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13 mars 2008

Be Kind Rewind



Un an et demi après La Science des Rêves, Michel Gondry revient avec un autre film dont il signe le scénario (son deuxième seulement). Grand bien lui en a pris de continuer à persévérer dans cette voie délicate, à savoir mariage entre film d'auteur donc, et divertissement grand public. Gondry avait une bonne marge de progression en ce qui concerne l'émotion dans ses films, et il semble ici avoir enfin franchi un palier.

On retrouve dans Be Kind Rewind tous les ingrédients bricolos et régressifs de Gondry qui a des idées à n'en plus finir quand il s'agit de travailler les matériaux. Sauf qu'il est ici plus facile (que dans la Science des Rêves) de s'identifier à ce bric-à-brac, puisque Gondry chatouille les souvenirs et les envies de tous ceux qui ont un jour tenu une caméra, qu'elle soit Super8 ou DV. De fait, Be Kind Rewind est une déclaration d'amour non seulement à la créativité et au manuel, mais aussi au cinéma, et ce de façon modeste.

Revers de cette modestie très plaisante : Be Kind Rewind s'enfonce par moment dans une naïveté un peu enfantine, mais c'est cette candeur qui procure enfin à un film de Gondry une étincelle d'émotion qui faisait un peu défaut avant. Alors, bien sûr, Be Kind Rewind n'a pas l'envergure d'un chef d'oeuvre, ni la prétention de produire un effet bouleversant. C'est néanmoins un divertissement populaire aux qualités très rares, voire uniques : c'est un film pétri de talent (manuel), qui n'écoute pas du tout les tendances mais qui met au centre de son histoire des choses (les VHS) et des artistes (Fats Weller) oubliés. Arriver à monter un tel projet et à intéresser le public avec ça tient quasiment du miracle.

8/10