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20 juillet 2006

The Devil's Rejects



Un chef d'oeuvre de série B, comme on n'en fait plus depuis les 70's ! Après s'être imposé comme un des grands noms du metal dans les 90's avec son groupe White Zombie, puis ses albums solo (sans compter toutes les musiques de film qu'on lui doit), le père Rob montre qu'après son premier film House Of 1000 Corpses, il est un réalisateur de tout premier ordre.

The Devil's Rejects n'est surtout pas à mettre devant tous les types de public : le film est d'une brutalité extrême, sans pourtant verser dans le gore. Trash, sadique, vulgaire, immoral, cynique... les adjectifs ne manquent pas pour décrire cette furie, jamais gratuite car la violence est toujours traitée de manière réaliste. Il y a une volonté manifeste de mettre à l'épreuve le spectateur (cf. la scène du motel).

Et pourtant, très souvent, les situations sont assez tarantinesques, si bien que le film est aussi très drôle, voire jubilatoire (certaines scènes ont un tel humour noir que j'avais du mal à croire qu'on puisse aller aussi loin). De ces deux extrêmes nait un mélange unique et explosif qui ne peut laisser personne indifférent.

Dans son film précédent, House Of 1000 Corpses, Rob introduisait la famille Firefly, des psychopathes vicieux et brutaux qui s'adonnaient au meurtre avec enthousiasme. Dans The Devil's Rejects, un sheriff entreprend de mettre fin à leurs activités. Néanmoins, The Devil's Rejects peut être vu de manière totalement indépendante, ce n'est pas à proprement parler une suite.

Rob se démarque totalement de la réalisation des films horrifiques actuels à la mode, car c'est un hommage aux westerns et road-movies des 70's qu'il a voulu rendre. Pas d'effets faciles et trendy ; Rob est plutôt dans l'utilisation de plans très précis à la Sergio Leone (arrêts sur image pour présenter les personnages ; très gros plans pour montrer les saletés sur les dents, la sueur sur la peau brûlée par le soleil, etc.). L'artiste se fend même de nombre d'idées très ingénieuses de mise en scène (notamment dans ses transitions). Impressionnant pour un deuxième film !

En outre, le film possède une ambiance terriblement poisseuse grâce au grain du Super 16. Tourné presque entièrement avec une caméra au poing ou à l'épaule, la palette de couleurs de The Devil's Rejects rappelle celle, sombre et désolée, des premiers films de George Romero et de Massacre à la Tronçonneuse.

Rob Zombie finit de renverser les clichés (et affirme son influence western) par le choix de la musique. Nul heavy metal vociférant ici, mais uniquement du rock, blues et country US ! On retrouve ainsi entre autres Allman Brothers Band, Steely Dan, Muddy Waters et Lynyrd Skynyrd pour un final époustouflant sur leur plus célèbre titre.

Expérimentation cauchemardesque et jouissive, The Devil's Rejects risque de rester longtemps sans concurrents.

9/10

18:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

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