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18 avril 2006

Dégustation du 11/04/06 - Aberfeldy, Caol Ila

La troisième dégustation de l'année était scindée en deux sessions, en raison du succès (mérité) du Club, ce qui rend impossible de faire tout le monde désormais dans le pub écossais The Auld Alliance où nous étions de retour (cf. dégustation de février).

Du coup, nous étions à peine une cinquantaine (les vacances de Pâques aidant), mais c'était plus intimiste et plus agréable : moins de brouhaha, moins de fumée (haaaa!). Par contre, pas de haggis en raison d'un "problème technique" (?), et pas de micro en raison d'un problème de sono. Pour compenser, nous eûmes le droit à la fin d'être resservi du whisky de notre choix... Classe !

Je salue le Club d'être autant à l'écoute de ses membres : cette fois, nous eûmes droit à des whiskies aux prix plus abordables (entre 40 et 70 euros), ce qui moins frustrant quand on craque pour l'un d'entre eux... et ce fut encore le cas !

Aberfeldy 1993, single cask, 46%




Single malt irlandais des Lowlands, non filtré à froid, vieilli en fût de sherry, mis en bouteille par Gordon & MacPhail.


  • Nez: très alcoolisé, quelques notes de fruits type abricot. Peu inspiré pour ma part.

  • Bouche: Très sèche, évoque la mirabelle, mais la pauvreté du nez est confirmée hélas en bouche à mon avis.

  • Finale: très courte, ne m'a rien évoqué en particulier.

Mes commentaires sont hélas réduits car je n'ai pas été vraiment conquis par ce single malt, qui n'a pas flatté mon imagination. A l'aveugle, j'avais supposé un Speyside, il s'agit donc en fait d'un Lowlands, mais la distillerie d'Aberfeldy n'est pas située très loin de la frontière du Speyside, donc on y retrouve tout de même sans surprise pas mal de caractéristiques. Cet Aberfeldy peut néanmoins plaire, en apéritif, à des gens qui n'aiment pas les whiskies "lourds", mais plutôt fins et aériens. Je regrette tout de même vraiment la prépondérance de l'alcool ; bien qu'il ne titre que 46%, les subtilités tendent à être écrasées.

Caol Ila 1996, single cask, 57%




Single malt irlandais, cask strength, vieilli en fût de bourbon, mis en bouteille par Berry Brothers.


  • Nez: épices, tourbe (en retrait), notes florales. Très joli équilibre.

  • Bouche: huileuse, puissante, fumée, cendre, végétale.

  • Finale: poivrée, puis sucrée.

J'avais pronostiqué avec raison un Caol Ila (wow!). Celui-ci est très agréable, un très bel exemple d'équilibre et d'évolution de finale. Un léger ajout d'eau a amplifié, à mon avis, sa palette gustative. Je ne vois aucun défaut particulier. A 52 euros, c'est un très beau rapport qualité prix.

Caol Ila 1994, small batch, 58,2%


Single malt irlandais, cask strength, vieilli en fût de bourbon, mis en bouteille par Gordon & MacPhail.


  • Nez: léger mais incroyablement fin et original, mélage de fruits frais, d'agrumes et de tourbe.

  • Bouche: finement épicée, magnifiquement riche et complexe. Notes herbacées, fruits mûrs...

  • Finale: équilibrée et fort longue, légèrement iodée, avec toujours une persistence des fruits mûrs.

Ma-gni-fi-que ! Un cran au-dessus du précédent, et plus original, si bien qu'il était délicat de se livrer à un pronostic. Beaucoup (et j'en fais partie) suspectaient un Japonais... mais non, c'était encore un Caol Ila, et voilà une très belle idée du Club que d'avoir enchaîné deux Caol Ila, de deux embouteilleurs différents, qui ont pourtant de nombreux points communs, et voir à quelles différences on peut aboutir. La meilleure surprise était pour la fin : son prix ! 72 euros, voilà un prix "tout doux" au vu de la qualité de ce whisky, qui peut concurrencer sans rougir des bouteilles flirtant souvent dans les 100 euros... Un achat quasiment indispensable pour tout amateur de Caol Ila ou de whisky tourbé mais pas trop !

Bilan : une soirée plus relaxante, avec des whiskies plus abordables, sans sacrifier la qualité... Que demander de plus ?

11:40 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Alcools!

15 mars 2006

Dégustation du 14/03/06 - La gamme Bushmills

La deuxième dégustation de l'année, à trois jours de la Saint Patrick, était donc bien sûr consacrée aux... whiskeys, les whiskies irlandais ! A cette occasion, direction vers le pub irlandais O'Sullivans, boulevard de Clichy (Paris 18ème). Nous avions rien que pour nous une grand salle à part (servant apparemment de discothèque habituellement). Heureusement, car cette soirée du Club de la Maison du Whisky a battu un record d'affluence avec 130 membres présents. Nous étions ainsi moins tassés, quasiment tout le monde pouvait s'asseoir, et surtout la cigarette ne nous a cette fois pas étouffés.

