13 juin 2006
Red Hot Chili Peppers, Bercy, 08/06/2006
Encore un excellent concert des Red Hot... que dire de plus ? La machine est bien rodée. On sait à quoi s'attendre et on n'obtient ni moins, ni plus :
- une setlist qui n'a pas d'autre choix que de piocher dans les "tubes", sauf en ce qui concerne l'album supporté par la tournée ;
- une des meilleures sections rythmiques rock/funk de la planète et qui ne déçoit jamais sur scène ;
- un chanteur sur le fil du rasoir mais qui s'en sort plus ou moins honnêtement ;
- un show utilisant les techniques les plus à la pointe de ce qui se fait pour les superproductions (ce soir là, un assemblage indescriptible de "néons" - en fait de fines barres de pixels - et d'écrans géants mobiles, ainsi que des spots téléguidés ressemblant à des soucoupes volantes...);
- l'adjonction raisonnable de jams (plus nombreuses ce soir là en raison de problèmes techniques avec la guitare contraignant plusieurs fois John Frusciante au silence, permettant à Flea et Chad Smith de s'en donner à coeur joie...).
Comme d'habitude, aucun titre de One Hot Minute (1994), pourtant leur meilleur album à mon goût, n'a été joué, vraisemblablement à cause d'un problème d'égo de Frusciante qui ne veut pas jouer des titres co-composés par son remplaçant ponctuel d'alors (Dave Navarro)...
Pas de quoi chipoter, on en a largement pour son argent même si le groupe joue moins de 2 heures. Tant qu'ils auront une telle pêche, pas de quoi bouder son plaisir !
Setlist :
01. Intro
02. Can't Stop
03. Dani California
04. Scar Tissue
05. Charlie
06. Otherside
07. Tell Me Baby
08. For Emily, Wherever I May Find Her (John Frusciante)
09. Flea Solo
10. Throw Away Your Television
11. Snow (interrompue)
12. Jam
13. Snow
14. If
15. Me And My Friend
16. Don't Strip My Mind
17. Right On Time
18. Don't Forget Me
19. Torture Me
20. Jam
21. Californication
22. By The Way
Rappels :
24. Drum Solo
25. Under The Bridge
26. You're Gonna Get Yours /Give It Away
27. They're Red Hot
14:30 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : concerts
11 juin 2006
Zappa Plays Zappa, Zénith, 05/06/2006
"I'm out of superlatives for the Paris show. It was the best show of the tour thus far. It's going to be hard to beat the passion, love and wild appreciation the band felt from the fine Parisians who came to the Zenith last night."
C'est en ces termes que le webmaster de Zappa.com, qui a accompagné toute la tournée Zappa Plays Zappa, a qualifié le concert de Paris. Quoi ajouter de plus ? Peut-être cette déclaration de Dweezil, pendant le concert, visiblement très ému de l'accueil, nous disant à la fin de The Black Page : "It's great to see people clapping at such music..." A la réflexion, c'est vrai que c'est totalement hallucinant vu le niveau de ces compositions, Zappa ayant sans aucun doute composé la musique contemporaine la plus complexe (hors classique).
Plutôt qu'écrire une chornique de ce concert, je préfère indiquer un lien vers un article du quotidien La Libre Belgique, qui dit tout, et très bien.
A titre personnel, je tire trois satisfactions principales de ce concert :
1) Le fait que cette tournée, qui a fait revivre la musique de Zappa pour la première fois depuis son décès en 1993, a permis non seulement à des milliers d'amateur de musique recherchée de voir enfin cela interprété sur scène, ce qui est probablement un des exercices les plus difficiles qui soit.
2) Il est agréable (et rassurant) de voir que Zappa est toujours tenu en haute estime des médias, qui ont consacré des articles fouillés au génie du XXème siècle (cf. Libération du 2 juin 2006 par exemple).
