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24 octobre 2007

Dream Theater, Zénith, 05/10/2007



Cela faisait presque deux ans jour pour jour que Dream Theater n'avait pas joué à Paris (le dernier passage au Zénith pour la tournée Octavarium remontait en effet au 06/10/2005). Depuis la dernière fois que je les avais vus, à Bologne le 31/10/2005, je ne déplace plus à leurs concerts en dehors de Paris (oui, je vieillis...) ; je ne les avais donc pas vus en juin dernier pour leurs deux apparitions françaises au festival du Hellfest à Clisson, et à Clermont-Ferrand.

Et finalement, pour mon 35e concert du groupe, ce n'était finalement pas plus mal d'avoir observé une telle pause. Malgré la déception cruelle qu'est un album aussi peu inspiré (pour Dream Theater) que Systematic Chaos, le plaisir de les revoir sur scène était bien au rendez-vous.

Dans un Zénith plein à craquer, l'ambiance fut exceptionnelle, à rapprocher de celle de leur premier concert au Zénith, le 07/04/2000. Mais à l'époque, ce n'était "que" le petit Zénith (4500 personnes). Cette fois, avec la grande jauge (6500 personnes), la puissance du public était bien encore décuplée. Il n'y a pas à chipoter, Scenes From A Memory reste l'album le plus vendu en France, et certainement le préféré des Français ; l'interprétation survoltée et les couplets massivement repris en choeur par le public sur Strange Deja Vu en témoignent encore une fois. Un classique comme Take The Time a également prouvé une fois de plus son efficacité redoutable avec le public (ce titre de 1992 reste une p***** de référence sur scène). N'en déplaise à certains esprits chagrins, d'autres chansons plus récentes ont également connu la participation vocale du public, que ce soit le U2-esque I Walk Beside You ou le Metallica-esque Constant Motion, nettement moins fade sur scène que sur album.

Mike Portnoy et ses compères ne savent pas offrir de piètre performance, mais on peut dire qu'ils se transcendent lorsque le public leur réserve autant de chaleur, ce qui s'est une fois de plus vérifié avec Paris. C'est à ce genre de détails qu'on arrive un peu à différencier chaque concert de Dream Theater. La version 2007 de Surrounded est tout bonnement phénoménale : réarrangée, avec un feeling à pleurer (que le groupe n'arrive plus à injecter dans ses derniers albums), et avec les fameux clins d'oeil toujours aussi bien intégrés (Mother de Pink Floyd, Sugar Mice de Marillion).

D'intégration, par contre, c'est ce medley final qui en manquait. Il n'y a en fait pas de transitions réellement travaillées entre ses différentes parties, on est en effet bien loin des réussites de Caught In A New Millenium ou le medley qui concluait Once In A Livetime. Ce medley fut néanmoins l'occasion de frissonner sur Finally Free et Trial Of Tears, qui rappellent encore une fois à quel point ce groupe a possédé pendant plusieurs années un talent extraordinaire pour les compositions racées, puissantes et fascinantes.

Je souhaite aussi insister sur l'intro du concert, particulièrement réussie. Mike Portnoy, immense cinéphile, a déjà utilisé des musiques de film pour ouvrir les concerts de Dream Theater : A Clockwork Orange (Orange Mécanique) et Twin Peaks. Sur cette tournée il a choisi de faire un clin d'oeil à 2001: A Space Odyssey, en reprenant le fameux extrait du Also Sprach Zarathustra de Strauss. La nouveauté réside dans le fait qu'avant, le groupe passait juste une bande, tandis que cette fois, ils interprètent le thème. Il en ressort une puissance et une majesté qui font monter illico presto l'adrénaline. Amusant, enfin, la parodie sur l'écran géant, où le fameux foetus de la fin du film de Kubrick est remplacé par une des fourmis qui peuplent la pochette de Systematic Chaos.

