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07 juin 2006

Dégustation du 01/06/06 - Glenmorangie, Bushmills, Johnnie Walker, Ardbeg, Talisker, Lagavulin


La dégustation de juin avait lieu dans un endroit prestigieux : le plus beau show room de France de Mercedes, le Mercedes-Benz Center à Rueil-Malmaison. Au programme, pas moins de 6 distilleries différentes et 8 whiskies à déguster (!), avec découvertes d'alliances gustatives des plus intéressantes...

Les plus blasés argueront que les distilleries étaient "bien connues" et n'apportaient donc nulle découverte, ce à quoi je rétorquerai immédiatement que le Club n'est pas constitué que d'experts (pour ma part, je n'avais jamais rien dégusté de 3 distilleries sur 6), et que les produits proposés par ces maisons étaient souvent loin de constituer des versions dégustées couramment.

Les 6 distilleries étaient réparties en 6 stands, disséminés dans le MBC (3 au rez-de-chaussée, 3 à l'étage), ce qui permettait de profiter des fantastiques Mercedes exposées (en dehors des voitures de luxe à vendre, dans lesquelles on pouvait même monter, il y avait des parties "musée" avec des SL300 d'exception, etc.). Mais il n'y avait pas que le lieu qui était prestigieux ; nombre de distilleries avaient choisi des versions très haut de gamme de leurs produits... Voici un petit compte-rendu, stand par stand, dont l'ordre est celui qui était suggéré par l'organisation afin de ne pas se casser le palais.

Glenmorangie : Cette distillerie est célèbre (entre autres) pour ses alambics pot still les plus hauts d’Ecosse (5m13). Ces alambics jouent un rôle prépondérant dans le caractère léger et subtil du Glenmorangie. Seules les vapeurs d’alcool les plus volatiles sont en effet récupérées. La version proposée ce soir là était l'Artisan Cask (46%), un single malt distillé en 1995, vieilli en fût de bourbon de premier remplissage. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce whisky est surprenant : le nez est plutôt épicé avec des notes de caramel, et en bouche, il est très fin mais plutôt sucré (vanille), et la finale poivrée... un mélange fort surprenant ! Très agréable à boire, en apéritif ou en dessert j'imagine. Si j'ai bien compris, cette version sera mise prochainement en vente en France. Reste à voir le prix, car au Royaume-Uni cette version vaut à peu près 45 euros les 50 cl. (car attention, son flacon fait bien 50 et pas les traditionnels 70 cl...).

Bushmills : On ne présente plus Bushmills ! Voir au besoin la soirée spéciale Bushmills de mars 2006. Ce qui est super pour nous membres du Club, c'est que le Bushmills présenté ce soir était différent de ceux dégustés en mars ! Et toujours dans le haut de gamme : cette fois, c'est le 21 ans (40%), single malt vieilli en fûts de madère. Rien qu'au nez, on sait qu'on a bien affaire à un Bushmills (épices, miel...). En bouche, c'est d'une finesse vraiment extra, avec les notes subtiles de fruits (agrumes) et de chocolat... or justement, ce Bushmills était à déguster avec la première association de la soirée : une alliance de glace à la vanille/mandarine avec chocolat et morceau d'orange, chaque ingrédient étant censé souligner ces arômes présents dans ce whiskey. J'ai trouvé cela intéressant, sans être pour autant vraiment convaincu. Il m'a sembleé que ce Bushmills était trop fin et peut-être pas assez puissant (40% donc) pour faire face à cette bouchée (excellente par ailleurs !). Encore un Bushmills vraiment intéressant, mais au prix un peu trop élevé (environ 140 euros).

