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13 mai 2007

Paul Gilbert, La Boule Noire, 04/05/2007



Il est assez incroyable qu'à 41 ans, Paul Gilbert vienne juste d'effectuer sa première tournée européenne en solo. Je n'ai pas réussi à retrouver depuis quand Paul Gilbert n'avait pas joué sur une scène française, mais il est probable que cela remonte à une tournée de Mr. Big dans la première moitié des 90's !

Paul Gilbert est l'un des plus grands phénomènes de la guitare électrique, un des derniers réels virtuoses de cet instrument. Certes, le jeu de Paul Gilbert est assez unidimensionnel, mais à part Al Di Meola, on ne voit pas très bien qui maîtrise à ce point la technique de l'aller/retour (non, même pas John Petrucci que j'ai eu l'occasion de voir quelques fois). Et le voir en concert, de près, est vraiment extrêmement impressionnant. Vélocité, groove, propreté, nuance, décontraction : le jeu de Gilbert peut être ainsi résumé et flotte bien au-dessus de la masse d'autres guitaristes électriques pourtant techniques.

La technique, c'est bien, la composition, c'est plus important. Le premier au service du second c'est encore mieux. Or, c'est exactement ce qui distingue Paul Gilbert de bon nombre de virtuoses (moins doués de surcroît). Le bonhomme, non content d'avoir fondé Racer X dans les 80's (style Judas Priest avec des monstrueuses parties de guitares), a connu un succès assez hallucinant avec Mr. Big dans les années 90's. Mr. Big est d'ailleurs bien un des très rares groupes composés de purs virtuoses (Billy Sheehan à la basse !) à avoir su composer de vraies chansons, avec des hits mondiaux de surcroît (même le quidam connaît To Be With You !).

Lorsque Gilbert a quitté Mr. Big en 1996, il a su rebondir en proposant une power-pop vraiment fun et entraînante, ponctuée de soli qui rappellent avec insolence ses compétences. En plus, il s'est alors mis à chanter, avec respectabilité. Même si ces albums ne marqueront pas pas l'histoire du rock, Paul Gilbert fait ce qui lui plaît, de toute simplicité. Son statut de demi-Dieu au Japon, et le business incroyable généré par ses contrats avec différentes marques d'instruments lui assurent de toute façon largement de quoi vivre ad vitam.

Dans la vie, Paul Gilbert est un grand maigre déguingandé qui débarque sur scène dans une blouse orange de la NASA, et qui se marre, raconte plein de bêtises, et qui ne se prend jamais pour une star. Les musiciens qui l'accompagnent sont totalement à la hauteur et le groupe fait preuve d'une cohésion totale, et d'une décontraction monstrueuse (en totale contradiction pourtant avec le niveau technique de la prestation !). Au final, 1h40 (c'est la bonne durée) de bonne humeur, de riffs qui tuent, et de technique bien fun. Tout ça pour seulement 18,50 €, chapeau bas. Et quel bonheur de voir sur scène quelques titres de Mr. Big, dont Addicted To That Rush !!!

Allez, pour se faire plaisir, il y a des tas de vidéos sur YouTube, mais voici une petite sélection :

- Addicted To That Rush, live par Mr. Big en 1994

- Daddy, Brother, Lover, Little Boy, live par Mr. Big en 1992

- Un petit focus sur ce légendaire solo de Daddy, Brother, Lover, Little Boy ; où Paul Gilbert utilise un gimmick très fun, qui marche visuellement ET musicalement : il fixe un médiator au bout de la mèche d'une perceuse, ce qui permet d'exécuter des notes à une vitesse inatteignable autrement !