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28 septembre 2008

Be Happy



"Voici Poppy, qui aurait pu tout aussi bien s'appeler Youplaboum. Elle est maîtresse d'école à Londres, reine de la positive attitude, genre qui croque la vie à pleines dents, rigole tout le temps, s'amuse d'un rien, dit bonjour au chien de son voisin quand elle sort de chez elle, dit au revoir à son petit vélo quand elle s'aperçoit qu'on le lui a volé".

Comme rarement une critique a aussi bien exprimé avec des mots l'ambiance d'un film, je vous invite à en lire tout simplement la suite sur le site Internet de Chronic'Art. Il n'y a pas un mot à en changer, c'est très drôle et finement analysé...

6/10

08 août 2008

WALL·E



Il y a vraisemblablement assez peu d'intérêt à écrire une note dithyrambique qui viendrait s'ajouter à la pluie de louanges qui s'est abattue sur cette nouvelle production Pixar de la part des critiques. Presque unanimement désigné comme le "meilleur" film des studios à ce jour, il convient peut-être de préciser ce qu'on entend par "meilleur". Sur le plan technique, c'est incontestable, même si l'avancée technologique se fait plus réduite désormais entre chaque film de Pixar (par contre le fossé semble à jamais impossible à combler pour les concurrents ou confrères). Le réalisme des paysages citadins apocalyptiques du film en est peut-être la plus belle démonstration. Sur le plan du scénario, en dehors des questions de goût, on peut tranquillement affirmer que WALL·E est le divertissement le plus adulte et le plus subversif de toute la lignée Pixar.

Ce n'était pas forcément gagné puisque WALL·E est le deuxième long-métrage d'Andrew Stanton, dont le premier long, Le Monde de Nemo, se classait juste derrière Cars niveau candeur et prépondérance du premier degré. Heureusement pour les cinéphiles (et dommage pour les enfants), WALL·E est le Pixar qui comporte le plus de niveaux de lecture à destination des adultes, à tel point qu'il ne présente guère d'intérêt pour les jeunes enfants. Ceux-ci passeront en effet totalement à côté l'intérêt majeur du film, qui est sa prise de position violente, presque gauchiste, contre le consumérisme et ses effets pervers sur notre environnement et sur le sort de l'humanité. Dépeindre le Terre en poubelle géante et les humains comme des grosses larves dodues dont le squelette s'est atrophié est quand même assez ahurissant pour un film d'un marché d'une telle envergure. Il faut prendre du recul quelques secondes afin de réaliser que le plus gros concurrent de Pixar, Dreamworks, en est, lui, encore à Kung-Fu Panda...

La suprématie de WALL·E est bien là : faire passer des messages dérangeants, sans ambigüité, mais au sein d'un divertissement très haut de gamme, riche en action et en humour. Ce bon goût est à tous les étages, avec des choix parfois osés (par exemple, WALL·E propose dans l'histoire de Pixar la toute première présence d'images de véritables humains incorporées à l'animation), des clins d'œil et des hommages savoureux et visibles sans être appuyés ou artificiels.

D'un point de vue de la mise en scène, la première partie du film est la plus bluffante, où l'absence totale de dialogue renvoie bien entendu à la prouesse de 2001 de Kubrick. Mais quel choix artistique audacieux pour un divertissement ! Dépeindre le quotidien d'un robot solitaire, tel un Robinson Crusoé, dans une décharge qu'est devenue la Terre, est une amorce qui n'aurait vraisemblablement convaincu aucune grosse machine hollywoodienne. Louons la liberté totale de Pixar, car cette première partie du film est aussi sans surprise la meilleure. A partir du moment où WALL·E quitte la Terre, le film revient sur des modes de narration plus usités.

9/10

14:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Cinéma, Andrew Stanton

01 août 2008

Surveillance



Il n'y avait plus de nouvelles de Jennifer Lynch (oui, la fille de...) depuis 1993 et son premier long-métrage Boxing Helena très controversé en raison de sa perversité. Ayant tenu à élever sa fille seule suite à un divorce, Jennifer Lynch a mis pendant tout ce temps sa carrière de réalisatrice entre parenthèses. Cela ne l'a pas empêché de produire quelques films, et surtout de réfléchir à plusieurs projets de longs-métrages en préparant des scénarios (son troisième film est déjà en tournage cet été donc sa carrière semble bien repartir).

On aurait pu croire qu'une si longue absence derrière la caméra aurait pu empêcher tout progrès depuis son premier film. Il n'en est rien car le point fort de Surveillance est justement le brio de sa réalisation. Sur ce point, la fille de David Lynch partage, il faut l'avouer, certains points communs avec son père, et il n'y a là rien de honteux quand le talent est au rendez-vous. On notera en particulier la façon de mettre le spectateur en état d'hyper-réceptivité sensorielle, par l'acuité du cadrage, du montage, des fondus, des filtres et de l'utilisation redoutable de la bande-son (pas la musique ; les bruits d'ambiance). Si on ajoute le recours à des acteurs issus en partie du Lynchland (Bill Pullman dans Lost Highway, Julia Ormond dans Inland Empire), l'attachement à décrire les bizarreries des péquenots des Etats-Unis, le goût pour le tragi-comique... on aboutit à un cocktail qui nous plonge dans une ambiance lynchienne, si tant est que ce caractère soit héréditaire !

