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30 avril 2007

Anna M.



Réalisateur et scénariste, Michel Spinosa (dont je n'ai vu aucun des films précédents) s'est attaqué à la pathologie amoureuse qu'est l'érotomanie. Pour donner vie à cette jeune femme très perturbée qu'est Anna M., il fallait donc une actrice solide et bluffante, de la trempe d'une Isabelle Huppert. C'est une autre Isabelle (Carré) qui s'y est attelé, et sa composition physique et psychologique est impressionnante.

Trop, peut-être, au point que Spinosa a terriblement déséquilibré son film en se concentrant tellement sur Anna M., qu'il en a oublié de donner un peu d'épaisseur au personnage du médecin aimé (et harcelé), incarné par le grand Gilbert Melki. Dommage, car l'émotion est un peu absente ; par contre, le frisson est bien là.

Comme l'a très bien écrit Libération au sujet de ce film : "le comique d'une situation peut se briser en quelques secondes et laisser apparaître l'imminence d'un danger mortel ou la tragédie d'un isolement programmé". A tel point que certaines scènes peuvent réellement crisper ou heurter certaines âmes sensibles. Sans atteindre le niveau glaçant d'un Michael Haneke, Spinosa a donc réussi un film plutôt rare dans le paysage français.

Il est regrettable qu'il n'ait pas su terminer son film au moment opportun, celui-ci étant trop long d'un bon quart d'heure. La scène de la gare était une fin parfaite, dommage qu'il ait fallu continuer sur un dernier volet proprement inutile.

7/10

11:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

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