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06 juin 2006

Volver



Volver est le 15ème ou 16ème film de Pedro Almodovar, et une fois de plus (même si je n'ai pas vu absolument tous ses films), je suis passablement conquis.

Très franchement, je ne suis absolument pas surpris que le réalisateur espagnol n'ait toujours pas décroché la timbale à Cannes. Le buzz entourant Volver dans le presse a fait "pschitttt" au 59ème festival. Curieuse presse française, dont il faut ô combien se méfier et à laquelle je préfère ô combien les blogs, moins sujets à d'étranges "coups de coeurs" parfois bizarrement unanimes.

Bien entendu, Volver est plutôt au-dessus de la production "moyenne" cinématographique, grâce à son scénario et son jeu d'acteurs (tiens, les deux prix de consolation décrochés à Cannes...). Bien entendu, Volver est certainement bien plus touchant pour les femmes et pour les hispanophones. Mais Almodovar, une fois de plus, montre à quel point sa grammaire de metteur en scène est peu imaginative. Sa réalisation est à mes yeux banale, et je me suis surpris à me poser une question : si l'histoire de Volver avait été située en France, avec des acteurs français tout aussi talentueux (et nous en avons), en aurait-on fait tout un foin ?

A chacun de se déterminer... Néanmoins, il me semble significatif qu'Almodovar ne cartonne pas dans son propre pays.

A ce sujet, il me paraît pertinent de rapporter quelques propos de la réalisatrice espagnole Isabel Coixet, dans l'émission Cinéfilm sur France Inter, en avril dernier, pour la sortie de son film The Secret Life of Words (La vida secreta de las palabras). Venant d'une Espagnole, réalisatrice, je pense que c'est plutôt intéressant, même si ça n'est qu'une opinion (bien plus éclairée que la mienne ceci dit).

Cette année, le film de Coixet a reçu quatre Goya en Espagne, l'équivalent de nos César, dont celui du meilleur film, de la meilleure réalisatrice et du meilleur scénario.

Pedro Almodovar a produit son film, après avoir été époustouflé par le scénario de son film précédent (Ma vie sans moi, qui avait gagné le Goya du meilleur scénario), à tel point qu'il avait voulu le réaliser mais Almodovar avait reconnu qu'il ne serait jamais parvenu à un tel résultat.

Cela n'a pas empêché Isabel Coixet de confier sur le plateau de Cinéfilm qu'elle avait vu Volver et qu'une fois de plus, pour elle, c'était un film plein de clichés sur l'Espagne, plutôt tape à l'oeil, plein de couleurs, reflétant l'image traditionnelle de l'Espagne qui s'exporte bien à l'étranger (je résume).

Volver est moins extravagant, moins provocateur il me semble que l'Almodovar moyen, mais je suis sur le fond totalement d'accord avec cette vision un peu "bluff" du cinéma de l'Espagnol. Il ne s'agit nullement de dénigrer ses talents mais juste de les relativiser... pour éviter d'être déçu. En clair, avec Volver, les fans d'Almodovar ne devraient pas l'être (déçus), mais les non-fans ne devraient pas non plus être surpris.

En tout cas, Almodovar peut continuer à faire la gueule aux cérémonies de clotûre du festival de Cannes ; s'il ne densifie pas un peu ses sujets et sa réalisation, il n'est pas prêt de repartir avec l'Or. A moins qu'il n'ait le Festival à l'usure !

7/10

15:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

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