21 août 2009
Up
Le titre de la dernière production de Pixar indique - probablement involontairement - leur positionnement vis-à-vis de la concurrence. Pixar continue en effet de survoler tranquillement, à des niveaux stratosphériques, le domaine de l'animation, et pour longtemps encore. Même si les prouesses techniques peuvent un jour être égalées, Pixar demeure le meilleur story teller d'Hollywood, et sur ce plan, on n'est sans doute pas près de lui passer devant. Qui d'autre est capable, depuis des années, de créer des divertissements aussi haut de gamme, à plusieurs niveaux de lecture, avec des partis pris aussi osés ? A ce dernier égard, le résumé aussi magique que tragique de la vie de Carl et sa femme dans les premières minutes de Up sont aussi renversantes que le début quasi-muet de Wall-E.
C'est que Pixar, en défiant les conventions, ne sous-estime jamais ses spectateurs, surtout les plus jeunes, et ose la prise de risques. Les plus jeunes enfants ne comprendront pas toutes les subtilités de leurs scénarii ? So what ? Les scènes d'action sont jubilatoires à tout âge, et l'ensemble des œuvres Pixar sont faites pour être vue et revues ; elles accompagneront des années durant le développement intellectuel des enfants, qui s'étonneront un jour de découvrir des facettes jusqu'alors invisibles pour eux. Pour Pixar, il semble impensable de nager dans la médiocrité de l'humour décérébré et premier degré de bon nombre de studios qui ont fait le raccourci "animation = film racoleur et facile, ciblé pour gamins".
Les adultes, quant à eux, peuvent continuer de s'émerveiller devant les références et hommages discrets au cinéma, les leçons de vie habiles et philosophiques (voire politiques) tout en nuances, portées par des personnages toujours plus étonnants (oser faire d'un vieillard un héros... sueurs froides pour les produits dérivés de Disney !). Vu comme Pixar a toujours une longueur d'avance et se fait souvent copier par son concurrent DreamWorks, on pourrait en déduire que c'est a priori les seniors qui seront bientôt à la mode. Quel tour de force réalise donc encore Pixar avec Up, dont le héros a tout, sur le papier, pour ne provoquer qu'un haussement de sourcil contrarié...
Il ne sert donc pas à grand-chose d'épiloguer sur Up, il convient juste d'aller le voir, Pixar étant devenu depuis longtemps un gage d'excellence, de haut de gamme. Je souhaitais juste faire remarquer que la version 3D du film possède un intérêt réel, mais qui là encore prend le contrepied des clichés : non, il n'y a pas d'effets extrêmes et pénibles, Pixar ne prend pas son film pour une démo du Futuroscope. La 3D est utilisée à dessein pour simplement détacher les personnages du décor et accentuer le réalisme des scènes. Seules les grosses lunettes, un peu lourdes, sont à améliorer. Mais ce n'est pas du ressort de Pixar !
9/10
12:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, pete docter, bob peterson