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29 juin 2009

Depeche Mode, Stade de France, 27/06/2009


(c) photos : Le Hiboo


Les groupes et artistes internationaux qui ont joué au Stade de France sont rares et donnent une idée de leur poids dans l'industrie de la musique : Tina Turner, The Rolling Stones, AC/DC, Bruce Springsteen, U2, Paul McCartney, George Michael, The Police, Madonna... et désormais Depeche Mode, LE groupe majeur de la new wave dans les 80's, puis de la pop électronique par la suite, jusqu'à nos jours. Ce qui frappe avec ces Anglais, c'est leur longévité exceptionnelle. Depuis 1981, ils n'ont pas sorti un seul mauvais album, et connaissent même un regain d'intérêt critique et public avec leurs deux derniers opus, Playing The Angel (2005) et le petit dernier, Sounds Of The Universe. Et force est de constater, que contrairement à un U2 par exemple (seul autre exemple de groupe de stade anglophone, issu des 80's, encore en activité), ils ont toujours su moduler leur son et leurs compositions pour ne pas lasser, tout en restant foncièrement uniques dans leur créneau : leur influence sur la musique contemporaine est immense (l'ombre de Depeche Mode plane sur nombre de groupes de metal), et le grand Johnny Cash leur a même apporté une grande caution artistique en reprenant Personal Jesus. Ce qui permet par ailleurs de se rendre compte de la qualité intrinsèque de leurs mélodies, n'en déplaisent à ceux qui ont jadis pensé que Depeche Mode n'était qu'une architecture savante de cathédrales sonores.

Revenons au concert. En mai, le groupe avait dû annuler une série de concerts de sa tournée mondiale après l'hospitalisation d'urgence du charismatique chanteur Dave Gahan. Après avoir évoqué des complications liées à une gastro-entérite, Depeche Mode avait révélé que Gahan, 47 ans, avait été opéré avec succès d'une tumeur maligne à la vessie. Moins d'un mois après, le jeu de scène de Gahan ne semble en avoir souffert d'aucune manière. Son énergie de bête de scène est intacte, sa voix chaude et grave est envoûtante et il est toujours beaucoup plus élégant et moins énervant que Bono... Quant au reste du spectacle, c'est un spectacle... de stade. A savoir, un gros barnum de lights et d'écrans géants, qui restent toutefois assez "modestes" comparé à d'autres spectacles. La musique n'est donc pas totalement occultée, loin de là, et c'est d'ailleurs bien sur cette qualité première d'un concert (à ne pas oublier !) que Depeche Mode se repose. Heureusement, puisqu'un concert débutant à 21h en été commence en plein jour, et le spectacle n'est donc pas complet. Il faut attendre le début de la tombée de la nuit, une bonne heure plus tard, pour que que le lightshow prenne toute son ampleur et que la machine tourne à plein régime. Entre temps, l'empathie créée avec les 70 000 spectateurs n'existe que par la qualité des chansons.

Si l'accueil des trois premiers titres, issus de Sounds Of The Universe, est bon, c'est avec It's No Good (Ultra, 1997) que le public commence à vraiment chanter. Il y a un petit passage qui calme le jeu, avec Martin Gore - compositeur et âme du groupe - qui s'avance pour chanter Little Soul et Home (pour permettre à Gahan de souffler ?). Néanmoins, à partir de la tombée de la nuit, le stade se transforme peu à peu en discothèque géante, aidé en cela par une véritable salve de classiques : I Feel You (réarrangé avec des sonorités carrément indus), Policy Of Truth (pas joué depuis bien longtemps), Enjoy The Silence (monstrueux hymne planétaire, increvable), et Never Let Me Down Again, qui porte le concert à un point culminant, que même Personal Jesus n'atteindra plus ensuite : une véritable communion entre des dizaines de milliers de spectateurs de toutes les générations.

Depeche Mode a réussi un pari délicat : faire danser un stade sur des sonorités new wave mais bien plus souvent sombres et industrielles, avec des infra-basses très maîtrisées au niveau mix (qualité sonore dans l'ensemble vraiment bonne, d'ailleurs). Au vu de la setlist (qui s'est permise le luxe d'ignorer certains tubes !), on se rend mieux compte du parcours extraordinaire de ce groupe qui ne montre guère de signe de fatigue. Chapeau bas et à la prochaine, avec plaisir.



Setlist:

In Chains
Wrong
Hole To Feed
Walking In My Shoes
It's No Good
A Question Of Time
Precious
Fly On The Windscreen
Little Soul
Home
Come Back
Peace
In Your Room
I Feel You
Policy Of Truth
Enjoy The Silence
Never Let Me Down Again

Rappel #1
Stripped
Master And Servant
Strangelove

Rappel #2
Personal Jesus
Waiting For The Night

Commentaires

Très bon compte-rendu du concert auquel j'ai pu aussi assister. Je suis moins convaincue que toi par les qualités acoustiques mais ça dépend peut-être de l'endroit où l'on est placé dans le stade. Sinon, pour l'ambiance, c'est exactement ça, ça retranscrit bien cette sorte de ferveur assez étonnante autour de Depeche Mode.

Écrit par : disso | 29 juin 2009

merci bcp pour le backlink, j'apprecie beaucoup. Est il cependant possible de linker non pas la home du HiboO, mais la galerie de DM ? Ca permettra aux gens de retrouver plus facilement (genre tout a deja disparu de la home)

Tres bon CR, sinon :)

Écrit par : Rod | 29 juin 2009

C'est corrigé pour le lien ;-)

Le backlink est la moindre des choses, et c'est ce qui est demandé sur Le Hiboo de toute façon.

Merci pour ces superbes photos, je me suis déjà servi des photos du Hiboo pour un autre billet sur un concert (j'avais backlinké aussi), je ne me souviens plus duquel par contre !

Écrit par : Seb | 29 juin 2009

Au début je ne voulais pas y aller à cause du stade justement. Trop grand, trop de monde, mauvais son... et puis on m'a offert le billet, alors...
Et naturellement je n'ai pas regretté.
La voix de Dave étant d'ailleurs meilleure que sur les dernières tournées (2001 avait été une vraie cata, pour le choix des chansons également), et Martin Gore au max de sa déprime visiblement...
Personnellement, j'ai trouvé qu'ils ne s'étaient pas foulés en refaisant ce qu'on avait déjà entendu, principalement sur "Enjoy the Silence" pour lequel ils nous ont fait un mix des 2 dernières tournées. Un peu déçue pour le coup, mais ils nous ont quand même ressorti "Master & Servant" que je ne pensais plus jamais entendre en live.
DM a suffisamment de très bons morceaux pour nous proposer les incontournables à chaque tournée, mais aussi ressortir de derrière les fagots des titres auxquels on ne s'attend pas ("Just can't get enough" ou "Photographic" en 2006).

J'attends cependant avec impatience Bercy en janvier qui, je pense, sera encore meilleur.

(désolée pour le long commentaire)

Écrit par : smellycat | 24 juillet 2009

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