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22 avril 2008

Taz Taylor with Graham Bonnet, Retro Music Hall, Prague, 18/04/2008



De passage à Prague, j'ai eu l'opportunité d'aller voir Graham Bonnet en concert, l'ex-chanteur de nombre de formations mythiques, comme Michael Schenker Group, Alcatrazz et Rainbow. Pour moi, Graham Bonnet brille à son sommet artistique sur le fantastique album Disturbing The Peace (1985) d'Alcatrazz, avec Steve Vai à la guitare. Néanmoins, les groupes figurant sur son CV, sans compter ses albums solo, sont tous dignes d'intérêt, et l'affiche mettant le paquet sur ses trois anciens groupes majeurs, j'étais plutôt partant pour aller voir un bon pot-pourri de hard rock typé 80's, avec un chanteur dont non seulement j'apprécie le timbre et le style particuliers, et dont j'ai de superbes souvenirs quant à sa présence scénique sur une vieille VHS d'Alcatrazz en concert au Japon.

Or, il s'agissait en fait de "Taz Taylor Band with Graham Bonnet". Le promoteur tchèque est un malin car après vérification, l'affiche marquait en gros Graham Bonnet avec les logos de ses ex-groupes, et en tout petit "with Taz Taylor band", soit l'inverse du nom de la tournée ! Musicien dont je n'avais pas entendu parler, Taz Taylor est un guitariste anglais qui joue d'ailleurs dans une veine très proche d'un Michael Schenker, et qui compose des titres mi-chantés, mi-instrumentaux, à la facture hard-rock mélodique assez classique mâtinée d'une touche de progressif. Le tout avait un goût assez prononcé de MSG justement, la présence de Graham Bonnet dans ce groupe n'est donc pas très étonnante.

Bonnet est vraiment impressionnant pour son âge (il aura 61 ans cette année et nous a annoncé qu'il venait d'être grand-père dans la semaine !). Sa voix puissante, rocailleuse et mélodieuse est chouette à entendre et encore plus à voir, même s'il m'a un peu crispé avec ses veines qui gonflaient dans son coup et ses tempes ! Bonnet n'arrête pas de bouger sur scène, et harangue tout le monde comme s'il avait encore tout à prouver, mais sans jamais en faire trop et tomber dans la pose ridicule. Emminemment sympathique, il se dégage de lui une simple envie de faire plaisir au public, et de profiter de la vie (alcoolique notoire, il est sobre depuis deux ans).

Même s'il y avait donc un peu arnaque sur la nature du concert, le show fut bien agréable tout de même, malgré des musiciens (outre Bonnet et Taylor) pas des plus inoubliables. Quant au public de métalleux tchèques, il faut mentionner qu'ils sont parfaitement éduqués ; pas de types bourrés (malgré un bar au choix dantesque et aux prix très bas - vive l'absinthe, bien agréable à siroter depuis le bar sur une chaise haute tout en matant le concert), de la bonne humeur et une sacrée participation pendant le concert (les mecs chantaient les paroles des refrains !), et enfin pas mal de tshirts Rush... voilà des citoyens qui ont bon goût !

30 mars 2008

Fiction Plane, Trabendo, 27/03/2008



Ayant découvert Fiction Plane en première partie de The Police, j'attendais vraiment de les revoir en tête d'affiche dans un contexte plus adapté ! Complet depuis plusieurs semaines, le show parisien était en outre le dernier de la tournée européenne.

Depuis septembre 2007, j'ai pu découvrir leur premier album, Everything Will Never Be OK, qui n'a pas grand-chose à envier à Left Side Of The Brain, celui par lequel le groupe s'est enfin révélé au grand public. Cela explique que la part belle de la setlist soit donc consacrée à ce deuxième album, même si deux pépites du premier album réussissent à faire leur chemin dans la setlist : "Cigarette" et "Hate". Le groupe n'hésite pas à proposer un titre inédit, qu'il rode depuis plusieurs mois ("Sadr City Blues"), et allonge généreusement quelques titres de Left Side Of The Brain. Bref, exactement ce qu'on attend d'un groupe en concert, à savoir ne pas proposer un copier/coller de ses albums studio.

Côté énergie, le groupe en a à revendre, et la scène du Trabendo est presque trop petite pour Joe Sumner qui a dû s'habituer aux scènes gigantesques de la tournée de The Police ! Joe arrangue avec efficacité la foule, en parlant beaucoup français (bien vu...), et en y allant de ses petites blagues et provocations. Musicalement, ce power trio est réellement très soudé, avec des années de scène en clubs derrière eux, plus l'apprentissage à l'échelle extrême opposée avec The Police. Bien que discret, la pierre angulaire musicale de Fiction Plane est sans aucun doute le guitariste Seton Daunt. Il est rare de tomber sur un guitariste qui maîtrise autant à la fois la rythmique et le lead, tout en remplissant l'espace sonore de manière remarquable et à-propos.