3) Outre le niveau insensé des musiciens réunis par Dweezil Zappa, il était quasi-irréel de voir enfin réunis sur scène Steve Vai et Terry Bozzio, ex-apprentis du grand Frank devenus eux-mêmes musiciens superstars...
Setlist :
Video Intro : Montana (Roxy 1974)
01. Imaginary Diseases
02. Hungry Freaks Daddy
03. Let’s Make the Water Turn Black
04. Florentine Pogen
05. Pygmy Twylite
06. The Idiot Bastard Son
07. Cheepnis
08. King Kong Variations
09. Don’t Eat That Yellow Snow
10. St. Alphonzo's Pancake Breakfast
11. Father O'Blivion
12. Inca Roads
13. Eat That Question
Break
14. I’m So Cute (T. Bozzio)
15. Tryin’ To Grow A Chin (T. Bozzio)
16. City Of Tiny Lites (T. Bozzio)
17. Punky’s Whips (T. Bozzio)
18. The Black Page (drums) (T. Bozzio)
19. The Black Page # 2 (T. Bozzio S. Vai)
20. Peaches En Regalia (T. Bozzio S. Vai)
21. Montana (S. Vai)
22. Village of the Sun (S. Vai)
23. Echinda’s Arf (S. Vai)
24. Zomby Woof (S. Vai)
25. Chunga’s Revenge (with video)
Rappel n°1 :
26. More Trouble Every Day (T. Bozzio S. Vai)
28. A Token of His Extreme (T. Bozzio S. Vai)
Rappel n°2 :
29. Sofa #2 (T. Bozzio S. Vai)
11:30 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : concerts
08 juin 2006
Le Caïman
Nanni Moretti a choisi pour Le Caïman une structure classique mais souvent très mal mise en scène : le film dans le film. Cette mise en abyme sert ici à raconter l'histoire d'un producteur de séries Z, dont la société est au bord du dépôt de bilan, et dont la vie sentimentale est un désastre.
Son chemin va croiser celui d'une jeune réalisatrice qui lui apporte un scénario, "Le Caïman", dont il va s'apercevoir qu'il s'agit d'une biographie de Berlusconi. Commence alors à naître en lui un nouvel élan vital : celui de l'affirmation de sa dignité en parvenant à produire ce film dont personne ne veut.
Le Caïman, c'est donc le nom du film de Moretti, mais c'est donc surtout le nom du film que l'on voit se construire dans la tête du producteur, homme à la dérive dont le film de Moretti est l'étude principale. Le plus gros malentendu est de penser que ce film est consacré à Berlusconi...
Mais c'est du traitement de ces deux sujets à la fois (portrait d'un cinéaste au bout du rouleau et critique politico-sociale de l'Italie) que naît la confusion. Bien que Moretti soit plutôt habile dans la superposition et l'enchevêtrement de ces deux thèmes, il ne parvient pas à mon avis à être très convaincant dans aucun des deux.
La critique politico-sociale consiste tout simplement à rappeler quelques très grandes lignes de la vie de Berlusconi et à faire passer lourdement le message comme quoi l'Italie n'est plus qu'une Italie d'opérette, ou que la gauche a été d'une inefficacité totale face à l'ascension de Berlusconi ("Comme la gauche est triste, elle est triste au point de rendre les gens tristes").
Le drame familial et professionnel vécu par le personnage principal est lui plus intéressant, bien que tout ce qui arrive dans sa vie professionnelle soit d'une grande banalité et montre assez factuellement à quel point il est difficile de faire un film. Grâce aux talents des acteurs et à la mise en scène élégante de Moretti, il y a de beaux moments de grâce dans les scènes familiales. Ce sont hélas les trop rares moments d'émotion, le reste du film étant un peu victime de la mise en abyme qui apporte ici distance et aspect factice qui font au global du Caïman une série B. Seule la fin, magistrale (dont je ne dévoilerai rien ici pour ne rien gâcher) vient rappeler que Nanni Moretti est un cinéaste qui boxe normalement dans une autre catégorie.
