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18 avril 2009

Elbow, Bataclan, 17/04/2009


(c) Brice Bonneau

Elbow a clôturé le festival du label The Hours, qui s'est déroulé du 15 au 17 avril au Bataclan. Mais avant d'en venir à Elbow, il faut parler de Fires Of Rome, le groupe qui l'a précédé. J'ai bien accroché au premier album de ce trio new-yorkais, sorti en début d'année et remarqué à juste propos par les critiques. You Kingdom You est composé de 10 titres énergiques naviguant entre rock, funk, glam, new wave, sans avoir peur d'afficher ses influences les plus évidentes (Bowie, Talking Heads). Le test de la scène était primordial pour voir ce que le groupe valait vraiment. Leur prestation confirme que le combo américain est à surveiller de près, car il possède des qualités très solides, à commencer par une redoutable section rythmique, puissante et groovy. Le chanteur/guitariste possède une sacrée voix, avec laquelle il n'est pas encore tout le temps à l'aise. Gros potentiel que le groupe doit apprendre à maîtriser, mais il peut faire vraiment mal dans les années à venir. Mention spéciale au batteur qui a vraiment un style fantastique et qui avait en plus LE son.

On peut de toute façon adresser un grand bravo à l'ingénieur du son façade qui a su proposer un mix hyper propre et un son de très haute qualité pour Fires Of Rome et Elbow. Certes, ce n'était pas les conditions de la veille au studio 105, mais c'est le meilleur son que j'aie pu entendre au Bataclan.

Mini-festival et couvre-feu oblige, Elbow n'a pas pu jouer plus d'1h15, mais chaque minute a été littéralement dégustée par un public qui a fait un accueil vraiment triomphant aux Anglais. Serait-ce le début de la reconnaissance française ? En tout cas, après la note maximale de la critique de Télérama, le Figaro s'est lui aussi fendu d'un article élogieux.

Si NME estime depuis la sortie du premier album d'Elbow que le quintet de Manchester est le seul groupe capable de jouer dans la même division que les intouchables Radiohead, je dois avouer que lors de ce deuxième concert d'affilée d'Elbow, j'ai perçu en toile de fond une similitude avec le romantisme de la musique de Genesis, chose qui ne m'avait jamais frappé avant. C'est troublant, car le chant de Guy Garvey possède un timbre de voix et des capacités vocales proches de Peter Gabriel. Oui, pourquoi pas, Elbow peut donner une idée de ce que Genesis aurait pu devenir dans les années 2000 si Peter Gabriel n'était jamais parti...

The Seldom Seen Kid est en tout cas appelé à devenir un album intemporel. Dommage qu'ils ne l'ait joué en entier que pour le concert avec l'orchestre de la BBC ; mais certes, il n'a manqué au Bataclan que trois titres pour l'avoir en entier (An Audience With The Pope, The Fix et Friends Of Ours). Le moment fort ? The Loneliness of a Tower Crane Driver, déjà puissante sur album, est une chanson à frissonner en concert. Peu de groupes peuvent se targuer d'avoir écrit quelque chose de cette trempe.

Setlist :
Starlings
The Bones Of You
Mirrorball
Leaders Of The Free World
The Stops
Station Approach
Grounds For Divorce
The Loneliness of a Tower Crane Driver
New Born
Some Riot
Weather To Fly
One Day Like This

20:58 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : concert, elbow, bataclan

17 avril 2009

Elbow, Studio 105, 16/04/2009


Colonne Morris juste devant la Maison de la Radio

This report is dedicated to my friend Nick who turned me into Elbow last year... I can't thank you enough, mate !

C'est en écoutant France Inter, alors que je me rasais tranquillement en ce lundi de Pâques, que j'ai appris qu'aurait lieu un concert exceptionnel d'Elbow au studio 105 de Radio France, retransmis en direct sur FIP. L'information n'était même pas encore annoncée sur le site officiel d'Elbow (elle ne le fut que la veille). Le choc ! Dès lors je me suis en tête d'arriver à faire partie des happy few, car après avoir entendu cette annonce, il était hors de question pour moi de rater cet évènement, la veille de leur concert en tête d'affiche du festival du label The Hours au Bataclan. Voir deux fois de suite Elbow ? Oh oui ! Surtout que, comme d'habitude, ces concerts à la Maison de la Radio sont gratuits (merci le service public), mais réservés au 200 premiers arrivés, puisque le studio 105 n'excède pas cette capacité.


