31 août 2006
Taxidermie
Trois histoires. Trois âges. Trois hommes. Le grand-père, le père et le fils. L'un est un soldat demeuré, l'autre un sportif de premier plan (dans une discipline très particulière...), et le dernier un maître dans l'art de la taxidermie. L'un court après le sexe, l'autre après le succès et le troisième après l'immortalité...
György Pálfi a écrit et réalisé Taxidermie en Hongrie, son pays d'origine, et vient ni plus ni moins de sortir un des films les plus barrés qui soient, furieusement original et certainement à ne pas mettre devant n'importe quelles pupilles (tant le film testera votre résistance à supporter la vision du corps humain dans bien des états).
Avant de parler du fond, évoquons la forme. Mike Portnoy, autre cinéphile à qui j'ai recommandé chaudement le film, m'a dit après avoir regardé la bande-annonce que le look lui faisait penser à un croisement entre Park Chan Wook et Darren Aronofsky. Je reprends cette comparaison car elle me paraît parfaitement appropriée ; et quand on a dit ça, on a dit beaucoup sur la qualité formelle exceptionnelle de Taxidermie.
Quant au fond, Taxidermie repousse les limites du grotesque et de la monstruosité tout en étant drôle, et en fin de compte, pirouette ultime, philosophique. Un OVNI, pour certains génial, pour d'autres creux... mais Taxidermie ne peut pas laisser indifférent. György Pálfi a réussi à mon avis à être peut-être autant transgressif qu'un Takeshi Miike, mais avec une maestria allégorique qui pousse inévitablement à la réflexion. Un tour de force exceptionnel, et on comprend mieux pourquoi le film a fait sensation à Cannes cette année dans la sélection Un Certain Regard, et aussi pourquoi beaucoup de critiques avaient regretté que Taxidermie ne figure pas dans la sélection officielle.
9/10
12:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
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