17 juin 2008
Phénomènes
M. Night Shyamalan a encore frappé : il fait de pire en pire, comme si c'était possible... et on le laisse faire ! The Happening (Phénomènes en véeffe) est un ratage... phénoménal.
Même s'il ne subsistait plus grand-monde pour penser que Shyamalan pouvait à nouveau écrire et filmer des films décents, on peut cette fois surtout lui en vouloir d'avoir gâché une idée aussi intéressante que celle d'une vague de suicides inexpliqués (pitch visuellement et scénaristiquement d'un impact dramatique potentiellement passionnant).
A vrai dire, un seul plan permet de prendre la mesure de cete bonne idée gâchée : ce sont les ouvriers d'un chantier de Manhattan qui se laissent tomber du haut d'un immeuble en construction. Tourné en contre-plongée, l'effet est saisissant.
Hélas, Shyamalan rate intégralement tout le reste, et c'est à se demander d'où ont pu venir autant de défauts qui ressemblent à de l'amateurisme. La plupart des autres scènes de suicide déclenchent plutôt le sourire tant elles sont mal réalisées (cf. la transposition à l'écran de l'idée brillante qui consiste à envoyer un quidam en visite au zoo à se jeter dans l'enclos des lions). L'évacuation de New-York ressemble à un départ de week-end un vendredi soir comme les autres ; et l'explication quant à ce comportement (ces "phénomènes") est bêtement donnée dès le début, ce qui donne un film qui tourne à vide et qui paraît interminable malgré sa durée raisonnable de 90 minutes. Comme notre réalisateur est de surcroît responsable du scénario, on peut s'interroger aussi sur les dialogues paticulièrement insipides, avec quelques tentatives d'humour au ras des pâquerettes. Pour ne rien arranger, l'interprétation est de pacotille, avec une direction d'acteurs au point zéro et un casting qui n'arrange rien (acteurs aussi expressifs qu'une paire de sabots...).
Même la photo est assez laide, et Shyamalan s'enfonce vers un point de non-retour quand il expédie son petit groupe de survivants dans une vieille maison dont la propriétaire possède tous les atours de Norman Bates dans Psychose. On sait Shyamalan fan absolu d'Hitchcock, mais cet hommage sans aucune distanciation est outrancier et passablement énervant.
The Happening semble signer pour de bon la mort artistique d'un réalisateur qu'on a trop vite porté aux nues, et qui n'a jamais confirmé les espoirs placés en lui.
4/10
18:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Cinéma, M. Night Shyamalan, Mark Wahlberg