Johnnie Walker : Je vois d'ici des mauvaises langues rire sous cape. Quoi, Johnnie Walker, dont le Red Label est le whisky le plus vendu au monde, était présent à cette soirée ? Oui... Bien qu'on puisse snober les blends, JW propose plusieurs types de "labels", avec des qualités évidemment croissantes : Red, Black, Green, Gold et Blue. Je n'avais jamais rien bu au-dessus du Black, et ça tombait bien car on nous proposait du Green, et le top du top chez JW, le Blue ! Rappelons que JW est un mélange de single malts de 4 distilleries : Cragganmore et Linkwood (du Speyside), Caol Ila (île d'Islay), et Talisker (île de Skye). La bonne idée du stand était de proposer 4 whiskies de ces distilleries pour en apprécier le nez et voir comment on en retrouvait les composantes dans les blends de JW. Le Green (43 %, 15 ans - l'âge dans un blend désignant le plus jeune âge des single malts présents dans le blend) a assez peu d'intérêt à mon avis ; on retrouve ce manque de personnalité qui caractérise les blends. Par contre, avec le Blue, je comprends qu'on puisse aimer un blend. Mais à quel niveau de prix faut-il alors monter (environ 150 euros !). Même si la qualité est surprenante, ce qui me plaît le plus dans le Blue est constitué d'arômes que j'aime dans les single malts dont il est issu (Caol Ila et Linkwood notamment). Et désolé, mais à ce prix là, personnellement je préfère aller vers des single malts de ces distilleries. Mais c'était vraiment une chouette opportunité que de pouvoir enfin faire connaissance avec le Blue à l'oeil...

Intermède bar à cocktails


Un bar à cocktails était également à notre disposition, avec des produits autres que du whisky : du gin et de la vodka. Avant de monter à l'étage, je décidais de me rincer le palais avec un cocktail amer, et c'est ainsi que je pus découvrir une superbe vodka, française de surcroît (faite à Gaillac !), distillée cinq fois à base de pépins de raisin : Cîroc. On ne le trouve pas en grande surface, mais chez les cavistes, et pour environ 30 euros, voilà une belle affaire ! Découverte "dry" (même formule que pour le gin : vodka, avec un soupçon de Noilly-Prat, et une olive !), on peut dire que ce fut un surprenant et délicieux intermède !

Ardbeg : 4ème distillerie de la soirée, et le début des choses vraiment sérieuses ! Distillerie réputée mais uniquement auprès des connaisseurs (Ardbeg produit les single malts les plus tourbés d'Ecosse), j'avais hâte de découvrir enfin cette distillerie. Il y avait en fait deux stands Ardbeg : un où l'on pouvait déguster le single malt Still Young (56,2%, cask strength), et un autre où l'on pouvait découvrir une alliance avec des cigares (faits sur place, roulés à la main devant les amateurs ébahis) avec un autre single malt, Uigeadail (54,2%, cask strength). N'aillant découvert le stand "cigare" qu'à la fin (il était "caché" afin que la fumée ne perturbe pas la dégustation générale - excellente initiative d'ailleurs), j'avoue ne pas avoir pu me faire une idée fidèle du Uigeadail (après 7 whiskies, même avec rinçages entre chaque, le palais est à la fin quelque peu perturbé). Ce que je sais, c'est qu'il a été lancé en 2003, et créé à partir de fûts sélectionnés datant des années 1990 et certains bien plus anciens ayant contenu du sherry. Par contre, je peux parler du Still Young, qui doit son nom à ses 8 ans de maturation pour la version mise en vente en 2006 (contre 10 pour la première version portant un âge dans la gamme des Ardbeg).

Entièrement produit dans des fûts de premier remplissage, cette mise en bouteille est la deuxième d'une série annuelle provenant du même distillat. En 2004, une version 6 ans avait été mise en vente (Very Young). Chaque année, Ardbeg va sortir une version de ce distillat jusqu'à ce que ces fûts aient atteint l'age traditionnel de 10 ans.

 

Embouteillé à un taux d'alcool musclé de 56,2, le STill Young est très impressionnant ; ce n'est pas forcément subtil, mais il faut avouer que la séduction est quasiment immédiate. Ardbeg produit les malts les plus tourbés d'Ecosse ? Et comment ! La bouche est un feu d'artifice de tourbe, de fumée et de sel, avec une finale néanmoins herbacée, fruitée et longue, mais longue... Il y a un manque de complexité lié sans doute au jeune âge, mais pour une première rencontre avec Ardbeg, quelle rencontre ! Le prix de 49 euros en fait une sacrée affaire... Bravo !

Talisker : L'unique distillerie de l'île de Skye est bien connue. Nous avions droit ici au haut de gamme de Talisker, une version 20 ans cask strength titrant 58,8 %, vieilli en fûts de bourbon. Le whisky était ici proposé avec une alliance de saumon cru (une fine tranche roulée et fourrée de tapenade d'olive noire). Je dois dire que la fatigue des sens commençait à se faire sentir et c'est extrêmement dommage car je pense être passé à côté de ce Talisker, dont le caractère iodé s'accordait vraiment bien à mon goût avec la saumon (qui était d'une qualité irréprochable), mais j'ai eu le sentiment que c'était du whisky trop haut de gamme pour être marié ainsi à de la nourriture. Bref, à regoûter, les papilles reposées et sans accompagnement.