Setlist:

In The Presence Of Enemies
Strange Deja Vu
Blind Faith
Surrounded '07
Constant Motion
The Dark Eternal Night
Keyboard solo
Lines In The Sand
The Ministry Of Lost Souls
I Walk Beside You
Take The Time

Rappel:
Medley:
I. Trial Of Tears
II. Finally Free
III. Learning To Live
IV. In The Name Of God
V. Octavarium

11 octobre 2007

Before the Devil Knows You're Dead



Le titre original Before The Devil Knows You're Dead est tiré du toast irlandais : "May you be in heaven half an hour... before the devil knows you're dead". Cela a tout de même une autre résonance que le pitoyable titre français 7h58 ce samedi-là ; mais passons.

Le vétéran Sydney Lumet revient, à 83 ans, pour mettre une bonne baffe aux plus jeunes loups. C'est que le sémillant réalisateur américain a mis toute la science de sa mise en scène fluide et élégante au service d'un premier scénario (de Kelly Masterson, un nom à surveiller !) sous forme d'un thriller dramatique choral et déstructuré. Mais ici, pas de méli-mélo temporel pour l'épate ; la non-linéarité du récit est particulièrement habile à distiller des tournants dramatiques qui nous enfoncent de plus en plus dans les tréfonds du cynisme.

Deux frères (Philip Seymour Hoffman et Ethan Hawke) décident en effet de braquer la bijouterie de leurs parents. Le braquage doit être propre (pas d'arme) et sans conséquence (l'assurance remboursera), sauf que rien ne va se passer comme prévu, et les frères feront à chaque fois le pire des choix qui s'offrent à eux. Before the Devil Knows You're Dead possède la puissance et la grandeur d'une tragédie grecque, revisitée sur le mode d'une noirceur sans aucun compromis.

Philip Seymour Hoffman offre une composition d'un répugnant total, tandis que Hawke, qui a pris un bon coup de vieux, incarne parfaitement le pauvre type dont le stress et la culpabilité le consument. Entièrement filmé à New York (Lumet a toujours su rester loin d'Hollywood), cette oeuvre, dont on espère qu'elle ne sera pas la dernière, est peut-être un petit peu trop longue pour être parfaite, mais qui se targue de sortir de tels films à un âge supérieur à notre espérance de vie ? Chapeau bas, Mister Sydney Lumet.

8/10

21:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

09 octobre 2007

The Police, Stade de France, 29/09/2007



Habitant désormais à 250 mètres du Stade de France, il m'était impossible de résister à l'envie d'aller voir cette reformation scénique inespérée, même si d'habitude j'évite soigneusement les concerts en plein air, en particulier dans les stades, pour cause de son insatisfaisant.

C'est donc avec des attentes modérées que je suis allé voir le premier des deux concerts de The Police au Stade de France, étant par ailleurs un peu méfiant quant à l'interprétation qu'allait nous réserver le groupe (je n'avais écouté aucun bootleg pour ménager la surprise).

La première partie fut une très belle découverte, avec Fiction Plane, groupe fondé au début de cette décennie par le fils aîné de Sting, Joe Sumner. Heureusement, celui-ci, en dehors d'une ressemblance vocale contre laquelle il ne peut pas grand-chose, n'officie pas du tout dans le style de The Police. Même la bio officielle accompagnant la promo de l'album ne fait pas mention de ce lien de parenté. Fiction Plane est un power trio mélodiquement plutôt influencé par U2, à la rigueur, et avec l'énergie des groupes post-grunge. Je suis assez déçu de ne pas avoir pu aller les revoir dans une salle plus adaptée, au Nouveau Casino deux jours plus tard (le 01/10/2007), car leur deuxième album recèle vraiment des pépites et leur prestation au Stade de France fut vraiment très convaincante.

Après Sumner fils, Sumner père, alias Sting, et les fantastiques musiciens que sont Steward Copeland et Andy Summers. Dans un stade, il est très difficile de créer une véritable interaction avec le public, surtout quand on opte pour une scène et une infrastructure aussi dépouillée que celle choisie par The Police pour cette reformation. A part des écrans géants et de très beaux lights, c'était donc la musique, et rien que la musique. Et quelle claque ! Au lieu de se contenter de balancer un best-of fidèle note pour note aux disques, The Police a préféré offrir une setlist très intéressante : sans éviter les incontournables tubes, la première partie a alterné titres célébrissimes connus de M. Tout-le-monde avec d'autres connus uniquement de ceux qui possèdent autre chose qu'une vulgaire compilation.

