16 juillet 2007
Soirée vieux millésimes du 11/07/07 - Laphroaig, Karuizawa, Port Ellen, Glen Grant
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Jean-Marc, notre maître Jedi du Club de la Maison du Whisky !
(c) La Maison du Whisky
Juillet conclut traditionnellement la saison de dégustation, au Club de la Maison du Whisky, avec une soirée (biannuelle) consacrée aux vieux millésimes. Soirée en générale hors normes par l'extrême qualité des whiskies dégustés. Juillet 2007 n'a pas fait exception.
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La trêve d'été est donc lancée au Club, mais septembre va voir l'événement de l'année pour tous les amateurs, avec le Salon du Whisky, qui migre pour la première fois du Palais Brongniart vers les salons de Christie's. Placé sous le signe des collectors, on en meurt littralement d'impatience, d'autant plus qu'il y aura quantité d'événements organisés en marge du salon : Whisky & Cocktail, Whisky & Wine, Rugby Live, Whisky & Women, Whisky & Food, Whisky & Cigare... Ha, si seulement j'avais le don d'ubiquité ! Encore merci à cette équipe de passionnés qui nous procure tant d'émotions.
22:00 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : whisky, alcool
16 juin 2007
Dégustation du 14/06/07 - Soirée The Balvenie
La soirée du Club de la Maison du Whisky de chaque mois de juin, avant-dernière de la saison, est en général exceptionnelle. L'an dernier, c'était au Mercedes-Benz Center. En 2007, autre lieu exceptionnel : la fondation Done-Thiers, qui abrite une précieuse bibliothèque consacrée à l’histoire de France au XIXe siècle, dans un élégant hôtel particulier de style Louis XVI, qui donne sur la très jolie place Saint-Georges dans les beaux quartiers du 9e arrondissement de Paris.
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Vue sur la place St Georges depuis la fondation Done-Thiers
Au programme : une soirée spécialement consacrée à toute la gamme de The Balvenie, distillerie bien connue du Speyside, en présence de David Stewart, maître de chais de la vénérable institution produisant uniquement des single malts. Pour l'occasion, cette soirée était organisée en collaboration avec la Maison des Trois Thés sous l'égide de Yu Hui Tseng, experte en thé de renommée mondiale. Tseng et Stewart ont ainsi choisi de jouer le jeu des associations pour The Balvenie, single malt à l’élaboration artisanale dont la qualité et la palette aromatique présente des similarités marquées avec des thés d’exception choisis par la Maison des Trois Thés (thés ayant des productions n'excédant pas les 800 kg de récolte annuelle).
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1. The Balvenie 10 ans Founders / Thé Gan Xiang (bleu-vert, semi-fermenté)
2. The Balvenie 14 ans Roasted Malt / Thé Yun Hong (rouge, fermenté)
Le 10 ans, aux notes de fruits mûrs (pomme, prune) et de fruits exotiques (ananas), agrémentés d’épices et de vanille, fait écho au caractère persistant du Gan Xiang, marqué par des parfums de zestes d’agrumes et de fruits jaunes équilibrés par des notes miellées.
Le 14 ans Roasted Malt, fruité (pomme, mirabelle) et miellé, évolue vers des notes chaleureuses fumées, toastées, et de fruits secs, avec un boisé bien présent, contrastant ainsi avec la fraîcheur élégante du Yun Hong, rond et doux, aux accents fruités d'abricot et de pomme mûre.
A mon avis, l'accord du 10 ans Founders avec le Gan Xiang, jouant l'alliance du fruité intense, était plus réussi. Mais contrairement aux idées reçues, le whisky n'"écrase" pas le thé si la palette aromatique n'est pas en totale discordance ; au contraire, l'un et l'autre peuvent souligner leur similitudes et leur complémentarité. Le but est simplement de montrer que la complexité de chacun de ses breuvages nécessite le même vocabulaire, évoquant des notes bien souvent identiques. En dehors de cela, il n'est pas question de mélanger l'un à l'autre...
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Deux beaux accords thés/whiskies fins et élégants
Une fois de retour au rez de chaussée de la fondation, chaque version de The Balvenie était en dégustation à un stand, avec plusieurs fort agréables bonus. Passons sur le 10 ans et le 14 ans roasted, déjà dégustés avec les thés, pour se focaliser sur deux versions particulièrement intéressantes : le 15 ans Single Barrel (47,8%) et le 17 ans New Wood (40%).