6/10
16:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
07 juin 2006
Dégustation du 01/06/06 - Glenmorangie, Bushmills, Johnnie Walker, Ardbeg, Talisker, Lagavulin
La dégustation de juin avait lieu dans un endroit prestigieux : le plus beau show room de France de Mercedes, le Mercedes-Benz Center à Rueil-Malmaison. Au programme, pas moins de 6 distilleries différentes et 8 whiskies à déguster (!), avec découvertes d'alliances gustatives des plus intéressantes...
Les plus blasés argueront que les distilleries étaient "bien connues" et n'apportaient donc nulle découverte, ce à quoi je rétorquerai immédiatement que le Club n'est pas constitué que d'experts (pour ma part, je n'avais jamais rien dégusté de 3 distilleries sur 6), et que les produits proposés par ces maisons étaient souvent loin de constituer des versions dégustées couramment.
Les 6 distilleries étaient réparties en 6 stands, disséminés dans le MBC (3 au rez-de-chaussée, 3 à l'étage), ce qui permettait de profiter des fantastiques Mercedes exposées (en dehors des voitures de luxe à vendre, dans lesquelles on pouvait même monter, il y avait des parties "musée" avec des SL300 d'exception, etc.). Mais il n'y avait pas que le lieu qui était prestigieux ; nombre de distilleries avaient choisi des versions très haut de gamme de leurs produits... Voici un petit compte-rendu, stand par stand, dont l'ordre est celui qui était suggéré par l'organisation afin de ne pas se casser le palais.
Glenmorangie : Cette distillerie est célèbre (entre autres) pour ses alambics pot still les plus hauts d’Ecosse (5m13). Ces alambics jouent un rôle prépondérant dans le caractère léger et subtil du Glenmorangie. Seules les vapeurs d’alcool les plus volatiles sont en effet récupérées. La version proposée ce soir là était l'Artisan Cask (46%), un single malt distillé en 1995, vieilli en fût de bourbon de premier remplissage. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce whisky est surprenant : le nez est plutôt épicé avec des notes de caramel, et en bouche, il est très fin mais plutôt sucré (vanille), et la finale poivrée... un mélange fort surprenant ! Très agréable à boire, en apéritif ou en dessert j'imagine. Si j'ai bien compris, cette version sera mise prochainement en vente en France. Reste à voir le prix, car au Royaume-Uni cette version vaut à peu près 45 euros les 50 cl. (car attention, son flacon fait bien 50 et pas les traditionnels 70 cl...).
Bushmills : On ne présente plus Bushmills ! Voir au besoin la soirée spéciale Bushmills de mars 2006. Ce qui est super pour nous membres du Club, c'est que le Bushmills présenté ce soir était différent de ceux dégustés en mars ! Et toujours dans le haut de gamme : cette fois, c'est le 21 ans (40%), single malt vieilli en fûts de madère. Rien qu'au nez, on sait qu'on a bien affaire à un Bushmills (épices, miel...). En bouche, c'est d'une finesse vraiment extra, avec les notes subtiles de fruits (agrumes) et de chocolat... or justement, ce Bushmills était à déguster avec la première association de la soirée : une alliance de glace à la vanille/mandarine avec chocolat et morceau d'orange, chaque ingrédient étant censé souligner ces arômes présents dans ce whiskey. J'ai trouvé cela intéressant, sans être pour autant vraiment convaincu. Il m'a sembleé que ce Bushmills était trop fin et peut-être pas assez puissant (40% donc) pour faire face à cette bouchée (excellente par ailleurs !). Encore un Bushmills vraiment intéressant, mais au prix un peu trop élevé (environ 140 euros).
