15 juillet 2006
The Squid And The Whale
Avec un titre français aussi inspiré que "Les Berkman se séparent", pas sûr que cette petite merveille attire les foules. Par contre, les cinéphiles s'intéressant un peu au cinéma indépendant américain attendaient de pied ferme ce long métrage de Noah Baumbach, qui a emporté le prix du meilleur réalisateur au festival de Sundance en 2005 (sans compter toutes les nominations et autres prix remportés tout autour du globe...). En outre, Baumbach est le complice de Wes Anderson (co-scénariste de La Vie Aquatique, avec Bill Murray), un des chefs de file de ce cinéma indépendant US tellement en verve depuis plusieurs années. Sur le papier, voilà de quoi attiser sérieusement l'appétit du cinéphile condamné à la disette estivale...
Filmé en Super 16, caméra à l'épaule, sans doute pour rester plus en phase avec le contexte de l'histoire (l'action se situe en 1986), Baumbach passe au scalpel la tranche de vie difficile que traverse un couple : un divorce, avec les dommages collatéraux subis par leurs deux garçons de 16 et 12 ans. C'est dur, mais souvent drôle, avec cet humour décalé et souvent bien décapant tel qu'on le connaît dans l'univers de Wes Anderson.
Point de mélodrame ici, bien que l'émotion soit souvent présente. Les dialogues, taillés au cordeau, font montre d'une grande audace. Le montage accentue souvent le comique de situation et se révèle très intéressant. Le scénario (également de Baumbach) démontre l'acuité du regard de cet auteur sur la société de Brooklyn. On mesure alors à quel point notre cinéma national est en général à des années-lumière d'une telle envergure artistique.
Les acteurs sont époustouflants : Jeff Daniels et Laura Linney trouvent ici des rôles principaux dramatiques qui devraient les propulser haut, très haut. Les gamins sont très naturels, et ce qu'ils ont à faire dans le film n'était pas toujours facile.
Audacieux, The Squid And The Whale ne sera certainement pas du goût de tout le monde. Mais au moins, il ne devrait pas laisser indifférent. Et un film qui fait référence ouvertement à Pink Floyd (bande-son) et David Lynch (extrait de Blue Velvet - sorti en 1986 bien sûr !) ne peut pas être totalement inintéressant, non ? ;-)
8/10
19:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Hésitante devant plusieurs films, je me suis finalement souvenue de votre critique et je dois vous dire que je n'ai pas été déçue par ce petit film.
Bravo pour pour votre critique, elle est tout à fait juste!
Écrit par : Virgule | 21 juillet 2006
Merci beaucoup Virgule, et je suis très content d'avoir pu vous aider à faire un choix en cette saison estivale pas toujours propice à de belles découvertes !
Écrit par : Sébastien | 21 juillet 2006
J'ai de la chance, ca passe encore dans mon petit ciné provincial. Je pense donc aller y faire un tour ce week end ...
Écrit par : Angrom | 01 août 2006
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