13 novembre 2006
Shortbus
Shortbus suit plusieurs personnages new-yorkais dont les aventures tragi-comiques naviguent entre sexualité et sentiments. Sofia est une sexologue qui n'a jamais connu l'orgasme et simule le plaisir depuis des années avec son mari Rob. Elle croise Severin, une maîtresse dominatrice, prête à l'aider. Deux patients de Sofia, James et Jamie songent à ouvrir leur sexualité à un troisième partenaire, Ceth, mais Jamie ne parvient pas à se décider. Tous se croisent au Shortbus, lieu hors-normes où politique, art et sexe se mélangent.
Cette comédie de moeurs est une très grande surprise, car John Cameron Mitchell réussit l'improbable : en faire un portrait croisé de personnages en quête d'amour, avec un mélange improbable de tendresse, d'humour et de crudité sexuelle totale. Le film est interdit au moins de 16 ans, mais la France fera sans doute figure d'exception, car beaucoup de pays moins portés sur l'art risquent de classer Shortbus (à tort) dans le domaine du X. A tort car les scènes sexuelles (non simulées) ne sont ni érotiques, ni pornographiques.
C'est tout leur intérêt : elles sont banales, dans le sens où elles ne cherchent ni à provoquer, ni à faire fantasmer, mais plutôt à documenter et à renseigner sur la quête d'idéal ou les problèmes de chacun des protagonistes. Il serait trop facile de ne retenir du film que quelques scènes chocs (comme l'autofellation du début, mais qui permet d'évacuer plus facilement tout éventuelle gêne par la suite, en fixant d'emblée un certain niveau d'audace).
Dans Libération du 08/11/2006, à la question "Dans quel New York se déroule le film ?", Mitchell répond : "C'est un New York de conte de fées, ou c'est ce à quoi ressemblerait New York dans un film hollywoodien si le sida n'avait pas arrêté l'évolution des mentalités". Et en effet, la ville dans son ensemble est représentée par une très belle maquette, fort poétique, utilisée à l'écran pour introduire les différents lieux où se situe l'action. Avec en toile de fond la présence sourde du 11 septembre et de Ground Zero, à laquelle répond l'optimisme du film. Culotté.
8/10
14:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
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