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06 juin 2008

Rage Against The Machine, Bercy, 04/06/2008



Quelles que soient les raisons qui ont poussé Rage Against The Machine à se reformer et repartir en tournée sans nouvel album, il faut avouer que le groupe possède une rage (sans jeu de mots) intacte et que le spectateur y trouve très largement son compte.

La première partie, assurée par Saul Williams, était atrocissime, voire douloureuse, tellement le son était fort, très mal mixé, et saturé de basses ; cette prestation éliptico-électro n'a fait rire personne, au point de se faire copieusement huer, et même avec mes EP2 Muzik, à -30dB on était proche du stade où il vaut mieux quitter la salle, ce qui est vraiment scandaleux.

Le P.O.P.B. était tellement blindé que le concert de RATM a commencé très en retard, faute aux spectateurs qui, au lieu de s'asseoir dans les gradins encore libres (mais évidemment mal situés - on ne peut pas arriver à la bourre et espérer avoir des places assises bien situées), préféraient stationner debout dans les allées, ce qui est évidemment interdit car cela pose un gros souci de sécurité en cas d'évacuation. Les pompiers ont dû décider que le concert ne commencerait pas tant que le ménage ne serait pas fait, ce en quoi on ne peut pas leur donner tort, et le temps que les vigiles évacuent les allées, on se rapprochait des 22h00... pénible pour la France qui se lève tôt !

Mention spéciale aussi aux imbéciles qui confondent le message de RATM (la lutte contre les oppresseurs politiques, le fascisme, le capitalisme, etc.) et la "révolte" aveugle et stupide qui n'est ni plus ni moins qu'un manque de respect d'autrui, comme en témoignent les nombreuses cigarettes allumées au nez et à la barbe des vigiles (qui se sont fait provoquer avec bras d'honneur et doigts tendus), ou les verres de bière balancés lâchement des rangs supérieurs vers les inférieurs... je n'avais pas vu cela depuis un bon moment, même à des concerts de musique énervée. Triste et écoeurant...

Pour ceux qui aiment la musique, les festivités ont enfin commencé vers 21h45, avec "L'internationale" en musique d'intro et un backdrop affichant une immense croix rouge. Ambiance qui sans nul doute aurait ravi Marie-George Buffet qui n'était - hélas pour elle - sans doute pas parmi les spectateurs.

Pendant tout le concert, RATM a aligné avec une énergie démente des brûlots qui ont mis en transe ou en furie (c'est selon) un public vraiment très chaud, et venu visiblement pour en découdre. Le promoteur avait visiblement anticipé les ennuis car à l'entrée de la fosse on pouvait lire un avertissement disant : "Le moshing et le crowd surfing sont strictement interdits sous peine d'expulsion de la salle". Première fois aussi que je vois un tel avertissement, bien vain... Par la suite, je n'avais jamais vu des pogos d'une telle ampleur à Bercy, et une foule aussi compacte ressembler à une mer démontée, avec de pauvres fous s'aventurant au crowd surfing, justement, sans aucune expulsion visible. Seule la setlist a permis quelques moments de semblant de répit. En effet, le groupe a mal géré les moments forts ; en faisant exception de l'ultime rappel, le climax du show est en effet probablement apparu vers le début, avec les titres Know Your Enemy, Bombtrack, et Bullet In The Head, pour lesquels on pouvait se demander comment le groupe allait continuer après une telle apocalypse. De sacrés frissons quand le public reprend en masse le a capella de "All of which are American dreams" qui clôt Know Your Enemy... Des titres plus mineurs (issus de Evil Empire et The Battle Of Los Angeles en général) ont parfois fait retomber un peu le soufflé, mais c'était finalement salutaire pour la santé du public.

Tom Morello et Zack de la Rocha n'ont eu cesse de sauter à s'en démembrer. Comme si le break scénique de sept ans n'avait jamais eu lieu, les deux cerveaux de RATM ont montré une complicité à toute épreuve. Morello a su offrir une reproduction parfaite des ses géniales trouvailles sonores (et agrémentées de petites nouveautés bienvenues), tandis que la section rythmique se faisait plus discrète scéniquement mais assurait un travail de sape et de précision qu'on avait pu admirer ces dernières années à maintes reprises avec feu et tout de même regretté Audioslave (l'idéal aurait été que les deux groupes co-existent).

Que ce soit de bière ou de sueur (la sienne ou celle du voisin), il était difficile de ne pas ressortir soit trempé, soit bien humide de ce concert au goût apocalyptique. L'éruption finale, avec Killing In The Name Of, a fini de mettre sur des rotules un public qui n'a pas vu la petite 1h20 de show passer. Sans fioritures (peu de communication de la part de Zack), titres enchaînés sans temps mort, il n'en fallait pas plus de toute façon, et personne n'est resté sur sa faim.

Testify
Bulls On Parade
People Of The Sun
Bombtrack
Know Your Enemy
Bullet In The Head
Born of a broken man
Renegades of Funk
Guerrilla Radio
Down Rodeo
Calm Like A Bomb
Sleep Now In The Fire
War within a breath

Rappels:
Freedom
Killing In The Name