19 avril 2006
Inside Man
Le nouveau long-métrage de Spike Lee est un film de commande, ce qui n'a rien de déshonorant, quand on voit ce que Cronenberg a fait de A History Of Violence.
Sur le thème hyper rebattu du braquage de banque, Spike Lee hérite néanmoins d'un scénario plutôt original, où le casse se fait sans aucune violence, et ressemble plus à une partie de poker entre le flic (Denzel Washington) et le cerveau de la bande (Clive Owen).
Hélas, j'ai trouvé que le film était beaucoup trop long (2h10) pour tenir le spectateur en haleine. Le suspense trébuche constamment sur des scènes verbeuses où Washington débite des blagues dans le plus pur style années 80 (je pense à John McTiernan et ses Die Hard).
Son cabotinage est un poil exaspérant et aurait été bienvenu dans un braquage de pur divertissement comme Ocean's 11 ; mais le film de Spike Lee semble hésiter entre ces deux directions : le divertissement éhonté (les personnages de policiers pas crédibles une seconde) et le thriller psychologique, saupoudré de messages politiques intégrés au scénario de manière assez lourde (critiques "gros sabots" de la violence à travers le jeu vidéo, ou encore du racisme à travers certains otages).
Le film se laisse regarder néanmoins grâce aux acteurs (irréprochables Clive Owen, Christopher Plummer, Jodie Foster, Willem Dafoe), et à la redoutable maîtrise technique de Spike Lee, épaulé de surcroît du chef opérateur de Darren Aronofsky. Mouvements de caméra fluides, cadrages futés, montage judicieux (scénes flash-back bien trouvées), photographie superbe, voilà au moins un aspect irréprochable.
Spike Lee ne fait guère plus l'objet de sélection en grands festivals (il faut remonter à She Hate Me en 2002 pour une sélection au festival de Berlin par exemple), et cela ne me surprend pas outre mesure, hélas.
7/10
10:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma
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