Lagavulin : L'exceptionnel était pour la fin, et ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai compris notre erreur tragique. En arrivant au 6ème stand, et après avoir dégusté avant 6 whiskies, une vodka et des petits fours, même avec des rinçages réguliers, le palais n'est donc plus en état d'apprécier à sa juste valeur un whisky de la classe de celui proposé par Lagavulin ce soir là : le top du top de la distillerie, le 25 ans cask strength titrant 57,2%. Il aurait donc fallu sauter quelques stands et venir directement à celui-ci, ce qu'on fait visiblement des connaisseurs par ailleurs bien peu respectueux de leurs pairs, puisque des indélicats se sont grassement servis et re-servis, tant et si bien que de nombreuses personnes n'ont rien eu (nous avons eu les dernières gouttes de l'ultime bouteille). Carton rouges à ces égoïstes et carton jaune au stand qui aurait pu assez facilement repérer qui venait se re-servir.

Le Lagavulin 25 ans, limité à 9000 bouteilles, coûte quand même la bagatelle de 240 euros. Avec 2cl dans le verre, on nous en offrait déjà en gros 7 euros de valeur commerciale. En outre, ce Lagavulin était proposé avec une alliance curieuse mais excellente : pain d'épice avec morceau de roquefort, poire et bergamote, chaque ingrédient étant censé se retrouver dans le whisky. Cette fois, j'ai pris soin de déguster séparément le whisky. J'en ai un souvenir exceptionnel. Là encore reste la frustration de ne l'avoir évidemment pas apprécié à sa juste valeur donc je n'en parlerai pas.

Conclusion : Une soirée très bien organisée (navettes pour nous emmener au MBC depuis la Porte Maillot, navettes pour le retour avec trois horaires différents...), des distilleries pour la plupart très connues mais proposant des versions très haut de gamme, des alliances avec des produits de très belle qualité, un lieu exceptionnel... Franchement, c'était fantastique, mais peut-être... trop ! Trop de bonnes choses en trop peu de temps (les deux heures sont passées à une vitesse...), et une sensation un peu absurde de frustration, du coup ! Sensation de ne pas avoir apprécié les plus beaux whiskies proposés à l'étage, faute de temps. Personnellement, il m'a manqué évidemment l'aspect chaleureux des dégustations habituelles à l'aveugle avec les commentaires de Jean-Marc ou de Corinne, mais c'était ici impossible bien entendu ! Cela aurait été plus intéressant que les échanges avec le personnel de certains stands qui nous ont pris soit pour des novices (étaient-ils au courant que c'était une dégustation pour les membres du Club de la Maison du Whisky ?), soit pour des clients potentiels à qui il fallait vendre le produit (Johnnie Walker, hum...). C'était toujours gentil, mais pas forcément adapté au profil des membres du Club. Ce sont des détails évidemment mineurs qui ne rabaissent en rien le plaisir éprouvé lors de cette soirée, dont l'existence était une véritable chance. Encore MERCI !

16:00 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Alcools!, alcools, alcool, whisky

15 mai 2006

Dégustation du 09/05/06 - Redbreast, Linkwood, Bowmore

La quatrième dégustation de l'année avait lieu dans le pub irlandais O'Sullivans où nous étions de retour pour la seconde fois (cf. dégustation de mars).

Contrairement à la dégustation de mars, nous n'étions pas 130 membres du Club à être présents, mais sans doute à peine la moitié ; c'est assez étonnant vu que les vacances scolaires de la zone parisienne étaient terminées, mais c'était du coup beaucoup plus calme et grâce aux dimensions confortables de la salle, tout le monde était assis. Un GRAND merci à Corinne de la Maison du Whisky pour avoir demandé aux fumeurs d'essayer de se retenir pendant la dégustation. Le plaisir du nosing en fut décuplé !

C'est extrêmement agréable de voir un Club être aussi à l'écoute de ses membres. Ceci a en outre encore été vérifié par les prix des trois whiskies dégustés ce soir là, brossant une large gamme de prix.