Et surtout, The Police a choisi de réarranger la plupart des morceaux, avec de sacrés belles jams de surcroît. Ce qui est finalement sans surprise de la part de tels musiciens, mais qui a probablement dû déplaire au grand public peu habitué à la musique en dehors de l'écoute de RTL2 et consorts.

La puissance et la cohésion de ce trio m'a irrésistiblement fait penser - dans un tout autre registre - à Rush. Les qualités scéniques sont en tout cas très semblables et ce sont les deux seuls trios du monde du rock que j'ai pu entendre sonner comme ça à une telle échelle. De surcroît, à ma grande surprise, le son était vraiment bon, du moins depuis mon siège. Etait-ce la situation, la qualité des relais ou de l'ingénieur du son, toujours est-il que je n'hésiterai pas à retourner voir des concerts au Stade de France.

Ce concert a vu le groupe nous gratifier d'une petite surprise, à savoir la présence de leur tout premier guitariste, le français Henry Padovani, pour une interprétation musclée de Next To You en guise d'ultime rappel. Deux heures de concert passionnant, passées beaucoup trop vite, après quoi on ne peut que rêver de les revoir dans des lieux aux dimensions plus modestes.

Setlist:

Message In A Bottle
Synchronicity II
Walking On The Moon
Voices Inside My Head
When The World Is Running Down
Don't Stand So Close To Me
Driven To Tears
Truth Hits Everybody
Hole In My Life
Every Little Thing She Does Is Magic
Wrapped Around Your Finger
De Do Do Do De Da Da Da
Invisible Sun
Walking In Your Footsteps
Can't Stand Losing You
Roxanne

Rappels:
King Of Pain
So Lonely
Every Breath You Take
Next To You (avec Henry Padovani)

09:00 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : concert, police, sting

03 octobre 2007

99F



Pouvait-on espérer un miracle de Jan Kounen ? La bande-annonce de 99F laissait espérer un film caustique, impertinent, original, avec une véritable critique en creux de la société de consommation vue du côté de ceux qui nous la vendent.

N'y allons pas par quatre chemins, 99F est un ratage, mais pas forcément un navet, ou un "gros tas d'excréments" (Libération). C'est un film dont l'ambition de constamment être "branché" et décalé se confronte aux limites de son réalisateur, qui ironiquement, vient du monde de la pub (et ça se voit !).

Le souci est que 99F est mal (ou bien ?) vendu par sa bande-annonce, qui sous-entend que ça va "casser" toutes les minutes et qu'on va bien rire. Or, les meilleures casses sont bel et bien dans la bande-annonce, et 99F n'est pas vraiment drôle. C'est plutôt la descente aux enfers d'un rédacteur publicitaire (Jean Dujardin), totalement cocaïné, qui a une vision pessimiste, voire nihiliste, du monde qui l'entoure. Mais 99F est tellement factice qu'on a bien du mal à prendre au sérieux les déboires du personnage principal, et à ressentir la moindre empathie pour lui avec les malheurs qui lui arrivent.

Malgré tout, heureusement que Jean Dujardin porte le film sur ses épaules. L'acteur tente tant bien que mal de surnager dans un paquet de scènes censées retranscrire ses délires quand il est drogué. Jan Kounen ne fait pas souvent mouche, mais il essaie vraiment par tous les moyens de se démarquer de tout ce qui est fait habituellement en France ; alors reconnaissons lui qu'il offre quand même un grand moment, celui de la parodie de pub Kinder.

On pourra donc retenir au mieux quelques saynètes parmi toutes celles juxtaposées, qui ne constituent hélas pas un film. Au mieux, cest donc un produit de plus qui disparaîtra sans doute assez vite des écrans.

6/10

10:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Cinéma