03 janvier 2008
I Am Legend
Ce deuxième film de Francis Lawrence (je n'ai pas vu son premier, Constantine, sorti en 2005) est directement adapté du livre culte de l'écrivain américain Richard Matheson, le roman d'anticipation I Am Legend, paru en 1954. Oeuvre-phare de la littérature SF, cette histoire avait déjà été transposée sur grand écran à deux reprises : dans The Last Man on Earth porté par Vincent Price en 1964, puis dans Le Survivant de Boris Sagal en 1971, emmené par Charlton Heston.
L'histoire est simple : Robert Neville (Will Smith), militaire scientifique, n'a pu endiguer le terrible virus issu d'un traitement miraculeux du cancer. La race humaine a été dévastée, une minorité a survécu mais est retournée à l'état animal, avec les symptômes de la rage. Pour une raison inconnue, Neville est immunisé et reste le dernier être humain sain dans ce qui reste de New York et peut-être du monde. Depuis trois ans, il envoie des messages de détresse sur ondes courtes, espérant trouver d'autres humains non infectés. Traqué par les victimes de l'épidémie, il cherche un moyen d'inverser les effets du virus à l'aide de son propre sang.
Le roman se passait à L.A., mais c'est New York City qui a été choisie pour le film, ce qui renforce bien entendu dramatiquement l'impact des scènes de ville-fantôme, absolument saisissantes. Celles de Londres désert dans 28 Days Later de Danny Boyle (même thématique) étaient déjà fascinantes, mais dans I Am Legend, comme la ville est désertée depuis plusieurs années, la nature y a repris ses droits et apporte une dimension poétique aux canyons urbains dépeints à l'écran.
La qualité de ce blockbuster de fêtes de fin d'année est précisément de ne pas ressembler tant que ça à un blockbuster. La première heure rend compte de la solitude écrasante de Robert Neville et de ses efforts pour ne pas devenir fou, tel un Robinson urbain. Les scènes d'action, féroces et violentes, n'en trouvent que plus d'impact, même s'il est très regrettable que les humains infectés aient été intégralement réalisés en effets spéciaux. Ils sont laids, très laids, et peu crédibles en fin de compte, car nous ne sommes pas ici dans un film de zombies...
Heureusement, Will Smith, lui, est vraiment à la hauteur, dans un de ses rôles sérieux ; pas de frime ou d'humour forcé comme dans Bad Boys ou I, Robot. Convaincant dans ce rôle solitaire, taciturne et presque déprimant, l'acteur porte les films sur ses épaules, et pour cause, il est seul... sauf dans les scènes de flash-back, glaçantes, qui narrent l'infection et la mise en quarantaine de Manhattan.
La faiblesse du film tient à son manque de réelle surprise, à l'invraisemblance des infectés, et à son dénouement (qui apparemment s'éloigne de la richesse du roman dont il est issu). Mais c'est un blockbuster à l'identité surprenante, même si inaboutie.
7/10
21:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Cinéma, Francis Lawrence, Will Smith