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26 juillet 2007

Transformers



Si on m'avait dit que j'irais voir un jour un film de Michael Bay au cinéma... Après un The Rock en 1996 de facture correcte, je m'étais carrément endormi devant Armageddon (dont seules les deux chansons d'Aerosmith et la présence fugace de Liv Tyler avaient su me tirer de ma torpeur), et je n'avais plus osé ensuite regarder du blockbuster estampillé Michael Bay : Bad Boys (1 & 2), Pearl Harbour et The Island avaient trop mauvaise réputation.

C'est donc avec méfiance que je suis allé voir Transformers, dont seule la perspective de voir des jouets de mon enfance prendre vie a su éveiller une curiosité certes un peu régressive, mais réelle. Finalement, bien m'en a pris. Certes trop long (2h24), Transformers est une bourrinerie assumée, primaire mais pas stupide pour autant (du moins pas plus que le dessin animé des années 80). Les bonnes nouvelles sont à chercher du côté de l'humour, voire de la dérision, présent tout au long des scènes "obligées" entre les séquences-adrénaline. Les violons patriotiques et la beaufitude sont rangées au placard, même si Michael Bay ne va pas jusqu'à la subversion dont a su faire preuve son collègue Roland Emmerich avec Le Jour d'après. On n'évite certes pas quelques scènes en forme de pub pour les militaires, mais c'est nettement plus un problème de forme que de fond, car jamais l'armée ne ressort grandie du combat titanesque entre les Autobots et les Decepticons.

Et en effet, même si le scénario est extrêmement convenu et comporte son lot d'explications absconses et des personnages stéréotypés à l'extrême, l'intérêt est réellement dans la jubilation des scènes d'action. Difficile de se lasser de voir ces robots se transformer (dans un sens ou dans l'autre), et se mettre sur la gueule avec une puissance extrêmement bien rendue à l'écran ; on peut même parler de violence, même si - spectacle grand public oblige - on ne voit jamais une goutte de sang. Proche du trip Goldorak pour adulte, ce film tire sa force du spectacle primitif qui tient du plaisir coupable et qui donne envie de laisser son sens critique en veilleuse.

La production assurée par Steven Spielberg a visiblement permis d'éviter pas mal d'écueils, en particulier celui des effets spéciaux et du montage qui évitent la plupart du temps la bouillabaisse visuelle. Spielberg a également su dénicher LE bon acteur principal, Shia LaBeouf, présenté comme le nouveau Tom Hanks à Hollywood (le jeune homme tiendra la vedette aux côtés de Harrison Ford dans Indiana Jones 4, et sa prestation dans le récent Bobby était fort convaincante). Bien entendu, si les robots Transformers n'ont rien d'une madeleine de Proust de votre enfance, inutile d'aller voir ça pour autant !

7/10

16:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Cinéma

24 juillet 2007

Hot Fuzz



L'équipe formée par Simon Pegg (acteur, co-scénariste) et Edgar Wright (réalisateur, co-scénariste) est de retour après un Shaun Of The Dead mémorable. Cette comédie horrifique était probablement une des plus drôles et une des plus habiles vue depuis longtemps. Un coup de maître, qui semait des gags dans tous les sens (des petits, des gros, des faciles, des subtils...), avec une satire sociale très pertinente doublée d'un hommage vibrant aux séries B.

Avec Hot Fuzz, le duo infernal s'attaque aux films d'action qui ont bercé leur jeunesse (De Die Hard à Point Break en passant par L'Arme Fatale, etc.). Avec un pitch imparable (un des meilleurs de flics de Londres, si doué qu'il ridiculise ses confrères, est envoyé dans un village où il ne se passe rien), tout était réuni pour un nouveau spectacle réjouissant et malin.