Redbreast 15 ans, small batch, 46%




Pure pot still irlandais provenant de l’assemblage de quelques fûts (moins de 20), ayant contenu du bourbon et du sherry.


  • Nez: puissant (alcoolisé), boisé, herbacé, quelques notes de fruits mûrs.

  • Bouche: miel, épices.

  • Finale: sucrée, puis légère amertume, (trop) courte.

Impossible de ne pas reconnaître immédiatement un whiskey. Pour 55 euros, il me paraît nettement plus intéressant niveau rapport qualité/prix que les Bushmills dégustés en mars. Je regrette tout de même vraiment la prépondérance de l'alcool ; bien qu'il ne titre que 46%, les subtilités au nez tendent à être écrasées.

Linkwood 1990, single cask, 45%




Single malt irlandais de Speyside, provenant d’un fût unique de sherry de premier remplissage (fût n° 6950). Cette version de négoce mise en bouteille par Gordon & MacPhail appartient à la gamme Single Cask créée par la Maison du Whisky.


  • Nez: mentholé, épicé.

  • Bouche: puissante, marquée par le sherry, avec des touches sucrées.

  • Finale: florale.

Ce Linkwood n'a vraiment rien à voir avec celui dégusté en février. La différence en dehors de l'âge ? Celui de 1980 provenait d'un fût de deuxième remplissage, alors que celui-ci provient d'un fût de premier remplissage, et il est très (trop pour beaucoup) marqué par le sherry. Pourtant, ce whisky ne manque pas de complexité et possède des nez, bouche et finale vraiment différenciés. Pour 54 euros, c'est une bonne affaire pour qui aime le sherry bien marqué. Pas un Speyside banal en tout cas !

Bowmore 1982, single cask, 54,7%


Single malt de l'île d'Islay provenant d'un fût unique de bourbon, mis en bouteille par Duncan Taylor.


  • Nez: assez aigre, épicé.

  • Bouche: violette très marquée en attaque, puis iode.

  • Finale: très finement tourbée, poivrée.

L'Islay le plus surprenant que j'ai pu boire jusqu'à présent ! La prépondérance de la violette en bouche est déstabilisante, mais ceci disparaît pour faire place au caractère plus marin (et habituel) des Islay. Assurément un whisky qu'on adore ou déteste, et une dégustation s'impose vu le prix (121 euros). Pour celui qui a les moyens, voilà un whisky vraiment original (et très fin...) à posséder dans sa collection pour surprendre ses amis.

17:45 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Alcools!

18 avril 2006

Dégustation du 11/04/06 - Aberfeldy, Caol Ila

La troisième dégustation de l'année était scindée en deux sessions, en raison du succès (mérité) du Club, ce qui rend impossible de faire tout le monde désormais dans le pub écossais The Auld Alliance où nous étions de retour (cf. dégustation de février).

Du coup, nous étions à peine une cinquantaine (les vacances de Pâques aidant), mais c'était plus intimiste et plus agréable : moins de brouhaha, moins de fumée (haaaa!). Par contre, pas de haggis en raison d'un "problème technique" (?), et pas de micro en raison d'un problème de sono. Pour compenser, nous eûmes le droit à la fin d'être resservi du whisky de notre choix... Classe !

Je salue le Club d'être autant à l'écoute de ses membres : cette fois, nous eûmes droit à des whiskies aux prix plus abordables (entre 40 et 70 euros), ce qui moins frustrant quand on craque pour l'un d'entre eux... et ce fut encore le cas !

Aberfeldy 1993, single cask, 46%




Single malt irlandais des Lowlands, non filtré à froid, vieilli en fût de sherry, mis en bouteille par Gordon & MacPhail.


  • Nez: très alcoolisé, quelques notes de fruits type abricot. Peu inspiré pour ma part.

  • Bouche: Très sèche, évoque la mirabelle, mais la pauvreté du nez est confirmée hélas en bouche à mon avis.

  • Finale: très courte, ne m'a rien évoqué en particulier.

Mes commentaires sont hélas réduits car je n'ai pas été vraiment conquis par ce single malt, qui n'a pas flatté mon imagination. A l'aveugle, j'avais supposé un Speyside, il s'agit donc en fait d'un Lowlands, mais la distillerie d'Aberfeldy n'est pas située très loin de la frontière du Speyside, donc on y retrouve tout de même sans surprise pas mal de caractéristiques. Cet Aberfeldy peut néanmoins plaire, en apéritif, à des gens qui n'aiment pas les whiskies "lourds", mais plutôt fins et aériens. Je regrette tout de même vraiment la prépondérance de l'alcool ; bien qu'il ne titre que 46%, les subtilités tendent à être écrasées.

