Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16 janvier 2010

Agora



IVème siècle après Jésus-Christ. L'Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l'aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l'amour d'Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d'être affranchi s'il accepte de rejoindre les Chrétiens, de plus en plus puissants...

Il est difficile de devoir reconnaître que l'un des tout meilleurs cinéastes espagnols, Alejandro Amenábar, a commis son premier faux pas avec Agora, son 5e long-métrage. C'est d'autant plus décevant qu'il a fallu attendre plus de 4 ans après Mar Adentro (drame d'un équilibre magistral sur l'euthanasie), pour aboutir à ce constat. Non pas que Agora soit foncièrement mauvais, ça reste bien entendu a minima une entreprise intéressante. Ce projet de peplum intellectuel, voire métaphysique, était ambitieux et c'est tout à son honneur que d'avoir tenté de revisiter un genre aussi casse-gueule, d'autant plus qu'il en assume le scénario. Seul responsable, donc.

Amenábar a péché surtout par orgueil, en tentant d'embrasser beaucoup trop de thématiques. Le film s'éparpille donc entre cours d'Histoire, plaidoyer féministe, batailles épiques, joutes politico-religieuses, et histoire d'amour. Rachel Weisz a beau être exemplaire dans le rôle principal de l'astronome et philosophe Hypatie, l'ennui finit par poindre bien avant la fin des deux grosses heures que dure cette fresque qui mixe trop d'ingrédients au point d'en être indigeste. Ce n'est pas tout : la photo et la théâtralité qui ressortent d'Agora ont tendance hélas à lui donner un côté téléfilm de luxe qui finira sans doute de balayer les doutes d'un possible "grand film incompris".

Le principal intérêt d'Agora est finalement son manisfeste athéiste, les chrétiens et les juifs étant renvoyés dos à dos quant à leur fanatisme qui sacrifie tout progrès au profit de l'extension de leur pouvoir. C'est un peu court sur deux heures, et on attend mieux la prochaine fois.

6/10