Le 15 ans, disponible en quantité très limitée, puisque provenant d’un seul fût de bourbon (Single Barrel), possède un nez puissant avec de fortes notes d’écorces d’orange. La puissance se retrouve totalement bouche (les 47,8% sont bien là), mais sa rondeur et sa finale sèche en fin un whisky très facilement buvable. Le stand proposait en accompagnement une gélatine glacée au thé Gan Xiang. A 62 € la bouteille, le rapport qualité prix ne me paraît tout de même pas assez compétitif.
Néanmoins, le stand phare de la soirée était celui consacré au Balvenie New Oak 17 ans (92 € la bouteille), vieilli en fûts de chêne blanc américain, pour un single malt aux notes d’épices et de vanille. Ce single malt séjourne 4 mois dans des fûts neufs et toastés, c’est à dire sur-brûlés puis humidifiés pour activer les tannins du bois. Un exercice qui nécessite une parfaite maîtrise du processus pour que la fougue du bois de chêne neuf n’emporte pas le caractère originel du distillat.
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Quelques commentaires sur ce 17 ans. Son nez est assurément très fin et complexe. Il est marqué par les fruits mûrs (pomme) et l'amande. La bouche est presque huileuse. L'affinage en fût neuf est souligné par des notes de vanille et de noix et évolue vers les épices. Belle amertume. La finale est douce et marquée par les fruits secs. Un beau malt néanmoins un peu cher, quand on voit ce qu'on peut avoir pour des prix équivalents chez des embouteilleurs indépendants.
Enfin, le haut de gamme était présent aussi par l'intermédiaire du 21 ans Portwood (40%), à peine plus cher (97 €). Vieilli pendant 21 ans en fûts traditionnels, ce single malt passe quelques mois dans des fûts ayant contenu des portos prestigieux durant près de 30 ans. Cette maturation marque sensiblement ce malt, avec des notes de fruits très mûrs (pêche, abricot) typiques de l'affinage au porto. En bouche, il est d’une extrême rondeur, suave et délicat. La finale est cependant assez courte et pas spécialement mémorable. Une version brut de fût était proposée à la dégustation, ce qui était une comparaison fort intéressante puisqu'elle n'est pas commercialisée. Si cette fois on y trouvait la puissance qui me manquait, il faut bien reconnaître que la subtilité y était moindre.
The Balvenie ne produit clairement pas le type de malts prompts à me faire craquer illico presto. Je mettrais à la limite volontiers le 17 ans New Oak dans mon bar si le prix en était plus compétitif. The Balvenie est néanmoins une des grandes distilleries du Speyside, et merci au Club pour cette soirée extrêmement agréable et réservée à des chanceux, il faut le reconnaître.
13:05 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : whisky, balvenie, macaron, cuisine
07 juin 2006
Dégustation du 01/06/06 - Glenmorangie, Bushmills, Johnnie Walker, Ardbeg, Talisker, Lagavulin
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La dégustation de juin avait lieu dans un endroit prestigieux : le plus beau show room de France de Mercedes, le Mercedes-Benz Center à Rueil-Malmaison. Au programme, pas moins de 6 distilleries différentes et 8 whiskies à déguster (!), avec découvertes d'alliances gustatives des plus intéressantes...
Les plus blasés argueront que les distilleries étaient "bien connues" et n'apportaient donc nulle découverte, ce à quoi je rétorquerai immédiatement que le Club n'est pas constitué que d'experts (pour ma part, je n'avais jamais rien dégusté de 3 distilleries sur 6), et que les produits proposés par ces maisons étaient souvent loin de constituer des versions dégustées couramment.
Les 6 distilleries étaient réparties en 6 stands, disséminés dans le MBC (3 au rez-de-chaussée, 3 à l'étage), ce qui permettait de profiter des fantastiques Mercedes exposées (en dehors des voitures de luxe à vendre, dans lesquelles on pouvait même monter, il y avait des parties "musée" avec des SL300 d'exception, etc.). Mais il n'y avait pas que le lieu qui était prestigieux ; nombre de distilleries avaient choisi des versions très haut de gamme de leurs produits... Voici un petit compte-rendu, stand par stand, dont l'ordre est celui qui était suggéré par l'organisation afin de ne pas se casser le palais.
