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14 avril 2008

AaRON, Folies Bergères, 11/04/2008



AaRON connaît un succès sans cesse croissant en France, depuis la sortie en septembre 2006 du film Je vais bien, ne t'en fais pas, dans lequel leur chanson U-Turn (Lili) sert de thème principal de la bande-originale. L'album entier, Artificial Animals Riding On Neverland, est en fait globalement dans la même veine : chansons mélancoliques, voire dépressives, avec accompagnement minimaliste dont la mélodie principale est supportée par un motif au piano sur quelques notes ou accords.

Poutant, on sent que ce duo français (composé de de Simon Buret, 26 ans, comédien, et d'Olivier Coursier, 32 ans, ex-guitariste de Mass Hysteria) a des ressources encore pas vraiment exploitées, comme le montrent les titres les plus originaux de l'album (cf. Endless Song), qui apportent des éléments électroniques et une énergie qui ne sont pas sans rappeler une certaine Björk. Comment tout ceci se transpose-t-il en concert ?

Fort heureusement, AaRON est vraiment convaincant sur scène, et transcende sa musique studio. L'originalité tient d'abord à la formation : un batteur, une violoncelliste, Simon Buret au chant et Olivier Coursier au piano à queue, qu'il délaisse parfois pour la guitare sèche ou électrique. Deuxième atout, Simon Buret est un frontman très efficace, qui instaure une relation véritablement chaleureuse avec son public. On sent bien que cet acteur de formation, qui communique et harangue le public entre chaque titre, a hâte d'aller plus loin, plus fort que ce premier album, dont le succès surprend le duo lui-même. Troisième atout, les jeux de lumière sont en symbiose totale avec la musique et confèrent une aura un peu magique (ou naïve diront les plus blasés) aux interprétations nettement plus intenses et musclées que sur l'album. La photo ci-dessus illustre un peu le bon goût et la sobriété plutôt classe de la mise en scène.

Le duo sait rendre hommage à ses influences, puisqu'il a inclus deux reprises dans sa setlist : le chef d'oeuvre Bachelorette de Björk, et Famous Blue Raincoat de Leonard Cohen en ultime rappel.

Il ne fait nul doute que si AaRON confirme et étend son talent en sachant proposer un deuxième album moins "mono ambiance" (et donc s'il sait faire oublier U-Turn (Lili) qui leur colle une image hélas réductrice), le groupe va continuer son irrésistible ascension. En tout cas, Olivier Coursier ne doit pas regretter d'avoir quitté Mass Hysteria...