10 avril 2007
Ségo et Sarko sont dans un bateau
Karl Zéro et Michel Royer remettent le couvert, 10 mois à peine après Dans la peau de Jacques Chirac, documentaire qui leur a valu le César 2007 de sa catégorie. Or, ce n'est nullement ce César qui leur a permis de se lancer dans cette nouvelle aventure, puisque Ségo et Sarko... a été terminé en janvier 2007 avec une mise en chantier plusieurs mois auparavant (en fait, avant même que Ségo soit désignée comme la candidate du PS). Par contre, le César permet aux deux compères de s'attaquer à un troisième documentaire, qui s'intitulera Being George W. Bush, mais nous verrons cela en 2008.
Réalisé beaucoup plus rapidement, Ségo et Sarko... est ouvertement, d'après ses créateurs, un documentaire bien plus périssable puisqu'il tire son intérêt principal de le visionner avant le premier (voire second ?) tour de la présidentielle 2007. Il ne s'agit ici nullement d'un réquisitoire en faveur d'un candidat plutôt qu'un autre, mais de l'aveu de Karl Zéro, de montrer aux spectateurs comment lui, Karl Zéro, a perçu la personnalité des candidats au fil des années pendant lesquelles il a été amené à les côtoyer pour Le Vrai Journal. Pour ce faire, Zéro se sert donc d'images d'archives, pour beaucoup connues, dénichées par Michel Royer, mais aussi d'un grand nombre de offs inédits, tirés de rencontres lors d'interviews pour Le Vrai Journal.
Le résultat ne se place donc en général pas du tout sur un plan idéologique, mais purement sur celui de la personnalité des candidats et de ce qui les motive au plus profond d'eux-mêmes. L'éclairage est très instructif, et il convient à chacun de se faire sa propre opinion et de juger si cela peut lui être d'une quelconque utilité pour l'élection. On ne peut néanmoins pas nier que Karl Zéro et Michel Royer proposent quelque chose de différent et au final nouveau sur ces candidats (dont aussi, Le Pen, Bayrou, Laguillier, etc.), ce qui n'est pas un mince exploit vu la couverture médiatique non idéologique de la présidentielle.
La sortie de ce documentaire a eu lieu d'abord en DVD, puis en salles 15 jours après, dans un nombre de salles très limité vu que les exploitants n'ont pas réellement cru qu'il était possible d'attirer des spectateurs sur un titre déjà disponible dans les bacs. Pour ma part, je suis très content d'être allé le voir en salle, ne serait-ce que pour l'agréable surprise de voir Karl Zéro et Michel Royer débarquer à l'improviste à la fin de la séance pour sonder le terrain lors du premier jour d'exploitation à Paris (au Publicis). Le débat et les explications qui s'ensuivirent fuirent fort instructifs (nombre des détails donnés ici en sont tirés).
7/10
09:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma
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