Johnnie Walker : Je vois d'ici des mauvaises langues rire sous cape. Quoi, Johnnie Walker, dont le Red Label est le whisky le plus vendu au monde, était présent à cette soirée ? Oui... Bien qu'on puisse snober les blends, JW propose plusieurs types de "labels", avec des qualités évidemment croissantes : Red, Black, Green, Gold et Blue. Je n'avais jamais rien bu au-dessus du Black, et ça tombait bien car on nous proposait du Green, et le top du top chez JW, le Blue ! Rappelons que JW est un mélange de single malts de 4 distilleries : Cragganmore et Linkwood (du Speyside), Caol Ila (île d'Islay), et Talisker (île de Skye). La bonne idée du stand était de proposer 4 whiskies de ces distilleries pour en apprécier le nez et voir comment on en retrouvait les composantes dans les blends de JW. Le Green (43 %, 15 ans - l'âge dans un blend désignant le plus jeune âge des single malts présents dans le blend) a assez peu d'intérêt à mon avis ; on retrouve ce manque de personnalité qui caractérise les blends. Par contre, avec le Blue, je comprends qu'on puisse aimer un blend. Mais à quel niveau de prix faut-il alors monter (environ 150 euros !). Même si la qualité est surprenante, ce qui me plaît le plus dans le Blue est constitué d'arômes que j'aime dans les single malts dont il est issu (Caol Ila et Linkwood notamment). Et désolé, mais à ce prix là, personnellement je préfère aller vers des single malts de ces distilleries. Mais c'était vraiment une chouette opportunité que de pouvoir enfin faire connaissance avec le Blue à l'oeil...
Un bar à cocktails était également à notre disposition, avec des produits autres que du whisky : du gin et de la vodka. Avant de monter à l'étage, je décidais de me rincer le palais avec un cocktail amer, et c'est ainsi que je pus découvrir une superbe vodka, française de surcroît (faite à Gaillac !), distillée cinq fois à base de pépins de raisin : Cîroc. On ne le trouve pas en grande surface, mais chez les cavistes, et pour environ 30 euros, voilà une belle affaire ! Découverte "dry" (même formule que pour le gin : vodka, avec un soupçon de Noilly-Prat, et une olive !), on peut dire que ce fut un surprenant et délicieux intermède !
Ardbeg : 4ème distillerie de la soirée, et le début des choses vraiment sérieuses ! Distillerie réputée mais uniquement auprès des connaisseurs (Ardbeg produit les single malts les plus tourbés d'Ecosse), j'avais hâte de découvrir enfin cette distillerie. Il y avait en fait deux stands Ardbeg : un où l'on pouvait déguster le single malt Still Young (56,2%, cask strength), et un autre où l'on pouvait découvrir une alliance avec des cigares (faits sur place, roulés à la main devant les amateurs ébahis) avec un autre single malt, Uigeadail (54,2%, cask strength). N'aillant découvert le stand "cigare" qu'à la fin (il était "caché" afin que la fumée ne perturbe pas la dégustation générale - excellente initiative d'ailleurs), j'avoue ne pas avoir pu me faire une idée fidèle du Uigeadail (après 7 whiskies, même avec rinçages entre chaque, le palais est à la fin quelque peu perturbé). Ce que je sais, c'est qu'il a été lancé en 2003, et créé à partir de fûts sélectionnés datant des années 1990 et certains bien plus anciens ayant contenu du sherry. Par contre, je peux parler du Still Young, qui doit son nom à ses 8 ans de maturation pour la version mise en vente en 2006 (contre 10 pour la première version portant un âge dans la gamme des Ardbeg).
Entièrement produit dans des fûts de premier remplissage, cette mise en bouteille est la deuxième d'une série annuelle provenant du même distillat. En 2004, une version 6 ans avait été mise en vente (Very Young). Chaque année, Ardbeg va sortir une version de ce distillat jusqu'à ce que ces fûts aient atteint l'age traditionnel de 10 ans.
