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13 février 2006

13 Tzameti



Récompensé par le Grand Prix du Festival de Sundance et le Prix Lion du futur à la Mostra de Venise (ce qui n'était jamais arrivé pour un film français auparavant !), le réalisateur d'origine géorgienne Gela Babluani a fait fort pour son premier long métrage, qui traîne une réputation de film choc.

Astucieusement sorti la même semaine que Les Bronzés 3, le film joue à fond la carte de la contre-programmation et est indéniablement LE film à voir pour les amateurs de sensations fortes et de pari osé. Rappelons le synopsis :

Quelque part, dans un endroit reculé au bord de la mer, Sébastien, 22 ans, répare le toit d'une maison. Le propriétaire meurt d'une overdose après avoir reçu une étrange convocation censée lui rapporter beaucoup d'argent. Sébastien récupère l'enveloppe et décide de prendre sa place. Commence pour lui un jeu de piste qui le mènera jusqu'à un huis-clos clandestin, un monde cauchemardesque où des hommes parient sur la vie d'autres hommes...

A part le début du film qui m'a semblé manquer de rythme et être interprété par des acteurs pas très convaincants (qu'on ne voit plus par la suite), 13 Tzameti nous embarque ensuite rapidement dans une descente aux enfers de la cruauté humaine. Le tour de force du film est probablement de ne pas montrer une goutte de sang, ou du moins d'en gommer totalement l'impact par le noir et blanc (choix artistique très pertinent ici). Toute l'horreur est sous-tendue par une tension psychologique magistrale, provenant non seulement des actes opérés pendant ce huis-clos, mais aussi des regards (et dialogues) échangés par les personnages.

Ces personnages, parlons-en, car le réalisateur a passé probablement beaucoup de temps à élaborer son casting. Aucune tête connue (c'est mieux, pour désorienter le spectateur), mais des "gueules", impressionnantes, troublantes. Le noir et blanc permet d'en tirer un maximum d'expression et on peut voir par instants dans ce film une véritable étude de portraits. Les gros plans et le cadrage en permanence serré y contribuent, mais donnent aussi au film cette ambiance étouffante et stressante.

En évitant de s'attacher aux personnages et en n'infligeant aucune leçon de morale, Gela Babluani achève de signer un premier film glaçant, très prometteur et totalement au-dessus du lot de la production cinématographique française.

Son prochain film, L'Ame Perdue du Sommet, sort dans quelques mois, et nul doute qu'avec une telle première carte de visite, les curieux seront au rendez-vous.

8/10

10:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

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