Caol Ila 1996, single cask, 57%




Single malt irlandais, cask strength, vieilli en fût de bourbon, mis en bouteille par Berry Brothers.


  • Nez: épices, tourbe (en retrait), notes florales. Très joli équilibre.

  • Bouche: huileuse, puissante, fumée, cendre, végétale.

  • Finale: poivrée, puis sucrée.

J'avais pronostiqué avec raison un Caol Ila (wow!). Celui-ci est très agréable, un très bel exemple d'équilibre et d'évolution de finale. Un léger ajout d'eau a amplifié, à mon avis, sa palette gustative. Je ne vois aucun défaut particulier. A 52 euros, c'est un très beau rapport qualité prix.

Caol Ila 1994, small batch, 58,2%


Single malt irlandais, cask strength, vieilli en fût de bourbon, mis en bouteille par Gordon & MacPhail.


  • Nez: léger mais incroyablement fin et original, mélage de fruits frais, d'agrumes et de tourbe.

  • Bouche: finement épicée, magnifiquement riche et complexe. Notes herbacées, fruits mûrs...

  • Finale: équilibrée et fort longue, légèrement iodée, avec toujours une persistence des fruits mûrs.

Ma-gni-fi-que ! Un cran au-dessus du précédent, et plus original, si bien qu'il était délicat de se livrer à un pronostic. Beaucoup (et j'en fais partie) suspectaient un Japonais... mais non, c'était encore un Caol Ila, et voilà une très belle idée du Club que d'avoir enchaîné deux Caol Ila, de deux embouteilleurs différents, qui ont pourtant de nombreux points communs, et voir à quelles différences on peut aboutir. La meilleure surprise était pour la fin : son prix ! 72 euros, voilà un prix "tout doux" au vu de la qualité de ce whisky, qui peut concurrencer sans rougir des bouteilles flirtant souvent dans les 100 euros... Un achat quasiment indispensable pour tout amateur de Caol Ila ou de whisky tourbé mais pas trop !

Bilan : une soirée plus relaxante, avec des whiskies plus abordables, sans sacrifier la qualité... Que demander de plus ?

11:40 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Alcools!

15 mars 2006

Dégustation du 14/03/06 - La gamme Bushmills

La deuxième dégustation de l'année, à trois jours de la Saint Patrick, était donc bien sûr consacrée aux... whiskeys, les whiskies irlandais ! A cette occasion, direction vers le pub irlandais O'Sullivans, boulevard de Clichy (Paris 18ème). Nous avions rien que pour nous une grand salle à part (servant apparemment de discothèque habituellement). Heureusement, car cette soirée du Club de la Maison du Whisky a battu un record d'affluence avec 130 membres présents. Nous étions ainsi moins tassés, quasiment tout le monde pouvait s'asseoir, et surtout la cigarette ne nous a cette fois pas étouffés.

Néanmoins, une petite déception fut de mise, pour moi, mais je n'étais visiblement pas le seul. La Maison du Whisky nous a fait déguster non pas un petit panel de whiskeys de différentes distilleries, mais 4 variétés provenant de la distillerie Bushmills (oui, 4 nosings au lieu des 3 habituels, ce bonus était évidemment le bienvenu !). De plus, les serveurs n'ont pas pris la peine de cacher les flacons, rendant la dégustation bien moins à l'aveugle.

Si l'exercice est en lui-même intéressant (j'y reviens), il est un peu frustrant de ne pas pouvoir profiter de l'occasion pour découvrir des whiskeys de distilleries différentes et qui méritent sans doute le détour (Connemara, Redbreast, Jameson...).

N'ayant pas pris de papier ni de stylo, et n'ayant pas été ultra séduit par les Bushmills, je ne fais pas de commentaire détaillé (nez, bouche, finale).

Bushmills Black Bush, blend, 40%




Blend irlandais à fort pourcentage de single malt.

