07 septembre 2007
Planet Terror
Robert Rodriguez n'a pas raté la chance qui lui a été offerte. Les frères Weinstein ont mis la main à la poche pour que les deux compères de longue date, Tarantino et Rodriguez, puissent réaliser leur hommage aux séries des 70's, Grindhouse. Pour sa partie, Rodriguez s'est déchaîné ; le résultat est à la fois plus fidèle à l'idée directrice originelle que le segment de Tarantino (Death Proof), il est donc plus "léger", mais curieusement il est néanmoins plus audacieux.
Dans le double programme Grindhouse, les Américains pouvaient voir les deux films enchaînés (c'était l'intérêt de la démarche), et celui de Rodriguez avant celui de Tarantino. En Europe, nous aurons donc eu l'inverse, mais avec, par contre, des versions plus longues puisque nous avons eu droit à des sorties séparées de plusieurs semaines.
Il semble logique que Planet Terror ouvrait la soirée Grindhouse aux USA ; Rodriguez nous offre un pur spectacle politiquement et moralement incorrect, avec du mauvais goût et des trucs dégoûtants comme on n'en avait plus vu depuis longtemps. Et c'est là l'excellente surprise de son film : il parvient à divertir, faire rire, horrifier, le tout avec des scènes souvent borderline pour le grand public. Le pré-requis est donc d'apprécier un minimum la série B sous peine de passer totalement à côté de cet exercice de style. Le film de Tarantino venait logiquement conclure la soirée, car nettement plus "personnel".
C'est un pur régal côté acteurs : outre les petits rôles clins-d'oeil à foison (Bruce Willis, Tarantino himself, etc.), c'est extrêmement plaisant de voir réunis sur grand écran Messieurs Freddy Rodriguez (Federico dans Six Feet Under) et Naveen Andrews (Sayid dans Lost). On retrouve aussi deux des actrices principales de Death Proof, Rose McGowan et Marley Shelton, ou encore les sheriffs père et fils McGraw, personnages récurrents des univers de Tarantino et Rodriguez (le père apparaît pour la première fois dans Une Nuit en Enfer, le fils dans la suite, et les deux apparaissent ensemble pour la première fois dans Kill Bill 1). Ce n'est pas un hasard puisque plusieurs indices permettent de relier ainsi les univers de Planet Terror et Death Proof (unicité de certains lieux et personnages ; amusez-vous à les repérer !).
Un des grands attraits du projet Grindhouse était le faux entracte entre les deux films avec les fausses bandes-annonces, réalisées par Eli Roth, Rob Zombie, Edgar Wright et Rodriguez. Une seule nous est parvenue jusqu'en Europe, elle est diffusée avec Planet Terror. Il s'agit de Machete, que l'on doit à Rodriguez lui-même, et qui est à pleurer de rire. Bien vu, elle ne donne envie que d'une chose : voir le film. Or, justement, Rodriguez va le réaliser, encouragé par les excellents avis et le support des Weinstein qui ont adoré le trailer. Ouf, encore du bon temps en perspective !
Planet Terror a-t-il un défaut ? Oui, comme Death Proof, il est un peu trop long. Pas de beaucoup, mais on peut sentir que ce sont des versions rallongées (105 mn en Europe contre 80 aux USA pour Planet Terror et 127 mn contre 90 pour Death Proof). Il est donc d'autant plus intéressant d'attendre en DVD le coffret qui regroupera les versions américaines des deux films avec l'intégralité des bandes-annonces, histoire de voir enfin le projet Grindhouse tel qu'il avait été conçu à l'origine.
8/10
17:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma
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