17 octobre 2010
The Town
Ben Affleck confirme qu'il est bien meilleur réalisateur qu'acteur avec ce deuxième long-métrage. Polar âpre et dramatique, The Town affiche clairement une influence du cinéma de Michael Mann. Au lieu de se passer à Los Angeles comme dans Heat, l'action est ici située à Boston, et plus précisément dans le quartier sensible de Charlestown. Les scènes de casse sont effectivement pratiquement au niveau de celles de Heat (ce n'est pas un petit compliment), mais l'émotion est un peu plus cousue de fil blanc. Néanmoins, difficile de faire la fine bouche devant un film avec autant que qualités de narration et de mise en scène. Grande surprise de la part d'un acteur dont les films avec Michael Bay paraissent désormais loin, très loin...
8/10
22:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, ben affleck, rebecca hall, jeremy renner
18 octobre 2009
The Hurt Locker
Kathryn Bigelow doit être la seule femme à Hollywood réalisant des films d'action ; on lui doit les cultes Point Break et Strange Days, et son dernier long-métrage remontait à 2002 avec le mitigé K-19, film de sous-marin russe avec Harrison Ford.
Elle revient ici en très grande forme avec un film sur la deuxième guerre en Irak, genre rapidement accaparé par Hollywood après l'invasion déclenchée par Bush fils. Heureusement, The Hurt Locker (Démineurs en français ; le hurt locker désignant la combinaison de bibendum revêtue par les démineurs pour se protéger un petit peu en cas d'explosion) est probablement le seul à pouvoir être mis dans le même panier que Redacted, qui était jusqu'à présent le seul film d'envergure sur le sujet.
Même si Bigelow n'ambitionne pas d'aller se frotter à De Palma sur le plan de la conceptualisation de la mise en scène, elle transforme ce qui aurait pu être un blockbuster guerrier bourrin en une touchante chronique de rapports humains de soldats qui font un travail très peu enviable. Bigelow se pose en observatrice et ne prend jamais parti, que ce soit pour les Américains ou les Irakiens. L'action est réduite à sa plus simple expression : en égrenant le nombre de jours qui restent à l'équipe avant de rentrer au pays, on observe ces soldats se confronter quotidiennement à des bombes à désamorcer dans des situations toujours très diverses et qui ressemblent souvent à des traquenards.
Bigelow place ainsi le spectateur dans des situations anxiogènes à l'extrême, grâce à un mélange savant de visions subjectives, de claustrophobie, de sensations désagréables (souffle des explosions, poussière, chaleur écrasante). Le tout est servi par des images magnifiques, avec des plans au cadrage très étudiés. Les acteurs, dont les têtes sont inconnues (bien qu'il y ait des cameos savoureux), vivent totalement leurs personnages ambigus et renforcent ainsi le sentiment de réalisme.
Kathryn Bigelow confirme ainsi son statut de réalisatrice de blockbusters indéniablement divertissants, mais surtout diablement originaux et fichtrement en marge de ses collègues masculins.
8/10
10:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, kathryn bigelow, jeremy renner, anthony mackie, brian geraghty