11 août 2007
La Fille coupée en deux
Vraiment pas convaincu par la mollesse de L'Ivresse du pouvoir livré il y a un an et demi, le Chabrol nouveau n'apporte pas de surprise : réalisation téléfilmesque, mise en scène artificielle (évoquant le théatre, mais pourquoi pas), et grosses flèches décochées sur quelques-uns de ses thèmes favoris (la bourgeoisie, les médias).
Cette satire sociale sur fond de triangle amoureux agacera, ou passionnera, selon qu'on apprécie ou non le père Chabrol et son formalisme particulier. En dehors de cet aspect qui est purement une affaire de goût, je déplore fortement le gros raté du couple Ludivine Sagnier/François Berléand : pas crédible pour un sou, car il est impossible de croire deux secondes que ce dernier est le tombeur décrit, Berléand étant dans ce rôle à peu près aussi charismatique qu'un distributeur de boissons. Sagnier en elle-même est au meilleur de sa forme (au propre comme au figuré), tandis que Benoît Magimel, acteur capable d'incarner n'importe qui à l'écran, surjoue ici un fils à papa exaspérant. Les meilleures performances sont à chercher du côté des seconds rôles, pervers en diable.
En dehors d'un suspense relativement hitchcokien et d'ellipses très bien troussées, je ne vois pas grand-chose de bien nourrissant dans cette nouvelle cuvée qui décidément, ne me fait pas changer d'avis sur Chabrol. Je persévèrerai !
6/10
13:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma
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