On retrouve bien le grain de folie, l'action déjantée (voire le gore) de Shaun Of The Dead, et si même si la plupart des ingrédients sont là (gags quasi-subliminaux, satire sociale osée, etc.), la sauce ne prend pas aussi bien. Pure affaire de goût personnel ? Peut-être. Mais le film s'épuise sur deux plans : sa durée (2h, bien trop long pour le sujet traité), et son montage, qui s'évertue à parodier à outrance les effets visuels des crétineries hollywoodiennes. Il n'y a pas un plan qui ne soit truffé d'effets sonores pour faire "in". C'est lassant, et surtout ça désamorce beaucoup de trouvailles scénaristiques. Même les gags sont nettement moins caustiques que dans Shaun Of The Dead. Résultat : ça se regarde sans déplaisir mais avec lassitude, et certainement sans la jubilation qu'apportait Shaun Of The Dead.

Dommage, mais on attendra quand même la prochaine livraison avec curiosité.

6/10

11:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

21 juillet 2007

Die Hard 4.0



Hollywood étant plus que jamais en panne d'inspiration, on continue de créer des suites, et dans la famille des n°4, revoici John McClane, absent de nos écrans depuis 1995. Les événements terroristes auxquels il est confronté se seront exponentiellement compliqués depuis Die Hard premier du nom (Piège de Cristal, 1988). Dans ce 4e épisode, on retrouve sans aucun complexe un cyber-complot national digne de la série 24, à laquelle beaucoup de tics scénaristiques et de caractérisation des personnages sont empruntées.

Seule la personnalité de McClane tranche - heureusement - avec celle de Jack Bauer, l'humour étant un élément absent de 24. Le charme opère donc, puisqu'on retrouve intact ce personnage bougon et hâbleur, campé par un Bruce Willis décidément charismatique malgré tout. Le trait a certes été un peu forcé, le scénario ne manquant pas une seule occasion de faire remarquer que McClane a vieilli et est carrément largué ; déjà, dans Die Hard 2 (58 Minutes pour vivre, 1990), il avait du mal à se servir d'un fax. Alors en 2007, les nouvelles technologies de l'information, ça lui échappe un peu. Ce décalage est exploité via le duo formé avec un jeune hacker loser, le contrepoint parfait de McClane, servant ainsi de source à la plupart des répliques ou situations humoristiques.

Len Wiseman est l'auteur des Underworld 1 et 2 (pas du tout ma tasse de thé, personnellement), et sa réalisation est nerveuse mais assez clippée et sans réelle saveur. De toute façon, le montage est là pour entraîner le spectateur dans un enchaînement de scènes d'action dont l'invraisemblance va grandissant, jusqu'à en devenir ridicule (cf. l'avion de chasse vers la fin). Divertissement vitaminé et pas très fin, Die Hard 4.0 tire un peu trop sur la corde, au point d'en être trop long et un peu lassant. Heureusement, tout cela ne se prend trop au sérieux et le retour de McClane n'est pas raté, c'est déjà mal pour un blockbuster estival.

7/10

14:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Cinéma

16 juillet 2007

Soirée vieux millésimes du 11/07/07 - Laphroaig, Karuizawa, Port Ellen, Glen Grant


Jean-Marc, notre maître Jedi du Club de la Maison du Whisky !
(c) La Maison du Whisky

Juillet conclut traditionnellement la saison de dégustation, au Club de la Maison du Whisky, avec une soirée (biannuelle) consacrée aux vieux millésimes. Soirée en générale hors normes par l'extrême qualité des whiskies dégustés. Juillet 2007 n'a pas fait exception.

Nous avons commencé par le mythique Laphroaig 30 ans, en voie de disparition (les derniers fûts ont été embouteillés, et Laphroaig ne pourra pas remettre sur le marché du 30 ans avant au moins 5 ans...). C'était d'ailleurs une version américaine (donc 75cl et pas 70), distillée en 1967. Considéré comme le nectar de l'île d'Islay, cette version possède un nez tellement enchanteur qu'on n'est pas du tout pressé de le boire. Très riche, on y retrouve ce caractère immanquable de Laphroaig : de l'iode, des épices, sans la tourbe. Mais il y a bien plus dans ce 30 ans : des agrumes évidents, mêlés étonnamment à un caractère floral évanescent. La bouche tient ses promesses avec une complexité - et équilibre - tout aussi remarquable. La tourbe fait son apparition, le sel aussi, contrebalancé par des notes de fruits rouges. Une grande classe, soulignée par une finale moelleuse et tourbée, très fine. Un seul petit regret : que ce 30 ans ne titre que 43%. Avec quelques degrés de plus, il apparaîtrait moins comme "whisky de soif" (de luxe certes...), ce qu'il ne peut pas être en pratique au vu de son prix (299€ la bouteille).