En conclusion, ce fut un concert très plaisant et sans faute ; puissant, mélodieux, funky voire groovy, Fiction Plane devrait continuer son irrésistible ascension et je suis prêt à parier que c'était la dernière fois que nous avions l'opportunité de les voir dans une "petite" salle.

02 mars 2008

Band Of Horses, Maroquinerie, 28/02/2008



Créé en 2004 à Seattle, Band Of Horses a sorti deux albums, et c'est le petit dernier, Cease To Begin, qui m'a fait craquer. Le groupe délivre une pop/rock aux envolées lyriques saisissantes et délivrant une émotion instantanée. La voix aérienne du leader Ben Bridwell flotte sur des mélodies simples mais créatrices d’évasion, entre gaieté et tristesse.

Pour l'anecdote, j'ai découvert Band Of Horses mi-janvier grâce au magazine américian Sound & Vision. C'est un des rares mags consacrés à la hifi qui s'intéresse de près au surround. Lors du bilan de 2007, dans leur choix des meilleurs albums 2007 (meilleurs "techniquement", d'un point de vue son/mixage/dynamique/etc.), ils avaient retenu :

Best SACD : Genesis - A Trick Of The Tail
Best DVD-Audio : Porcupine Tree - Fear Of A Blank Planet
Best Audio-CD : Band Of Horses - Cease To Begin

Vu leurs choix en SACD et DVD-A (qui rejoignait pour ainsi dire pile poil mon propre top technique de l'année), je me suis jeté sur cet album de ce groupe qui m'était alors inconnu.

Or, ce n'est pas seulement superbe d'un point de vue sonore (aec un respect de la dynamique surprenant), c'est aussi très réussi artistiquement. Leur popularité grandit en flèche (le concert de la Maroquinerie était complet depuis des semaines), et mille fois hélas, Band Of Horses a visiblement été découvert par quelqu'un qui s'occupe de la production de La Nouvelle Star sur M6. Par deux fois au moins, "Funeral" (la perle du premier album) a été servi sans vergogne pour illustrer des "reportages" qui n'en demandaient pas tant. Refermons la parenthèse.

Restait à voir ce que Band Of Horses vaut sur scène. Il n'est pas sûr que la Maroquinerie, salle de faible capacité (200 personnes) et à l'acoustique peu soignée, puisse permettre de répondre entièrement à la question.

Ben Bridwell commence le set assis devant sa pedal steel, les yeux brillants et habités. Ensuite debout derrière son micro et scotché à ses guitares (il en change presque à chaque morceau), le bonhomme est vraiment dévoué corps et âme à la musique du groupe. Barbu comme un bûcheron, il semble sorti tout droit de Woodstock (les barbes longues sont d'ailleurs à la mode au sein du groupe). Malgré la présence de deux autres guitaristes (portant le nombre de guitares à trois, ce qui est totalement inutile), la prestation du groupe est émouvante et dégage une sincérité palpable.

Le son ne permet pas de retranscrire la finesse des compositions du dernier album, mais cela permet aussi de se rendre compte que la qualité des compositions reste intacte, chose importante ! Moment fort agréable, la harpiste Phamie Gow (Alan Stivell, etc.) rejoint exceptionnellement le groupe sur scène. Bien mixée, on l'entend bien correctement et sa présence n'est pas un gimmick.

Il faut espérer que le groupe va continuer son chemin prometteur et qu'on le retrouvera dans une salle plus adaptée : un Bataclan voire un Olympia seraient évidemment un écrin nettement plus adapté...

D'ici là, je vous invite à visionner cette performance de "Is There A Ghost", premier titre du dernier album Cease To begin, live sur le plateau du David Letterman show.

10 décembre 2007

Serj Tankian, Elysée Montmartre, 26/11/2007



Avant d'évoquer Serj Tankian, le charismatique chanteur de System Of A Down, il est bon de parler du groupe de première partie, Fair To Midland, signé l'an dernier sur le label de Tankian, justement. Si leur album Fables from a Mayfly: What I Tell You Three Times Is True provoquait déjà l'intérêt, il faut avouer que sur scène, ce combo est sacrément impressionnant. Que ce soit le niveau des musiciens, leur énergie, les vocalises très variées et surprenantes du chanteur (qui passe du style classic rock au growl hard core), Fair To Midland occupe la scène et l'espace sonore de manière irréprochable. Leur chanteur est en outre un personnage vraiment à part, qui se démène parfois comme frappé d'épilepsie, et qui est allé jusqu'à grimper à mains nues sur les ramps de lights, tout se secouant dans tous les sens, le pire pouvant arriver à tout instant s'il lâchait prise...

En comparaison, il faut avouer que le groupe mené par Serj a paru un peu fade. Malgré la présence du guitariste de Primus, les musiciens faisaient vraiment office de backing band au niveau tout juste honorable. Impression accentuée par le niveau ridiculement élevé du chant de Serj dans le mix... Alors oui, Serj est toujours aussi bon aussi bien dans son débit que dans son agilité à utiliser sa tessiture ; ses paroles engagées régalent toujours ; mais après l'ouragan Fair To Midland, il fallait bien reconnaître qu'il s'était fait plus ou moins volé le show par le groupe qu'il a signé sur son propre label !

