Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10 décembre 2007

Cowboy



Comme son affiche le laisse présager, Cowboy repose intégralement sur les épaules de Benoît Poelvoorde. Ce dernier incarne un journaliste obligé d'animer une émission sur la sécurité routière pour pouvoir vivre, loin de ses envies de reportages. En pleine crise de la quarantaine, et assailli de doutes sur le sens de sa vie et sur le respect de ses idéaux quasiment perdus, il va se lancer à corps perdu dans la réalisation d'un reportage pour retrouver les protagonistes d'un drame (réel) : une prise d'otage d'un bus d'adolescents, en 1980, en Belgique. L'auteur des faits avait alors pour but d'attirer l'attention des médias pour dénoncer les inégalités sociales, pas de faire mal aux enfants. Cet épisode, qui a marqué sa jeunesse et forgé ses idéaux, il veut le faire revivre aux différents acteurs du drame pour montrer que 27 ans plus tard, rien n'a vraiment changé.

Sur ce pitch plutôt original, voire engagé, le film démarre sur les chapeaux de roues, mêlant avec brio satire sociale, cynisme débridé, et pathétique douloureux. Néanmoins, plus le film avance, plus le documentaire entrepris par le médiocre qui se rêve héros se transforme en fiasco, et curieusement l'ennui gagne aussi le spectateur, faute de rythme et faute de réalisme. Benoït Mariage (déjà auteur d'un film à forte connotation sociale, Les Convoyeurs attendent) ne parvient pas à garder l'équilibre du début du film. Le film semble fonctionner par scènes, sans réel liant entre elles, et le personnage joué par Gilbert Melki (l'ancien gauchiste auteur de la prise d'otage) est très insuffisamment développé. L'excellent Melki fait ce qu'il peut, mais son personnage n'existe pas vraiment. Dès lors il ne se dégage aucune émotion, aucun enjeu entre l'ancien anar, et ses anciens otages devenus adultes.

C'est fort dommage et le film, ponctué tout de même de scènes fortes, cruelles ou drôles, est finalement à recommander aux inconditionnels de Poelvoorde, au jeu ici très bien dosé, bien dirigé.

6/10

11:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Benoit Mariage

Les commentaires sont fermés.