Mais la comparaison s'arrête là tout net car Surveillance, même s'il commence comme du Twin Peaks, dérive peu à peu vers la farce macabre des films les plus extrêmes des frères Coen, tout en restant grosso modo dans le style d'une série B, certes peu usuelle par ce qu'elle donne à voir de la nature humaine. C'est probablement dans les effets série B du scénario que se situent d'ailleurs les défauts et la limite de Surveillance, sur lesquels je ne peux pas m'étendre sous peine de spoiler. Son père, David Lynch, qui a produit le film, lui avait d'ailleurs supplié de changer la fin du film, ce qu'elle a refusé de faire, vraisemblablement à tort... Reste tout de même un film avec bien plus de qualités que de défauts et un retour d'une qualité tout de même assez inespérée pour une réalisatrice "fille de" qui peut sans aucun doute s'émanciper, comme semble le suggérer son prochain film, tourné à Bollywood (!).

7/10

13 juillet 2008

The Cottage



The Cottage s'inscrit dans la lignée de comédies horrifiques rendant hommage aux séries B, comme l'a fait avec bonheur auparavant en 2005 l'excellent Shaun Of The Dead pour The Night Of The Living Dead de George A. Romero. Ici, c'est plutôt un hommage à The Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hopper dont il est question même s'il n'y a nulle tronçonneuse dans The Cottage.

Pour son deuxième film, l'auteur-réalisateur Paul Andrew Williams fait preuve d'un savoir-faire et d'une imagination étonnants. Si le film démarre comme une farce criminelle, il se tourne vers la comédie ultra-noire, un slasher aux gags atroces mais jubilatoires. Le gore va plus loin que bien des films "sérieux" du genre, et l'humour (so british) tourne en dérision les clichés des innombrables navets qui ont tant copié les grands slashers. On appréciera en particulier les ralentis, avec un emploi à contre-pied de grands airs de classique, absolument désopilants.

Le seul défaut du film est son manque de constance dans cette qualité, la première demi-heure étant un peu lente à démarrer, ce qui est ennuyeux au vu de la durée totale d'1h30. Cela ne remet pas en question cette très bonne surprise en provenance du Royaume-Uni.

7/10

17 juin 2008

Phénomènes



M. Night Shyamalan a encore frappé : il fait de pire en pire, comme si c'était possible... et on le laisse faire ! The Happening (Phénomènes en véeffe) est un ratage... phénoménal.

Même s'il ne subsistait plus grand-monde pour penser que Shyamalan pouvait à nouveau écrire et filmer des films décents, on peut cette fois surtout lui en vouloir d'avoir gâché une idée aussi intéressante que celle d'une vague de suicides inexpliqués (pitch visuellement et scénaristiquement d'un impact dramatique potentiellement passionnant).

A vrai dire, un seul plan permet de prendre la mesure de cete bonne idée gâchée : ce sont les ouvriers d'un chantier de Manhattan qui se laissent tomber du haut d'un immeuble en construction. Tourné en contre-plongée, l'effet est saisissant.

Hélas, Shyamalan rate intégralement tout le reste, et c'est à se demander d'où ont pu venir autant de défauts qui ressemblent à de l'amateurisme. La plupart des autres scènes de suicide déclenchent plutôt le sourire tant elles sont mal réalisées (cf. la transposition à l'écran de l'idée brillante qui consiste à envoyer un quidam en visite au zoo à se jeter dans l'enclos des lions). L'évacuation de New-York ressemble à un départ de week-end un vendredi soir comme les autres ; et l'explication quant à ce comportement (ces "phénomènes") est bêtement donnée dès le début, ce qui donne un film qui tourne à vide et qui paraît interminable malgré sa durée raisonnable de 90 minutes. Comme notre réalisateur est de surcroît responsable du scénario, on peut s'interroger aussi sur les dialogues paticulièrement insipides, avec quelques tentatives d'humour au ras des pâquerettes. Pour ne rien arranger, l'interprétation est de pacotille, avec une direction d'acteurs au point zéro et un casting qui n'arrange rien (acteurs aussi expressifs qu'une paire de sabots...).

Même la photo est assez laide, et Shyamalan s'enfonce vers un point de non-retour quand il expédie son petit groupe de survivants dans une vieille maison dont la propriétaire possède tous les atours de Norman Bates dans Psychose. On sait Shyamalan fan absolu d'Hitchcock, mais cet hommage sans aucune distanciation est outrancier et passablement énervant.

The Happening semble signer pour de bon la mort artistique d'un réalisateur qu'on a trop vite porté aux nues, et qui n'a jamais confirmé les espoirs placés en lui.

4/10