De surcroît, bien qu'il n'ait qu'un seul album solo à son actif (joué en entier), Serj aurait pu tirer un peu sur la corde ; même en jouant deux reprises (une des Dead Kennedys et une des Beatles), le concert a duré moins d'une heure, et ça c'est un peu dur à avaler. A part un petit discours en français préparé, le show ne respirait pas une once de spontanéité. Alors, franchement, même si c'était sympathique, on a vu mieux, et Serj devra faire quelques efforts s'il veut réussir une carrière solo, au cas où System Of A Down ne se réveille jamais de son hibernation...

06 décembre 2007

Porcupine Tree, Olympia, 03/12/2007



Cinq mois jour pour jour après leur concert à la Cigale, revoici la deuxième partie de la tournée européenne qui conduit cette fois Porcupine Tree à une salle qui tient du couronnement : l'Olympia.

Même Steven Wilson était suffisamment impressionné par le poids de l'histoire de cette salle pour en toucher deux mots en public, en nous apprenant que ses parents étaient dans la salle... (repérés d'ailleurs juste devant la console de mixage à la mezzanine !)

Inutile de s'étendre sur les qualités habituelles de Porcupine Tree en live. Attardons-nous plutôt sur les spécificités de ce 11e concert du groupe en ce qui me concerne.

Tout d'abord, de ces onze concerts, c'est sans aucun conteste le son plus parfait que j'ai pu entendre. Cela aurait été dommage que ce ne soit pas le cas à l'Olympia, une des salles de France les plus abouties niveau acoustique depuis sa réouverture.

Les animations et court-métrages du Danois Lasse Hoile continuent d'apporter un contrepoint visuel désormais indispensable à la musique déjà très cinématique du groupe. L'apogée de cette combinaison a eu lieu sur LE morceau phare, Anesthetize. Il est rare qu'une oeuvre musicale parvienne à faire ressentir ce dont elle parle. Or, la grande désillusion pour Wilson qu’est le rapport qu’entretiennent les jeunes avec la culture et avec la musique en particulier l’a conduit à mettre en musique des textes qui flirtent littéralement avec l’inspiration d’un Roger Waters, tout simplement. Même émotion, même intelligence sensible du propos, même sublimation de thèmes sombres et émouvants. C'est assez impressionnant, mais en concert, la conjuguaison de la musique de l'album et des images de Lasse Hoile permettent de ressentir cet état d'aliénation surréaliste, comme l'avait justement fort bien réussi Alan Parker avec son film Pink Floyd The Wall.

Steven Wilson a su communiquer juste ce qu'il faut de chaleur et d'humour (bien anglais) avec son public, qui a salué chaque titre de la setlist avec tonnerre d'applaudissements et standing ovation à la fin. On peut ergoter longtemps sur la setlist, mais Steven Wilson ne joue pratiquement plus aucun titre composé avant 1997, les deux plus anciens étaient justement issus de Signify (Dark Matter, et beau cadeau, Waiting (Phase 1)). Ce n'est pas un hasard, c'est le premier album qui peut être considéré comme un effort de groupe et pas comme un album solo déguisé. Avis personnel : au vu des progrès effectués par le groupe en terme de composition, même des titres de Signify paraissent désormais un peu simples par rapport au reste, et ils accusent leur âge.

On peut par contre légitimement regretter l'absence de titres de Lightbulb Sun, ce qui aurait permis d'avoir un très bon équilibre. Mais cette deuxième tournée européenne avait aussi pour but de promovoir le EP de quatre titres issus des sessions de Fear Of A Blank Planet, et c'est ainsi que nous avons pu ré-découvrir sur scène Cheating The Polygraph (dévoilé en septembre 2006 avant la sortie de l'album, mais qui n'avait pas été retenue), et surtout What Happens Now ?, un sommet du groupe qui n'a pas trouvé sa place sur le dernier album simplement parce qu'il ne s'intégrait pas dans le concept.

Nous ne devrions pas revoir Porcupine Tree cette fois avant un bon moment, au mieux fin 2008, car Steven Wilson devrait enfin s'accorder un break. Il sera sans doute tout relatif car en février sortira enfin l'édition "deluxe" de Lightbulb Sun qui aura droit au même traitement que Stupid Dream et les trois derniers albums, à savoir une sortie en CD+DVD-A avec remixage complet (dont surround), et il est question à présent d'un album solo de Steven Wilson !

"You're tying me up, I'm dying of love... It's OK" (Trains)

Setlist:
Fear Of A Blank Planet
What Happens Now ?
The Sound Of Muzak
Lazarus
Anesthetize
Open Car
Dark Matter
Blackest Eyes
Cheating The Polygraph
A Smart Kid
Way Out Of Here
Sleep Together

Rappels:
Waiting (Phase 1)
Trains
Halo