Néanmoins, une petite déception fut de mise, pour moi, mais je n'étais visiblement pas le seul. La Maison du Whisky nous a fait déguster non pas un petit panel de whiskeys de différentes distilleries, mais 4 variétés provenant de la distillerie Bushmills (oui, 4 nosings au lieu des 3 habituels, ce bonus était évidemment le bienvenu !). De plus, les serveurs n'ont pas pris la peine de cacher les flacons, rendant la dégustation bien moins à l'aveugle.

Si l'exercice est en lui-même intéressant (j'y reviens), il est un peu frustrant de ne pas pouvoir profiter de l'occasion pour découvrir des whiskeys de distilleries différentes et qui méritent sans doute le détour (Connemara, Redbreast, Jameson...).

N'ayant pas pris de papier ni de stylo, et n'ayant pas été ultra séduit par les Bushmills, je ne fais pas de commentaire détaillé (nez, bouche, finale).

Bushmills Black Bush, blend, 40%




Blend irlandais à fort pourcentage de single malt.

C'est l'entrée de gamme de Bushmills, pas le premier prix, mais le deuxième. Pour un peu plus de 20 euros, voilà un whiskey fruité en bouche, léger, avec une finale très courte, qui peut justement plaire à ceux qui n'aiment pas trop les whiskies écossais charpentés et puissants. Le rapport qualité/prix est excellent, et quand on pense qu'une bouteille de Black Bush coûte le même prix qu'un Ballantine's 12 ans single malt... Après cette mise en bouche sympathique mais modeste, nous attendions le début des hostilités avec impatience.

Bushmills bourbon cask 1989, single cask, 56,5%




Single malt irlandais d'embouteillage officiel, cask strength, provenant d'un seul fût ayant contenu du bourbon.


Bushmills sherry cask 1989, single cask, 53,7%




Single malt irlandais d'embouteillage officiel, cask strength, provenant d'un seul fût ayant contenu du sherry.


Bushmills rum barrel 1989, single cask, 54,1%




Single malt irlandais d'embouteillage officiel, cask strength, provenant d'un seul fût ayant contenu du rhum.

Commentaires d'ensemble :

Epices (poivre), céréales et fruits (poire, mirabelle, agrumes) sont les dominantes générales en nez et en bouche. Le nez est quand même en général assez peu complexe, la bouche l'est bien plus, très puissante (une mince dilution fut nécessaire), et vraiment unique. Là est tout le charme du whiskey. Il nous transporte ailleurs et il se démarque totalement des géants écossais. La finale est remarquable en général, mais la version vieillie en fût de sherry se détache haut la main (superbe mélange de sucre - caramel - et d'amertume). Les "cadres" de la Maison du Whisky nous ont à chaque fois parlé de fruits rouges que je n'ai jamais trouvés !

Goûter à ces versions single casks de même âge mais de fûts différents était très intéressante pour se comprendre comment ces alcools (bourbon, sherry et rhum) influent et révèlent des notes parfois paradoxales.

La version sherry cask était normalement destinée au marché canadien, mais a priori la Maison du Whisky va donc en vendre quelques bouteilles. C'est la version la mieux équilibrée, et j'en aurais fait volontiers l'acquisition, mais la découverte des prix (de 120 à 150 euros) m'a fait changer d'avis.

Le rapport qualité/prix ne me paraît pas du tout justifié, quand on voit la qualité (supérieure) et prix (inférieur) des single malts écossais dégustés en février dernier. C'est bien dommage ! Voilà qui ne va pas développer le marché assez confidentiel des whiskeys...

15:55 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Alcools!

10 février 2006

Dégustation du 09/02/06 - Linkwood, Glenlossie, Yoichi

Première dégustation pour Arnaud et moi hier soir depuis notre adhésion fin janvier au Club de la Maison du Whisky !

L'adhésion annuelle (cotisation : 100 euros) est "rentabilisée" d'entrée par une bouteille d'accueil (un Caol Ila non filtré à froid très agréable et facile à boire), un abonnement d’un an à Whisky Magazine (revue remarquable par sa qualité rédactionnelle et sa mise en page), et une entrée gratuite au Whisky Live à Paris ("salon" annuel du whisky à Paris en septembre).

Les dégustations mensuelles sont donc du "bonus" mais c'est quasiment ce qui m'intéresse le plus ; pouvoir enfin déguster des whiskies avant de les acheter ! Et évidemment, faire connaissance avec d'autres passionnés, et enrichir ses connaissances à leurs côtés.

Nous ignorions néanmoins à quoi nous attendre, aussi bien pour l'organisation que la qualité des whiskies dégustés (sur lesquels les membres du Club ont une remise de 10%, dernier avantage non négligeable !).

