rapport à sa qualité.






Le représentant de Nikka en France, toujours aussi sympathique

Le whisky japonais, dont le fer de lance est incontestablement le producteur Nikka, a de beaux jours devant lui. En continuant d'aligner de telles réussites, il est impossible que la réputation du whisky japonais ne dépasse le cercle des amateurs passionnés. Il y a en tout cas des axes de communication possibles, comme inviter à déguster les classiques des restaurants japonais, tels sushis et makis, avec certains malts iodés de Yoichi, qui se marient très bien avec. Dommage d'ailleurs que cette soirée Nikka ne proposait d'ailleurs pas d'association de ce type, les rares sushis distribués ayant été à la fois bien trop peu nombreux par rapport à l'affluence, et pas servis aux bons stands.


Jacky et Jérôme, le maître Jedi et le padawan de l'art de la force de vente



Je veux ce single cask Yoichi 1990 à 60% !



"Inutile d'insister, il n'y a plus une goutte de Yoichi 12 ans... !"

22:45 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : whisky, nikka, japon, yoichi, miyagikyo