Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12 juillet 2009

Dave Matthews Band, Olympia, 01/07/2009


(c) photo : FromTheNorth


Le dernier concert en France du groupe américain Dave Matthews Band (DMB) remontait au 3 mars 1995 à l'Arapaho (!). C'était aussi, pour l'anecdote, leur tout premier sur notre sol. Cela veut dire que le groupe avait joué une seule fois en France jusqu'alors, dans une salle sans aucune mesure avec le succès de DMB aux USA, qui joue dans les stades et les plus grosses salles indoors de son pays, quand il ne crée pas l'événement à Central Park (121 000 spectateurs en 2003). Les 5 derniers albums du DMB se sont classés directement n°1 du Billboard à leur sortie, et le groupe a écoulé plus de 31 millions d'albums aux USA. En France, voire en Europe, c'est à peine si on trouve leurs disques puisqu'ils ne sont disponibles qu'en import. Voilà pourquoi il aura fallu attendre si longtemps afin d'avoir enfin une véritable tournée européenne, à guichets fermés tout de même, ce qui prouve qu'il y a bien un public underground pour DMB dans notre vieux continent.

Cette dichotomie entre succès public aux USA et relative confidentialité en Europe est surprenante, car le groupe n'a rien à voir avec un phénomène culturel américain comme The Grateful Dead ou The Flaming Lips. Sur scène, DMB se compose de sept musiciens : l'ensemble classique basse-guitare-batterie, un trompettiste, un saxophoniste, un violoniste, et le leader Dave Matthews, au chant et à la guitare acoustique. Musicalement, le rock idiosyncratique de DMB propose une fusion au sens propre du terme, avec de la pop, du funk, du jazz, de la soul, de la world music... Le niveau technique de chaque musicien est fort élevé (n'importe quel batteur connaît le nom de Carter Beauford et ses vidéos pédagogiques), mais la particularité de DMB est de ne jamais se retrouver pris au piège par cette technique. Elle reste au service de mélodies très catchy (d'où le succès grand public), avec une énergie et un swing d'enfer, propulsées par une section rythmique redoutable. DMB sait également proposer des compositions de longueur raisonnables (majorité en 4 et 6 minutes), mais qui offrent évidemment un potentiel élevé (et exploité) d'improvisation sur scène. Enfin, DMB est imperméable aux modes musicales, et semble même totalement anti-tendances.

Quant au charismatique leader, Dave Matthews, il ne possède pas une tessiture exceptionnelle, mais un timbre de voix caractéristique dont il exploite toutes les possibilités, avec des dictions particulières et hauteurs variées qui forment finalement une palette très expressive. Mais l'atout n°1 de Matthews, et du groupe, est bel et bien la maîtrise absolue de la performance scénique, et au vu du concert de l'Olympia, on comprend mieux pourquoi DMB est catégorisé aux USA dans les "stage bands", les grands groupes de scène, et pourquoi il y a tant d'albums live du groupe.

Les jams sont en effet une de leur spécialité, mais sans en abuser (il n'y en aura "que" trois, d'une durée totale de 30mn, sur 2h10 de concert). Le concert a d'ailleurs débuté avec une pièce de choix, Bartender (Busted Stuff, 2002), étirée sur près de 15 minutes, sans une minute d'ennui. Matthews assure le show, avec ses mimiques sans pareilles et son humour sarcastique. Une autre de leur spécialité est le réarrangement de leurs chansons, en général en les améliorant encore par rapport à leur version studio, ce qui fut flagrant pour You Might Die Trying, par exemple. Dynamique et musclé de par le feu d'artifices des instrumentistes, le concert a de surcroît été littéralement porté par le public trop heureux de voir enfin le groupe dans nos contrées ; à ce sujet, je suis resté abasourdi d'entendre les spectateurs reprendre les refrains des chansons. Il y avait par ailleurs un nombre significatif d'étrangers anglophones dans la salle, a priori ayant fait exprès le déplacement. Il faut dire que le groupe change considérablement sa setlist tous les soirs, ce qui renforce l'intérêt de les suivre.

DMB ne pouvait pas faire l'impasse sur le décès d'un de leurs membres fondateurs, le saxophoniste LeRoi Moore, survenu en août 2008 aux prémices de l'enregistrement du nouvel album. Avec une émotion palpable, Matthews a simplement prononcé quelques mots chaudement applaudis par le public. Big Whiskey and the GrooGrux King, leur dernier album dédié à Moore, montre que le groupe a su faire face à l'adversité car c'est clairement un des meilleurs de toute leur carrière. Le concert était plus qu'à la hauteur. Pourvu qu'ils ne mettent pas 14 ans à revenir dans notre pays !

Setlist:

Bartender
Shake Me Like a Monkey
You Might Die Trying
Spaceman
Cornbread
Everyday
Seven
Grey Street
Alligator Pie
Funny The Way It Is
Crush
So Damn Lucky
Lying In the Hands of God
Jimi Thing
Ants Marching

Rappel:
Rye Whiskey (Tex Ritter cover)
Tim Reynolds solo
Don't Drink the Water
Why I Am

Commentaires

Ecoeurant !
Même en vacances il publie ! :-)

Plus sérieusement, à la lecture de ce compte-rendu, je vais me pencher sur ce groupe.

Écrit par : Jerome | 13 juillet 2009

Un après-midi pluvieux nous a tenus à l'abri... j'en ai profité ! Les vacances permettent aussi de rattraper son retard ;-)

Pour la découverte, je te conseille fortement de commencer par Before These Crowded Streets, Busted Stuff, ou même le dernier, Big Whiskey and the GrooGrux King.

Je suis prêt à parier que ça ne va pas te déplaire du tout :-)

Écrit par : Seb | 13 juillet 2009

Suite à ta note je suis allé glaner quelques titres sur le net, et force est de constater que ca m'accroche pas mal ...
Vais poursuivre la découverte

Écrit par : Angrom | 14 juillet 2009

Les commentaires sont fermés.