C'est l'entrée de gamme de Bushmills, pas le premier prix, mais le deuxième. Pour un peu plus de 20 euros, voilà un whiskey fruité en bouche, léger, avec une finale très courte, qui peut justement plaire à ceux qui n'aiment pas trop les whiskies écossais charpentés et puissants. Le rapport qualité/prix est excellent, et quand on pense qu'une bouteille de Black Bush coûte le même prix qu'un Ballantine's 12 ans single malt... Après cette mise en bouche sympathique mais modeste, nous attendions le début des hostilités avec impatience.

Bushmills bourbon cask 1989, single cask, 56,5%




Single malt irlandais d'embouteillage officiel, cask strength, provenant d'un seul fût ayant contenu du bourbon.


Bushmills sherry cask 1989, single cask, 53,7%




Single malt irlandais d'embouteillage officiel, cask strength, provenant d'un seul fût ayant contenu du sherry.


Bushmills rum barrel 1989, single cask, 54,1%




Single malt irlandais d'embouteillage officiel, cask strength, provenant d'un seul fût ayant contenu du rhum.

Commentaires d'ensemble :

Epices (poivre), céréales et fruits (poire, mirabelle, agrumes) sont les dominantes générales en nez et en bouche. Le nez est quand même en général assez peu complexe, la bouche l'est bien plus, très puissante (une mince dilution fut nécessaire), et vraiment unique. Là est tout le charme du whiskey. Il nous transporte ailleurs et il se démarque totalement des géants écossais. La finale est remarquable en général, mais la version vieillie en fût de sherry se détache haut la main (superbe mélange de sucre - caramel - et d'amertume). Les "cadres" de la Maison du Whisky nous ont à chaque fois parlé de fruits rouges que je n'ai jamais trouvés !

Goûter à ces versions single casks de même âge mais de fûts différents était très intéressante pour se comprendre comment ces alcools (bourbon, sherry et rhum) influent et révèlent des notes parfois paradoxales.

La version sherry cask était normalement destinée au marché canadien, mais a priori la Maison du Whisky va donc en vendre quelques bouteilles. C'est la version la mieux équilibrée, et j'en aurais fait volontiers l'acquisition, mais la découverte des prix (de 120 à 150 euros) m'a fait changer d'avis.

Le rapport qualité/prix ne me paraît pas du tout justifié, quand on voit la qualité (supérieure) et prix (inférieur) des single malts écossais dégustés en février dernier. C'est bien dommage ! Voilà qui ne va pas développer le marché assez confidentiel des whiskeys...

15:55 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Alcools!

10 février 2006

Dégustation du 09/02/06 - Linkwood, Glenlossie, Yoichi

Première dégustation pour Arnaud et moi hier soir depuis notre adhésion fin janvier au Club de la Maison du Whisky !

L'adhésion annuelle (cotisation : 100 euros) est "rentabilisée" d'entrée par une bouteille d'accueil (un Caol Ila non filtré à froid très agréable et facile à boire), un abonnement d’un an à Whisky Magazine (revue remarquable par sa qualité rédactionnelle et sa mise en page), et une entrée gratuite au Whisky Live à Paris ("salon" annuel du whisky à Paris en septembre).

Les dégustations mensuelles sont donc du "bonus" mais c'est quasiment ce qui m'intéresse le plus ; pouvoir enfin déguster des whiskies avant de les acheter ! Et évidemment, faire connaissance avec d'autres passionnés, et enrichir ses connaissances à leurs côtés.

Nous ignorions néanmoins à quoi nous attendre, aussi bien pour l'organisation que la qualité des whiskies dégustés (sur lesquels les membres du Club ont une remise de 10%, dernier avantage non négligeable !).

La dégustation avait lieu dans le seul pub écossais de la capitale, The Auld Alliance. Ce pub magnifique l'est encore plus à l'intérieur où le ton est donné : des dizaines de bouteilles de whiskies trônent au dessus du bar, rangés par régions d'Ecosse. L'hôte des lieux, Steve, a tout de l'Ecossais typique convivial qu'on peut se représenter. Après un cérémonial amusant à base de cornemuse et d'éventrage de haggis (panse d'agneau farcie, le plat traditionnel écossais, qu'on peut déguster sur place), la dégustation elle-même peut commencer, après 3/4 d'heure de retard sur l'horaire prévu, mais quasiment tous les gens attendus étaient là (environ une centaine ; heureusement, le pub est grand).