Glenmorangie : Cette distillerie est célèbre (entre autres) pour ses alambics pot still les plus hauts d’Ecosse (5m13). Ces alambics jouent un rôle prépondérant dans le caractère léger et subtil du Glenmorangie. Seules les vapeurs d’alcool les plus volatiles sont en effet récupérées. La version proposée ce soir là était l'Artisan Cask (46%), un single malt distillé en 1995, vieilli en fût de bourbon de premier remplissage. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce whisky est surprenant : le nez est plutôt épicé avec des notes de caramel, et en bouche, il est très fin mais plutôt sucré (vanille), et la finale poivrée... un mélange fort surprenant ! Très agréable à boire, en apéritif ou en dessert j'imagine. Si j'ai bien compris, cette version sera mise prochainement en vente en France. Reste à voir le prix, car au Royaume-Uni cette version vaut à peu près 45 euros les 50 cl. (car attention, son flacon fait bien 50 et pas les traditionnels 70 cl...).
Bushmills : On ne présente plus Bushmills ! Voir au besoin la soirée spéciale Bushmills de mars 2006. Ce qui est super pour nous membres du Club, c'est que le Bushmills présenté ce soir était différent de ceux dégustés en mars ! Et toujours dans le haut de gamme : cette fois, c'est le 21 ans (40%), single malt vieilli en fûts de madère. Rien qu'au nez, on sait qu'on a bien affaire à un Bushmills (épices, miel...). En bouche, c'est d'une finesse vraiment extra, avec les notes subtiles de fruits (agrumes) et de chocolat... or justement, ce Bushmills était à déguster avec la première association de la soirée : une alliance de glace à la vanille/mandarine avec chocolat et morceau d'orange, chaque ingrédient étant censé souligner ces arômes présents dans ce whiskey. J'ai trouvé cela intéressant, sans être pour autant vraiment convaincu. Il m'a sembleé que ce Bushmills était trop fin et peut-être pas assez puissant (40% donc) pour faire face à cette bouchée (excellente par ailleurs !). Encore un Bushmills vraiment intéressant, mais au prix un peu trop élevé (environ 140 euros).
Johnnie Walker : Je vois d'ici des mauvaises langues rire sous cape. Quoi, Johnnie Walker, dont le Red Label est le whisky le plus vendu au monde, était présent à cette soirée ? Oui... Bien qu'on puisse snober les blends, JW propose plusieurs types de "labels", avec des qualités évidemment croissantes : Red, Black, Green, Gold et Blue. Je n'avais jamais rien bu au-dessus du Black, et ça tombait bien car on nous proposait du Green, et le top du top chez JW, le Blue ! Rappelons que JW est un mélange de single malts de 4 distilleries : Cragganmore et Linkwood (du Speyside), Caol Ila (île d'Islay), et Talisker (île de Skye). La bonne idée du stand était de proposer 4 whiskies de ces distilleries pour en apprécier le nez et voir comment on en retrouvait les composantes dans les blends de JW. Le Green (43 %, 15 ans - l'âge dans un blend désignant le plus jeune âge des single malts présents dans le blend) a assez peu d'intérêt à mon avis ; on retrouve ce manque de personnalité qui caractérise les blends. Par contre, avec le Blue, je comprends qu'on puisse aimer un blend. Mais à quel niveau de prix faut-il alors monter (environ 150 euros !). Même si la qualité est surprenante, ce qui me plaît le plus dans le Blue est constitué d'arômes que j'aime dans les single malts dont il est issu (Caol Ila et Linkwood notamment). Et désolé, mais à ce prix là, personnellement je préfère aller vers des single malts de ces distilleries. Mais c'était vraiment une chouette opportunité que de pouvoir enfin faire connaissance avec le Blue à l'oeil...