Dégusté à l'aveugle, ce whisky m'a évoqué un single malt complexe du Speyside, style Strathisla. Néanmoins, on sentait bien qu'il y avait un piège ; et en effet, encore une fois, c'est un japonais, qui tient la dragée haute à bien des écossais. En l'occurence, il s'agit de la distillerie de Karuizawa, récente découverte de la Maison du Whisky. Ce millésime 1988, embouteillé au degré naturel, est réellement superbe à tout point de vue. Le nez dénote des agrumes puissants (orange, citron). La bouche est très punchy (les 59,8% sont là !), mais séduisante en diable. Bien huileuse, elle offre une véritable détonation de saveurs tirant sur les fruits exotiques. Des notes herbacées font ensuite leur apparition, suivi d'une légère fumée étonnante, que l'on retrouve dans la finale qui dure, dure dure... A 95€, voilà un brut de fût qui va faire des ravages.

On revient à un vieux millésime (le Karuizawa n'était "que" une pause découverte !), avec une distillerie mythique, Port Ellen. Cette version issue de la collection Closed Distilleries, de la Part des Anges, est âgée de 24 ans (distillée en 1982, embouteillée en 2006). Ce brut de fût de 58,7% est une merveille, incontestablement pour moi la star de cette soirée. C'est un avec un sacré pincement au coeur qu'on déguste un tel bijou, en se disant évidemment à chaque dégustation qu'il s'agit d'une typicité appelée à disparaître. Port Ellen n'a jamais fait partie des Islay très tourbés, et c'est justement cette particularité qui en fait un des Islay les plus chéris. La tourbe et la fumée sont bien entendu de la partie, mais cette version exhale au nez et en bouche des fruits mûrs et un caractère empyreumatique. La finale, très élégante, rappelle le caractère marin de cette chère distillerie, avec une touche animale (cuir). A 159€ la bouteille, c'est un prix élevé, mais mérité, à peine déraisonnable vu la rareté croissante de Port Ellen.

Pour finir, nous avons dégusté un cask strength de chez Signatory Vintage, une des collections préférées de tous les amateurs qui se respectent. Glen Grant 1965, 40 ans, 56.8 %, d'un brun rougeâtre qui ne laisse aucun doute : fût de sherry ! C'est qu'en 40 ans, il a eu le temps d'être marqué par le sherry... qui est donc très présent, trop à mon goût, même si ce vieux monsieur est évidemment d'une grande classe, comme en témoigne sa grande douceur en bouche malgré son degré fort respectable. Certains parlent de porto, on ne peut en effet nier cet aspect vineux. La finale est magnifique, très longue et marquée par le boisé et une très belle amertume. Mais... comme trop souvent, à mon opinion, ces très vieux whisky sont très concentrés, trop "verticaux". En même temps, ce qu'ils ont à offrir est une finesse incomparable, mais je me demande même si on l'apprécie à sa juste valeur après 3 whiskies déjà haut de gamme... Comme l'écrit Gaël Caté au sujet de ce Glen Grant : "C'est émouvant de déguster une essence même de whisky"... en effet, mais son prix aussi est émouvant (299€). Pour l'instant, je préfère largement deux bouteilles pour ce prix là, qui me procureront chacune au moins autant de plaisir. Un jour, sans doute, je saurai me rendre aux charmes de ces très vieux millésimes !

La trêve d'été est donc lancée au Club, mais septembre va voir l'événement de l'année pour tous les amateurs, avec le Salon du Whisky, qui migre pour la première fois du Palais Brongniart vers les salons de Christie's. Placé sous le signe des collectors, on en meurt littralement d'impatience, d'autant plus qu'il y aura quantité d'événements organisés en marge du salon : Whisky & Cocktail, Whisky & Wine, Rugby Live, Whisky & Women, Whisky & Food, Whisky & Cigare... Ha, si seulement j'avais le don d'ubiquité ! Encore merci à cette équipe de passionnés qui nous procure tant d'émotions.