Embouteillé à un taux d'alcool musclé de 56,2, le STill Young est très impressionnant ; ce n'est pas forcément subtil, mais il faut avouer que la séduction est quasiment immédiate. Ardbeg produit les malts les plus tourbés d'Ecosse ? Et comment ! La bouche est un feu d'artifice de tourbe, de fumée et de sel, avec une finale néanmoins herbacée, fruitée et longue, mais longue... Il y a un manque de complexité lié sans doute au jeune âge, mais pour une première rencontre avec Ardbeg, quelle rencontre ! Le prix de 49 euros en fait une sacrée affaire... Bravo !
Talisker : L'unique distillerie de l'île de Skye est bien connue. Nous avions droit ici au haut de gamme de Talisker, une version 20 ans cask strength titrant 58,8 %, vieilli en fûts de bourbon. Le whisky était ici proposé avec une alliance de saumon cru (une fine tranche roulée et fourrée de tapenade d'olive noire). Je dois dire que la fatigue des sens commençait à se faire sentir et c'est extrêmement dommage car je pense être passé à côté de ce Talisker, dont le caractère iodé s'accordait vraiment bien à mon goût avec la saumon (qui était d'une qualité irréprochable), mais j'ai eu le sentiment que c'était du whisky trop haut de gamme pour être marié ainsi à de la nourriture. Bref, à regoûter, les papilles reposées et sans accompagnement.
Lagavulin : L'exceptionnel était pour la fin, et ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai compris notre erreur tragique. En arrivant au 6ème stand, et après avoir dégusté avant 6 whiskies, une vodka et des petits fours, même avec des rinçages réguliers, le palais n'est donc plus en état d'apprécier à sa juste valeur un whisky de la classe de celui proposé par Lagavulin ce soir là : le top du top de la distillerie, le 25 ans cask strength titrant 57,2%. Il aurait donc fallu sauter quelques stands et venir directement à celui-ci, ce qu'on fait visiblement des connaisseurs par ailleurs bien peu respectueux de leurs pairs, puisque des indélicats se sont grassement servis et re-servis, tant et si bien que de nombreuses personnes n'ont rien eu (nous avons eu les dernières gouttes de l'ultime bouteille). Carton rouges à ces égoïstes et carton jaune au stand qui aurait pu assez facilement repérer qui venait se re-servir.
Le Lagavulin 25 ans, limité à 9000 bouteilles, coûte quand même la bagatelle de 240 euros. Avec 2cl dans le verre, on nous en offrait déjà en gros 7 euros de valeur commerciale. En outre, ce Lagavulin était proposé avec une alliance curieuse mais excellente : pain d'épice avec morceau de roquefort, poire et bergamote, chaque ingrédient étant censé se retrouver dans le whisky. Cette fois, j'ai pris soin de déguster séparément le whisky. J'en ai un souvenir exceptionnel. Là encore reste la frustration de ne l'avoir évidemment pas apprécié à sa juste valeur donc je n'en parlerai pas.
Conclusion : Une soirée très bien organisée (navettes pour nous emmener au MBC depuis la Porte Maillot, navettes pour le retour avec trois horaires différents...), des distilleries pour la plupart très connues mais proposant des versions très haut de gamme, des alliances avec des produits de très belle qualité, un lieu exceptionnel... Franchement, c'était fantastique, mais peut-être... trop ! Trop de bonnes choses en trop peu de temps (les deux heures sont passées à une vitesse...), et une sensation un peu absurde de frustration, du coup ! Sensation de ne pas avoir apprécié les plus beaux whiskies proposés à l'étage, faute de temps. Personnellement, il m'a manqué évidemment l'aspect chaleureux des dégustations habituelles à l'aveugle avec les commentaires de Jean-Marc ou de Corinne, mais c'était ici impossible bien entendu ! Cela aurait été plus intéressant que les échanges avec le personnel de certains stands qui nous ont pris soit pour des novices (étaient-ils au courant que c'était une dégustation pour les membres du Club de la Maison du Whisky ?), soit pour des clients potentiels à qui il fallait vendre le produit (Johnnie Walker, hum...). C'était toujours gentil, mais pas forcément adapté au profil des membres du Club. Ce sont des détails évidemment mineurs qui ne rabaissent en rien le plaisir éprouvé lors de cette soirée, dont l'existence était une véritable chance. Encore MERCI !
