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05 décembre 2007

We Own The Night



James Gray est un cinéaste rare : trois films seulement depuis 1994. A l'âge de 25 ans, il écrit et tourne Little Odessa en 1994 et obtient le Lion d'Argent à Venise, tout comme le prix de la Critique du Festival de Deauville. Ce film très sombre, avec Edward Furlong et Tim Roth, se passe à Brighton Beach, une zone de New-York City rarement dépeinte au cinéma, dans le quartier de la mafia juive russe appelée Little Odessa. James Gray passe immédiatement pour un surdoué très prometteur.

Pour The Yards, en 2000, il embauche Mark Wahlberg et Joaquin Phoenix, qu'il convoque à nouveau en 2006 pour le tournage de We Own The Night (devis de la brigade des stups à NYC dans les 80's). Encore une fois, c'est à Brighton Beach que l'action se situe, et encore une fois l'ombre de la mafia russe plane sur le film. Et encore une fois, James Gray évite les clichés sur NYC, en tournant dans des quartiers qu'on ne voit jamais dans les films. Pas de redite avec Little Odessa néanmoins. We Own The Night explore l'histoire de Bobby (peut-être bien le rôle de sa vie pour Joaquin Phoenix, sidérant), patron d'une boite de nuit branchée appartenant à des Russes qui étendent leur influence grâce au trafic de drogue. Pour continuer son ascension, Bobby doit cacher ses liens avec sa famille : seule sa petite amie (Eva Mendes), Amada est au courant que son frère, Joseph (Mark Wahlberg), et son père, Burt (Robert Duvall), sont des membres éminents de la police new-yorkaise...

L'histoire a l'air classique. Elle l'est, mais écrite par James Gray, ce policier est nettement plus proche d'un drame quasiment shakespearien comme Heat de Michael Mann. Si Little Odessa ne m'avait pas spécialement impressionné à cause de son scénario, il faut avouer qu'avec We Own The Night, James Gray a hissé son cinéma à un niveau proche de celui de celui de Michael Mann (sans toutefois jamais le copier d'un point de vue du style). Comme dans Miami Vice, le film commence sans générique d'introduction sur une fantastique scène dans une boîte de nuit. Sur "Heart Of Glass" de Blondie, le couple Phoenix/Mendes nous est présenté. Il brûle l'écran. A partir de là, impossible de détourner son regard de cette tragédie vertigineuse. James Gray nous offre 1h50 de bonheur cinématographique, d'une énergie et d'une émotion tétanisantes. Il n'y a pas une séquence qui ne serve à moins de 100% le flux assez imprévisible de l'histoire.

Ce qui va rester probablement comme un des films majeurs de cette décennie a l'ironie de sortir moins d'un an après des films comme The Departed de Scorsese ou American Gangster de Ridley Scott, qui se donnaient des airs de grands classiques du polar, et qui y échouent totalement. James Gray, lui, avance avec plus de modestie, et rafle la mise. Le génie qu'on lui pressentait à ses débuts est bien là, mûr et avéré. Nous avons gagné un très grand. Vivement la suite !

10/10

09:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, James Gray

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