La dégustation avait lieu dans le seul pub écossais de la capitale, The Auld Alliance. Ce pub magnifique l'est encore plus à l'intérieur où le ton est donné : des dizaines de bouteilles de whiskies trônent au dessus du bar, rangés par régions d'Ecosse. L'hôte des lieux, Steve, a tout de l'Ecossais typique convivial qu'on peut se représenter. Après un cérémonial amusant à base de cornemuse et d'éventrage de haggis (panse d'agneau farcie, le plat traditionnel écossais, qu'on peut déguster sur place), la dégustation elle-même peut commencer, après 3/4 d'heure de retard sur l'horaire prévu, mais quasiment tous les gens attendus étaient là (environ une centaine ; heureusement, le pub est grand).

Premier bon point, les whiskies sont dégustés à l'aveugle. Deuxième bon point, ce sont de vrais verres à dégustation (le contraire m'aurait étonné, mais sait-on jamais...). Troisième bon point, les quantités servies sont vraiment impeccables (4 cl environ ; avec 3 whiskies au programme, plus serait dangereux !). Quatrième bon point, un esprit amical et décontracté règne : pas de cohue pour se servir, on se fait passer les verres de manière à ce que les gens du fond n'aient pas à se déplacer. Cinquième bon point : les whiskies dégustés sont vraiment des hauts de gamme !

Premier et seul point noir de la soirée : la fumée de cigarette de soi-disant "amateurs" de whisky qui ruinent une grande partie du plaisir du whisky nosing... Incompréhensible. Ces fumeurs étaient heureusement minoritaires mais dans un espace renfermé, ils en faut peu pour nuire efficacement à la majorité.

Nous dégustons chaque whisky pendant environ 20 minutes, laissant les amateurs échanger leurs impressions et jouer aux devinettes sur l'âge, la provenance... puis Jean-Marc Bellier de la Maison du Whisky prend le micro pour nous révéler enfin l'identité du brevage, puis nous gratifie de ses commentaires avertis. Voici les miens, plus modestes, et il faudra absolument que je les écrive sur le vif dorénavant car il n'est pas évident de se remémorer précisément les sensations le lendemain !

Linkwood 1980, single cask, 46%




Single malt de Speyside, non filtré à froid, provenant d’un fût unique de second remplissage ayant contenu du sherry (fût n°8247). Une version de négoce mise en bouteille par Gordon & MacPhail.


  • Nez: très agréable car fruité (abricot) et fin. Complexe, prometteur et pas écoeurant.

  • Bouche: l'abricot est toujours là mais avec des agrumes. Néanmoins je trouve peu de complexité à cette bouche, me semblant écrasée par l'alcool. A l'aveugle, j'aurais parié sur un whisky assez jeune, pas encore mature.

  • Finale: fruit secs, touche de vanille, mais un trop légère à mon goût.

Un single malt de Speyside agréable mais au nez bien plus intéressant que la suite, donc forcément un peu frustrant. Son prix (99 euros) me paraît bien totalement injustifié. Grosse surprise dans la salle à l'annonce de l'âge véritable de ce Speyside !

Glenlossie 1978, single cask, 57,1%




Single malt de Speyside, cask strength, embouteillé par Signatory Vintage au degré naturel, provenant d’un fût de bourbon limité à 147 bouteilles.


  • Nez: complexe (trop pour mon bagage), ample et puissant, on sent qu'on change de registre.

  • Bouche: cette fois la bouche ne déçoit pas, au contraire, elle tient toutes les promesses du nez : profonde, très puissante (le degré n'y est pas pour rien !), très complexe : céréales, fruits secs, caramel, épices... Fantastique !

  • Finale: évoque un vieux sauternes, tout comme sa robe d'ailleurs.

Un gros coup de coeur pour ma part. Personne n'a vraiment deviné qu'il s'agissait d'un Speyside, les pronostics allaient plutôt vers un Highlands. Un whisky d'une force époustouflante, bluffant, que j'aurais aimé déguster en le diluant un petit peu. La découverte du prix m'a un peu refroidi (118 euros) mais cette fois, ça les vaut, à mon avis. Craquera, craquera pas ? Mon portefeuille s'inquiète ! Mais on n'a qu'une vie, à moins qu'on me démontre le contraire...

Yoichi 1987, single cask, 49%




Single malt japonais d'embouteillage officiel, provenant d’un seul fût et embouteillé au degré naturel.


  • Nez: tourbé, fumé, fruité, très fin.

  • Bouche: la tourbe est là, mais en retrait face à l'épice et aux fruits mûrs. Equilibre époustouflant. Ne fait pas son degré, très trompeur !

  • Finale: onctueuse, légèrement marine, maltée.

Tout le monde pronostiquait (moi le premier) un Islay, mais très grande surprise : c'est bien un Japonais ! Preuve que les Nippons peuvent rivaliser sans problèmes avec les grandes distilleries écossaises... Ha, les avantages du blind test ! Son prix de 92 euros en fait une affaire d'un rapport qualité/prix redoutable.

Bilan : une première soirée de whisky nosing agréablement surprenante, vivement la suivante ; mais il faudra patienter un mois ! Pourquoi ne nous sommes-nous pas inscrits avant ?

14:10 Publié dans Whisky | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Alcools!