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Embouteillé à un taux d'alcool musclé de 56,2, le STill Young est très impressionnant ; ce n'est pas forcément subtil, mais il faut avouer que la séduction est quasiment immédiate. Ardbeg produit les malts les plus tourbés d'Ecosse ? Et comment ! La bouche est un feu d'artifice de tourbe, de fumée et de sel, avec une finale néanmoins herbacée, fruitée et longue, mais longue... Il y a un manque de complexité lié sans doute au jeune âge, mais pour une première rencontre avec Ardbeg, quelle rencontre ! Le prix de 49 euros en fait une sacrée affaire... Bravo !
Talisker : L'unique distillerie de l'île de Skye est bien connue. Nous avions droit ici au haut de gamme de Talisker, une version 20 ans cask strength titrant 58,8 %, vieilli en fûts de bourbon. Le whisky était ici proposé avec une alliance de saumon cru (une fine tranche roulée et fourrée de tapenade d'olive noire). Je dois dire que la fatigue des sens commençait à se faire sentir et c'est extrêmement dommage car je pense être passé à côté de ce Talisker, dont le caractère iodé s'accordait vraiment bien à mon goût avec la saumon (qui était d'une qualité irréprochable), mais j'ai eu le sentiment que c'était du whisky trop haut de gamme pour être marié ainsi à de la nourriture. Bref, à regoûter, les papilles reposées et sans accompagnement.
Lagavulin : L'exceptionnel était pour la fin, et ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai compris notre erreur tragique. En arrivant au 6ème stand, et après avoir dégusté avant 6 whiskies, une vodka et des petits fours, même avec des rinçages réguliers, le palais n'est donc plus en état d'apprécier à sa juste valeur un whisky de la classe de celui proposé par Lagavulin ce soir là : le top du top de la distillerie, le 25 ans cask strength titrant 57,2%. Il aurait donc fallu sauter quelques stands et venir directement à celui-ci, ce qu'on fait visiblement des connaisseurs par ailleurs bien peu respectueux de leurs pairs, puisque des indélicats se sont grassement servis et re-servis, tant et si bien que de nombreuses personnes n'ont rien eu (nous avons eu les dernières gouttes de l'ultime bouteille). Carton rouges à ces égoïstes et carton jaune au stand qui aurait pu assez facilement repérer qui venait se re-servir.
Le Lagavulin 25 ans, limité à 9000 bouteilles, coûte quand même la bagatelle de 240 euros. Avec 2cl dans le verre, on nous en offrait déjà en gros 7 euros de valeur commerciale. En outre, ce Lagavulin était proposé avec une alliance curieuse mais excellente : pain d'épice avec morceau de roquefort, poire et bergamote, chaque ingrédient étant censé se retrouver dans le whisky. Cette fois, j'ai pris soin de déguster séparément le whisky. J'en ai un souvenir exceptionnel. Là encore reste la frustration de ne l'avoir évidemment pas apprécié à sa juste valeur donc je n'en parlerai pas.
Conclusion : Une soirée très bien organisée (navettes pour nous emmener au MBC depuis la Porte Maillot, navettes pour le retour avec trois horaires différents...), des distilleries pour la plupart très connues mais proposant des versions très haut de gamme, des alliances avec des produits de très belle qualité, un lieu exceptionnel... Franchement, c'était fantastique, mais peut-être... trop ! Trop de bonnes choses en trop peu de temps (les deux heures sont passées à une vitesse...), et une sensation un peu absurde de frustration, du coup ! Sensation de ne pas avoir apprécié les plus beaux whiskies proposés à l'étage, faute de temps. Personnellement, il m'a manqué évidemment l'aspect chaleureux des dégustations habituelles à l'aveugle avec les commentaires de Jean-Marc ou de Corinne, mais c'était ici impossible bien entendu ! Cela aurait été plus intéressant que les échanges avec le personnel de certains stands qui nous ont pris soit pour des novices (étaient-ils au courant que c'était une dégustation pour les membres du Club de la Maison du Whisky ?), soit pour des clients potentiels à qui il fallait vendre le produit (Johnnie Walker, hum...). C'était toujours gentil, mais pas forcément adapté au profil des membres du Club. Ce sont des détails évidemment mineurs qui ne rabaissent en rien le plaisir éprouvé lors de cette soirée, dont l'existence était une véritable chance. Encore MERCI !
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16:00 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Alcools!, alcools, alcool, whisky