16:00 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Alcools!, alcools, alcool, whisky
06 juin 2006
Volver
Volver est le 15ème ou 16ème film de Pedro Almodovar, et une fois de plus (même si je n'ai pas vu absolument tous ses films), je suis passablement conquis.
Très franchement, je ne suis absolument pas surpris que le réalisateur espagnol n'ait toujours pas décroché la timbale à Cannes. Le buzz entourant Volver dans le presse a fait "pschitttt" au 59ème festival. Curieuse presse française, dont il faut ô combien se méfier et à laquelle je préfère ô combien les blogs, moins sujets à d'étranges "coups de coeurs" parfois bizarrement unanimes.
Bien entendu, Volver est plutôt au-dessus de la production "moyenne" cinématographique, grâce à son scénario et son jeu d'acteurs (tiens, les deux prix de consolation décrochés à Cannes...). Bien entendu, Volver est certainement bien plus touchant pour les femmes et pour les hispanophones. Mais Almodovar, une fois de plus, montre à quel point sa grammaire de metteur en scène est peu imaginative. Sa réalisation est à mes yeux banale, et je me suis surpris à me poser une question : si l'histoire de Volver avait été située en France, avec des acteurs français tout aussi talentueux (et nous en avons), en aurait-on fait tout un foin ?
A chacun de se déterminer... Néanmoins, il me semble significatif qu'Almodovar ne cartonne pas dans son propre pays.
A ce sujet, il me paraît pertinent de rapporter quelques propos de la réalisatrice espagnole Isabel Coixet, dans l'émission Cinéfilm sur France Inter, en avril dernier, pour la sortie de son film The Secret Life of Words (La vida secreta de las palabras). Venant d'une Espagnole, réalisatrice, je pense que c'est plutôt intéressant, même si ça n'est qu'une opinion (bien plus éclairée que la mienne ceci dit).
Cette année, le film de Coixet a reçu quatre Goya en Espagne, l'équivalent de nos César, dont celui du meilleur film, de la meilleure réalisatrice et du meilleur scénario.
Pedro Almodovar a produit son film, après avoir été époustouflé par le scénario de son film précédent (Ma vie sans moi, qui avait gagné le Goya du meilleur scénario), à tel point qu'il avait voulu le réaliser mais Almodovar avait reconnu qu'il ne serait jamais parvenu à un tel résultat.
Cela n'a pas empêché Isabel Coixet de confier sur le plateau de Cinéfilm qu'elle avait vu Volver et qu'une fois de plus, pour elle, c'était un film plein de clichés sur l'Espagne, plutôt tape à l'oeil, plein de couleurs, reflétant l'image traditionnelle de l'Espagne qui s'exporte bien à l'étranger (je résume).
Volver est moins extravagant, moins provocateur il me semble que l'Almodovar moyen, mais je suis sur le fond totalement d'accord avec cette vision un peu "bluff" du cinéma de l'Espagnol. Il ne s'agit nullement de dénigrer ses talents mais juste de les relativiser... pour éviter d'être déçu. En clair, avec Volver, les fans d'Almodovar ne devraient pas l'être (déçus), mais les non-fans ne devraient pas non plus être surpris.
En tout cas, Almodovar peut continuer à faire la gueule aux cérémonies de clotûre du festival de Cannes ; s'il ne densifie pas un peu ses sujets et sa réalisation, il n'est pas prêt de repartir avec l'Or. A moins qu'il n'ait le Festival à l'usure !
7/10
15:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma