27 août 2006
La Science des Rêves
Michel Gondry est un réalisateur hyper hype alors qu'il n'avait pas encore prouvé grand-chose encore sur grand écran. Ni Human Nature, ni Eternal Sunshine of the Spotless Mind n'arrivaient à utiliser la folle inventivité de ses clips pour ce que le cinéma réclame : de l'émotion. Gondry souffrait d'un problème d'authenticité dans ses histoires.
Dans La Science des Rêves, Gondry affirme non seulement son originalité et sa totale liberté dans sa mise en scène, mais il s'affirme cette fois comme auteur, car il est responsable du scénario, et le Français fait mouche. Nul doute que le retour à un budget dérisoire de 6 M$ (contre 20 pour Eternal...) lui a permis de se recentrer sur l'essentiel. Gondry est un amoureux du manuel, et ses affinités pour le bricolage, le carton pâte et autres papiers mâchés trouvent ici une adéquation quasiment parfaite pour mettre en scène les rêves du personnage principal, Stéphane, interprété par Gael Garcia Bernal (qui irradie littéralement l'écran et qui se positionne une fois de plus comme un des acteurs majeurs de sa génération). La créativité dans les scènes oniriques est confondante et il s'en dégage une poésie furieusement étrange, mais fascinante.
Par ailleurs, le choix d'Alain Chabat pour concocter des scènes burlesques voire potaches est une réussite sans appel pour peu qu'on aime le style d'humour du bonhomme, utilisé ici pour ce qu'il sait faire de mieux (le gros lourd attachant).
Par contre, là où le bât blesse encore, à mon avis, c'est dans la naissance de la relation amoureuse entre Stéphane et Stéphanie. Cette dernière, interprétée par Charlotte Gainsbourg, est à peu près aussi touchante qu'un paquet de lessive. Difficile de dire si la mise en scène de Gondry échoue dans les scènes supposément romantiques à filmer les regards, les détails signifiants du début d'une relation, ou bien si la sécheresse du jeu de Gainsbourg annihile grandement l'émotion.
Mécano loufoque et souvent pas loin de la mièvrerie, ou bijou de poésie surréaliste ? A chacun de se positionner. Un nouvel OVNI, c'est certain, mais Gondry a encore une belle marge de progression. Tant mieux pour nous !
8/10
12:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Tu es sacrément vilain avec C. Gainsbourg... mais content de voir que le film t'as plu ...
Écrit par : Angrom | 27 août 2006
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