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10 novembre 2006

The Black Dahlia



Plus de 4 ans se sont écoulés entre la sortie de Femme Fatale et celle du Dahlia Noir... Autant dire une éternité pour les cinéphiles amateurs des oeuvres du génial De Palma, qui figure dans la poignée des maîtres dont on sait qu'un nouveau film est toujours la promesse d'un événement. L'attente était d'autant plus crispante que l'adaptation de ce roman de James Ellroy était un véritable défi, auquel même David Fincher avait renoncé après avoir travaillé dessus. De l'avis général (et de l'écrivain lui-même), jusqu'à présent seul L.A. Confidential (faisant partie du "quatuor" sur Los Angeles, avec Le Dahlia Noir, Le Grand Nulle part et White Jazz) avait correctement restitué l'atmosphère et l'univers d'Ellroy, à défaut de rester fidèle au livre (tâche impossible vu la complexité de ses romans).

N'ayant pas lu Le Dahlia Noir, je ne me prononcerai pas sur l'aspect adaptation, mais il n'échappera à aucun spectateur que l'intrigue est diablement confuse. Il faudra donc plusieurs visions pour savoir si cette complexité est voulue et ne distillera donc sa puissance qu'au fil du temps (ce que beaucoup de monde déteste, mais personnellement, j'aime bien, vu que je me satisfais rarement d'une seule vision pour les films "denses", qui gagnent souvent à être revus), ou bien si le scénario possède de réels problèmes narratifs.

Un des soucis prévisibles, sur le papier, était le casting, porté par les deux rôles masculins principaux : Josh Hartnett et Aaron Eckhart. Si ce dernier ne s'en tire pas trop mal, Josh Hartnett est un choix définitivement malheureux car bien trop transparent pour l'intensité de ce film noir. Les deux bonhommes tiennent mal la comparaison face à leurs homologues féminines, à savoir Scarlett Johansson et Hilary Swank, qui incarnent avec classe la dualité blonde/brune, véritable obession de De Palma, qui fait écho une fois de plus dans sa filmographie à Vertigo, de son maître indéfectible Hitchcock.

Classe, c'est le bien le mot qui de toute façon vient à l'esprit en voyant tout de même le résultat. Car cette classe balaye à mon avis sur son passage tous les "défauts" sus-nommés. De Palma reste un surdoué de la réalisation, et The Black Dahlia constitue peut-être la quintessence de son style et de ses mythes, à tel point que beaucoup trouveront peut-être que le film est une coquille vide ne s'intéressant pas assez à son intrigue.

Les images de Vilmos Zsigmond (Voyage au bout de l’enfer, Le Bûcher des vanités...) et les décors de Dante Ferretti (Le Nom de la rose, Les Aventures du Baron de Münchausen, et beaucoup de Fellini et de Scorsese) sont réellement splendides, et apportent un cachet visuel servant d'écrin au talent de De Palma. Il nous livre quelques grandes scènes comme il en a le secret, tels ces plans séquences acrobatiques faisant le va et vient dans la rixe d'ouverture, ou entre une fusillade et la découverte du cadavre d'Elizabeth Short. Il n'y a de toute façon pas un seul plan qui ne transpire pas la recherche picturale.

The Black Dahlia peut sembler décevant après une telle attente, mais il m'a procuré une irrésistible envie de le revoir pour mieux le maîtriser. Il n'en va pas de même de tous les films, c'est donc déjà beaucoup.

8/10

09:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Ca donne quand même envie... Réponse dimanche soir pour ma part ..

Écrit par : Angrom | 11 novembre 2006

Les commentaires sont fermés.