22:00 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : whisky, alcool

07 juillet 2007

Satellite Party, Trabendo, 02/07/2007


Nuno Bettencourt, photo par Jérôme


Fan absolu de Nuno Bettencourt, cela faisait 12 ans que le guitariste/chanteur/auteur/compositeur n'avait pas remis les pieds sur une scène française ! Depuis le dernier concert d'Extreme en France, le 23 juin 1995 au Zénith... N'ayant pas pu monter depuis la province à l'époque, je n'avais jamais donc pu voir sur scène mon guitariste préféré tous styles confondus. 12 ans d'attente et d'espoir, pour enfin le voir avec un groupe qui n'est qu'un side-project pour lui. Mais de quelle qualité ! L'excellent album de Satellite Party, joyeuse sauterie initiée par Perry Farrell (Jane's Addiction), et fagocytée par Nuno, ne laissait pas entrevoir un tel concert.

Satellite Party repose en fait sur la section rythmique emmenée par Nuno lors des derniers concerts d'Extreme au Japon, Kevin Figueiredo et Carl Restivo, Figueiredo étant par ailleurs le batteur émérite de Dramagods, le dernier groupe fondé par Nuno. Autant dire que le trio guitare/basse/batterie est déjà sacrément rôdé et on peut se douter que ce n'est pas le premier venu qui joue aux côtés d'un monstre de groove comme Nuno...

Le reste du groupe est donc composé de Monsieur Perry Farrell et de Madame sa femme, Etty Farrell. Si on ne présente plus Perry Farrell, l'iconoclaste mais adorable chanteur de Jane's Addiction (mémorable dernier passage à l'Elysée-Montmartre le 25/10/2003 !), on ne connaissait pas bien sa femme... qui assure quelques choeurs et surtout une présence sexy et extrêmement décalée, puisque son apport procède avant tout d'un jeu de scène pas très éloigné d'un peep show. On est complètement dans l'esprit de L.A.... où Perry Farrell est connu pour y être un des musiciens les plus festifs de la scène californienne.


Satellite Party, photo par Jérôme

Fête ? Party ? He bien c'est exactement l'ambiance du show époustouflant, sans une minute de répit, délivré par Satellite Party. L'album ne sortait en France que le jour même, les spectateurs se répartissaient en curieux venus soit voir Nuno, soit Farrell, pas grand-monde ne connaissait l'album d'après les discussions pré-concert, mais le public a très vite adhéré aux terribles refrains concoctés par Farrell, servis sur un plateau par des musiciens d'une cohésion, d'une puissance et d'un groove terrassants.

Le moment émotion, pour beaucoup, dont moi-même bien entendu, fut quand Kevin Figueiredo (le batteur de Nuno chez Dramagods) a entamé la fameuse intro à la batterie de Cupid's Dead d'Extreme, suivi du riff principal et d'une partie du bridge instrumental endiablé, enchaîné sans transition à Ain't No Right de Jane's Addiction : crise cardiaque !

Avoir vu enfin vu Nuno sur scène, dans un cadre aussi intimiste que le Trabendo, est une émotion assez indicible, doublée de la satisfaction de l'avoir vu avec un groupe d'un niveau excellent et avec une prestation où la guitare est nettement plus prépondérante que sur l'album de Satellite Party (solos plus longs, rythmiques à la Nuno = truffées de ghost notes, contretemps, de tourneries ternaires etc.).

L'incroyable mais réelle nouvelle, entendue de la bouche même de Nuno, c'est qu'une vraie reformation d'Extreme, tant attendue, est enfin en train de devenir une réalité : nouvel album plus tournée à venir en 2008... si cela arrive, alors je pourrai mourir en paix. Amen.

Setlist:

Stop! (Jane's Addiction)
Kinky
Insanity Rains
Been Caught Stealing (Jane's Addiction)
Hard Life Easy
Wish Upon A Dog Star
Mountain Song
Milky Ave
Mr Sunshine
Cupid's Dead (extrait, Extreme)
Ain't No Right (Jane's Addiction)
Only Love, Let's Celebrate

Rappel :
Ultra Payloaded Satellite Party

20:35 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : concert, trabendo, extreme, nuno