Premier bon point, les whiskies sont dégustés à l'aveugle. Deuxième bon point, ce sont de vrais verres à dégustation (le contraire m'aurait étonné, mais sait-on jamais...). Troisième bon point, les quantités servies sont vraiment impeccables (4 cl environ ; avec 3 whiskies au programme, plus serait dangereux !). Quatrième bon point, un esprit amical et décontracté règne : pas de cohue pour se servir, on se fait passer les verres de manière à ce que les gens du fond n'aient pas à se déplacer. Cinquième bon point : les whiskies dégustés sont vraiment des hauts de gamme !

Premier et seul point noir de la soirée : la fumée de cigarette de soi-disant "amateurs" de whisky qui ruinent une grande partie du plaisir du whisky nosing... Incompréhensible. Ces fumeurs étaient heureusement minoritaires mais dans un espace renfermé, ils en faut peu pour nuire efficacement à la majorité.

Nous dégustons chaque whisky pendant environ 20 minutes, laissant les amateurs échanger leurs impressions et jouer aux devinettes sur l'âge, la provenance... puis Jean-Marc Bellier de la Maison du Whisky prend le micro pour nous révéler enfin l'identité du brevage, puis nous gratifie de ses commentaires avertis. Voici les miens, plus modestes, et il faudra absolument que je les écrive sur le vif dorénavant car il n'est pas évident de se remémorer précisément les sensations le lendemain !

Linkwood 1980, single cask, 46%




Single malt de Speyside, non filtré à froid, provenant d’un fût unique de second remplissage ayant contenu du sherry (fût n°8247). Une version de négoce mise en bouteille par Gordon & MacPhail.


  • Nez: très agréable car fruité (abricot) et fin. Complexe, prometteur et pas écoeurant.

  • Bouche: l'abricot est toujours là mais avec des agrumes. Néanmoins je trouve peu de complexité à cette bouche, me semblant écrasée par l'alcool. A l'aveugle, j'aurais parié sur un whisky assez jeune, pas encore mature.

  • Finale: fruit secs, touche de vanille, mais un trop légère à mon goût.

Un single malt de Speyside agréable mais au nez bien plus intéressant que la suite, donc forcément un peu frustrant. Son prix (99 euros) me paraît bien totalement injustifié. Grosse surprise dans la salle à l'annonce de l'âge véritable de ce Speyside !

Glenlossie 1978, single cask, 57,1%




Single malt de Speyside, cask strength, embouteillé par Signatory Vintage au degré naturel, provenant d’un fût de bourbon limité à 147 bouteilles.


  • Nez: complexe (trop pour mon bagage), ample et puissant, on sent qu'on change de registre.

  • Bouche: cette fois la bouche ne déçoit pas, au contraire, elle tient toutes les promesses du nez : profonde, très puissante (le degré n'y est pas pour rien !), très complexe : céréales, fruits secs, caramel, épices... Fantastique !

  • Finale: évoque un vieux sauternes, tout comme sa robe d'ailleurs.

Un gros coup de coeur pour ma part. Personne n'a vraiment deviné qu'il s'agissait d'un Speyside, les pronostics allaient plutôt vers un Highlands. Un whisky d'une force époustouflante, bluffant, que j'aurais aimé déguster en le diluant un petit peu. La découverte du prix m'a un peu refroidi (118 euros) mais cette fois, ça les vaut, à mon avis. Craquera, craquera pas ? Mon portefeuille s'inquiète ! Mais on n'a qu'une vie, à moins qu'on me démontre le contraire...

Yoichi 1987, single cask, 49%




Single malt japonais d'embouteillage officiel, provenant d’un seul fût et embouteillé au degré naturel.


  • Nez: tourbé, fumé, fruité, très fin.

  • Bouche: la tourbe est là, mais en retrait face à l'épice et aux fruits mûrs. Equilibre époustouflant. Ne fait pas son degré, très trompeur !

  • Finale: onctueuse, légèrement marine, maltée.

Tout le monde pronostiquait (moi le premier) un Islay, mais très grande surprise : c'est bien un Japonais ! Preuve que les Nippons peuvent rivaliser sans problèmes avec les grandes distilleries écossaises... Ha, les avantages du blind test ! Son prix de 92 euros en fait une affaire d'un rapport qualité/prix redoutable.

Bilan : une première soirée de whisky nosing agréablement surprenante, vivement la suivante ; mais il faudra patienter un mois ! Pourquoi ne nous sommes-nous pas inscrits avant ?

14:10 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Alcools!