L'écrin du studio 105, avec sa scène sur 4 niveaux

Le studio 105 est un rêve d'audiophile. C'est un véritable studio destiné à la diffusion de concerts, il est donc totalement adapté à cet effet. On y est confortablement installé, avec une vue imprenable sur les 4 niveaux de la scène (conçue pour recevoir bien entendu un grand orchestre), mais surtout les équipements techniques y sont extrêmement étudiés, des propriétés acoustiques des murs aux enceintes qui permettent de profiter d'un son parfaitement équilibré (c'est la première fois depuis très longtemps que je n'ai pas eu besoin de porter mes protections auditives), et mixé à la perfection. Autant dire qu'on a l'impression de voir le groupe jouer dans son salon, avec la qualité sonore d'une chaîne hi-fi très haut de gamme. Le pied.


(c) Zégut

Elbow est un groupe anglais dont le succès n'arrête pas de s'accélérer, ce qui en fait un OVNI dans l'industrie musicale. Leur quatrième album, The Seldom Seen Kid, sorti en avril 2008 en Angleterre (un an plus tard chez nous...), a été l’un des albums les plus encensés par la presse musicale anglaise, et aussi par d'autres groupes très établis (U2, REM, Radiohead...). Mieux encore, The Seldom Seen Kid est aussi l'un des albums plus récompensés en Angleterre. Il a valu à Elbow de gagner le Mercury Prize, la plus prestigieuse récompense de l’industrie musicale anglaise, en devançant Radiohead. Elbow a été consacré meilleur groupe britannique aux Brit Awards 2009, et enfin, récemment, les NME Awards leur ont décerné un exceptionnel award de Outstanding Contribution To British Music, seul groupe à avoir jamais eu 9/10 à tous leurs albums dans les colonnes du vénérable hebdomadaire musical anglais (qui existe depuis 1952).

En Angleterre, le groupe a déjà écoulé 700 000 exemplaires de The Seldom Seen Kid. Cet engouement assez étonnant leur a permis d'enregistrer un concert très spécial (diffusé sur la BBC) : une interprétation intégrale de The Seldom Seen Kid avec le BBC Concert Orchestra et une chorale, aux studios Abbey Road. Récemment, Elbow a même joué en mars dernier en tête d'affiche au Wembley Arena, et montera sur la scène du Wembley Stadium, carrément, en première partie de U2, qui admire le groupe et qui tient à les populariser encore plus. La France est donc bien à la traîne par rapport à l'ampleur du phénomène outre-Manche, mais le quintet de Manchester était décidé à donner son meilleur, comme l'a montré la grande concentration et l'interprétation phénoménale donnée en direct sur FIP, soutenue par un quatuor de choristes assurant aussi les arrangements aux cordes (3 violons et 1 violoncelle, visible sur la photo ci-dessus).


Avec mon vieux téléphone, la photo n'est pas terrible mais c'est un souvenir !

Elbow, c'est avant tout un groupe de musiciens versatiles, touche-à-tout (il faut les voir tous aux cuivres sur Starlings), qui concoctent des chansons entêtantes, aux arrangements ciselés qui proposent vrai voyage. Comme l'a fort justement écrit Télérama :"aussi riche et élaborée que paraît leur musique, ce sont l’émotion, la sensibilité, une certaine grâce même qui prévalent". Sur The Seldom Seen Kid, les compositions sont ainsi tantôt intimistes, tendance jazzy (Friends of Ours, We're Away), tantôt aériennes (Weather To Fly, Some Riot), tantôt magistrales (The Loneliness of a Tower Crane Driver, Starlings), mais surtout très accrocheuses (Grounds for Divorce, The Bones of You). Pour ne rien gâcher, Guy Garvey, le chanteur, écrit des textes d'une rare intelligence, avec des placements de mots peu communs (essayons donc de chanter les couplets). La grande force d'Elbow sur scène, je l'ai découvert, c'est d'arriver à remplir l'espace, comme sur album, avec des milliers de détails, tout en évitant la fioriture. L'impact émotionnel est décuplé, que la chanson soit joyeuse ou franchement poignante.


(c) Zégut
Je suis sur la photo, mais je ne dirai pas où !

J'ai vu beaucoup belles choses sur scène, mais ce concert d'Elbow est dans le haut du panier. C'est à rapprocher de l'anthologique concert de Goldfrapp au théâtre Marigny, en ce qui concerne la pureté de l'interprétation, le support fabuleux de cordes et de choristes, et l'émotion dégagée. Les contraintes de la radio étant incompressibles, nous n'avons pas eu droit à un rappel, mais heureusement il y a le concert du Bataclan ce soir pour en reprendre une bonne louche.

Pendant le concert, j'ai répéré M. Francis Zégut qui prenait des photos... ferveur supporter du groupe, il a posté deux clichés sur son blog, que je me suis permis de reprendre ici en petite taille. Un grand merci à lui !

18:21 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : concert, elbow, studio 105