04 avril 2009
Metallica, Bercy, 01/04/2009
Mon dernier concert de Metallica à Bercy remontait quand même au 9 décembre 2003, avec les excellents Godsmack en première partie. Mon dernier concert metal remontait quant à lui au 4 juin 2008 avec Rage Against The Machine qui avait provoqué les plus monstrueux pogos que j'ai pu voir dans cette salle.
Pour leurs deux concerts d'affilée au Palais Omnisports de Paris Bercy (complets évidemment en quelques minutes), Metallica était attendu au tournant. En effet, leur dernier concert parisien, au Parc des Princes le 23 juin 2004, n'était pas resté comme inoubliable, d'après les fins habitués du groupe sur scène. Bon concert, évidemment (Metallica n'est jamais décevant), mais chez Metallica, le moral est une grosse partie de l'équation. Or, la tournée de support de l'album St Anger fut un constat d'échec de l'impopularité de l'album, si bien que seulement deux titres dudit album finirent dans la setlist sur les shows de 2004 (3 titres au début de la tournée en 2003...). Un comble pour une tournée censée promouvoir l'album !
Avec Death Magnetic, Metallica a abandonné toute tentative d'innovation comme ils le faisaient depuis Load en 1996. Ils ont opéré un grand retour en arrière, en tentant de refaire ce qu'ils faisaient dans les années 80. Ca a marché ; le groupe a globalement renoué avec son public traditionnel, et l'album a indéniablement été un gros succès commercial. Personnellement, il me semble que Metallica en fait beaucoup trop sur l'album ; il existe d'ailleurs une version éditée par un fan, qui s'intitule Death Magnetic : Better, Shorter, Cut, et qui est bien meilleure. Néanmoins, cela n'empêche pas l'album, malgré sa technicité et ses milliers de riffs, d'être beaucoup moins inspiré que les grands classiques des années 80 dont il a tenté de repomper la formule.
Néanmoins, les ventes sont là, indiscutables, donc le groupe a retrouvé la confiance et assène pas moins de 6 titres issus de Death Magnetic. Heureusement, les moyens mis en place pour cette tournée permettent de ne pas s'ennuyer une seconde quel que soit les goûts respectifs de chacun pour les titres des diverses époques qui composent la setlist. En effet, le groupe est revenu, comme sur la tournée de Load en 1996/1997, au principe d'une scène centrale, rectangulaire, de la taille d'un court de tennis à peu près. Ce dispositif offre vraiment un plaisir incomparable (que je n'avais plus vu depuis Peter Gabriel pour la tournée Up avec sa scène circulaire) et je ne suis pas surpris que U2 s'y mette enfin pour sa nouvelle tournée.
On a tout bonnement l'impression que les membres du groupe sont des gladiateurs, dans une arène, venus pour offrir le plus grand spectacle possible, comme si effectivement leur vie en dépendait ! Le lightshow était terrassant : à la fois hyper technique (les lasers très novateurs, le cercueils mobiles et suspendus dissimulant les projecteurs) et exécuté avec beaucoup de goût. La vision est tellement bonne que les écrans géants, devenus la norme, ne sont plus nécessaires. Le public est bien éclairé, si bien qu'il se dégage une sensation d'intimité entre le groupe et les fans.
La batterie est donc installée sur un support circulaire qui pivote au cours du show afin que chacun puisse voir comme il le faut Lars Ulrich. Les trois autres membres ne font que tourner, Hetfield ayant une batterie de micros disséminés tout autour de la scène. Il ne chante pas un couplet ni un refrain deux fois au même endroit, donc tout le monde en profite équitablement. La pyrotechnie, grand incontournable des concerts des Four Horsemen, était bien entendu au rendez-vous, et on admire la précision des jets de flamme, à la fois parfaitement calés sur la musique rapide, et évidemment arrivant à ras des installations monstrueuses flottant au-dessus de la scène...
Musicalement, le groupe change chaque soir environ un tiers de la setlist, ce qui est un effort inédit à ce point pour eux. Ce soir-là, deux anciens albums étaient particulièrement à l'honneur : le Black Album et Master Of Puppets. J'ai tout bonnement eu la chance d'avoir carrément mes deux titres préférés de ce dernier, avec Disposable Heroes et Damage, Inc. Aucun titre de Load, Reload (il y en a quand même avec parcimonie sur la tournée), St Anger (visiblement banni), ni de Ride The Lightning (là par contre, gros regret, mais le lendemain il n'y eu qu'un seul extrait, avec Fight Fire With Fire).
La qualité de l'interprétation était là, même pour Kirk Hammett qui semble avoir fait un effort et ne se laisse plus aller à des soli approximatifs. L'ensemble était une machine de guerre redoutable, et la conclusion, sans appel : si AC/DC est l'archétype et le maître absolu du hard rock, comme l'a prouvé son concert dans la même salle un mois plus tôt, Metallica en est l'équivalent pour le metal. La couronne reste à conquérir.
Setlist:
That Was Just Your Life
The End Of The Line
Harvester Of Sorrow
Disposable Heroes
One
Broken, Beat And Scarred
Cyanide
Sad But True
The Unforgiven
The Judas Kiss
The Day That Never Comes
Master Of Puppets
Damage, Inc.
Nothing Else Matters
Enter Sandman
Rappels:
Stone Dead Forever
Phantom Lord
Seek and Destroy
19:59 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : concert, metallica, bercy