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07 décembre 2008

Pour elle



Tout ce qui a été dit du thriller Ne le dis à personne pourrait peu ou prou être répété pour le premier long-métrage de Fred Cavayé (nom à retenir). Pour elle partage en effet dans les grandes lignes les mêmes qualités et même défauts que le dernier film de Guillaume Canet. Il faut par contre noter que si les thrillers français sont en général des produits ressemblant fort à du téléfilm commandé par le service public pour un primetime consensuel, il est rassurant de voir que Ne le dis à personne n'était pas une tentative isolée de sortir cette malédiction française.

Comme chez Canet, la réalisation nerveuse, tendue et réaliste offre un spectacle de premier plan. Car contrairement aux codes hollywoodiens, le montage ne hache pas menu les bonnes trouvailles de mise en scène. Par contre, si Canet se gaufrait un peu par le choix de tenter de caser ses chansons préférées dans la B.O., la musique stéréotypée de Pour elle est le seul élément à desservir des scènes dont la puissance se suffisent souvent à elles-mêmes sans avoir besoin d'être soulignées inutilement et parfois lourdement par une partition médiocre.

Différence notable, Fred Cavayé a mis en scène un scénario nettement moins dense que celui de Ne le dis à personne. Chez Cavayé, le mot d'ordre semble être la fluidité et l'efficacité. La durée du film (1h36) permet d'aller à l'essentiel. Avec un pitch classique d'une personne accusée à tort de meurtre, le film surprend : il s'agit pour une fois non pas de démontrer envers et contre tout son innocence, mais d'une fuite en avant, avec un désespoir relativement surprenant.

Pour faire passer avec conviction tout cela, une carte maitresse du film repose dans le casting étonnamment réussi. Dans le rôle de M. Tout-le-monde, nous avons affaire cette fois à Vincent Lindon (à comparer avec François Cluzet pour Ne le dis à personne). L'acteur arrive à insuffler tout le doute et la fragilité d'un quidam obligé de franchir la ligne rouge pour sauver ce qui lui est cher. Diane Kruger offre une prestation de premier plan, où elle travaille au corps l'expression de la douleur et du désespoir, sans pathos. L'empathie est totale, on a vraiment envie de la sauver ! Ensuite, pas vraiment de nom notoire, mais une galerie de "gueules" vraiment crédibles. Notons avec amusement le recours à un petit rôle incarné par le réalisateur Olivier Marchal (36 Quai des Orfèvres), autre particularité partagée avec le film de Canet.

Cette série B séduit donc de façon inattendue, par son économie de moyens, son efficacité et son interprétation subtile.

7/10

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