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07 août 2009

Bancs Publics (Versailles Rive Droite)



Si les casting de luxe ne font pas les grands films, en voilà en tout cas une belle illustration, hélas. Bruno Podalydès semble être en panne depuis l'inégalé Liberté-Oléron ; après des aventures peu folichonnes de Rouletabille, le voici qui remet le couvert de la faune versaillaise sur le mode mineur. Très mineur même : Podalydès essaie de marier les genres (comédie de mœurs, fable humoristique, satire sociale...) au travers d'un film choral, dont les trois unités de lieux sont reliées par des liens trop ténus pour être convaincants. Au final, il n'y a pas vraiment de fil narratif, et Bancs Publics tombe dans le chausse-trappe classique de l'enchainement des saynètes de qualité très inégale.

Ce n'est pas le plus grave à mon sens car de grands cinéastes savent s'accommoder d'absence de fil narratif, justement. Le problème de Podalydès ici, c'est qu'il met en scène son film comme une pièce de théâtre, à tel point qu'il en est pratiquement réduit à son texte. Tout le poids étant sur les mots, les dialogues sont surjoués, par des célébrités qui n'ont que ça à se mettre sous la dent, dans des rôles très peu dessinés de M. et Mme Tout-le-Monde, et qui en deviennent du coup rapidement pénibles (un exemple parmi d'autres : le gag lamentable de Pierre Arditi en patron qui commet des lapsus grossiers invraisemblables pendant son discours - même l'acteur ne semble pas y croire !). L'anecdotique des situations confine au futile, et Podalydès finit paradoxalement par ne plus rien dire.

Et c'est dommage, car les premières minutes sont brillantes, avec une proposition intéressante qui consiste à fédérer autour d'un évènement extraordinaire (une banderole "homme seul" déployée en face de bureaux) des employés qui ne se côtoient que dans des situations ordinaires et codifiées. Il y a également des éclairs burlesques réussis, qui viennent heureusement de temps à autre à la rescousse de l'ensemble. C'est trop peu.

5/10