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07 septembre 2008

Beck, Olympia, 07/07/2008



Avant de parler du show, la chronique du dernier album de Beck, Modern Guilt (sorti le lendemain de ce concert à l'Olympia), issue de anous.fr et rédigée par Vincent Jundt, me paraît très appropriée pour introduire l'artiste et la valeur de ce douzième (déjà !) album :

"Le musicien californien Beck Hansen, symbole d'un certain chic postmoderne, a souvent péché par trop d'érudition, de références, au point de concevoir ses albums comme une suite de collages, de mosaïques.

A l'instar du cinéaste Tarantino, il s'est souvent défini dans la parodie, le clin d'œil, préférant s'amuser à reproduire une musique de genre plutôt qu'à créer un nouveau style. Révélé avec le très électro hip hop Odelay (1996), il s'est ensuite pris pour un auteur folk (le sobre et inspiré Mutations, 1998), puis s'est déguisé en chanteur funk style George Clinton (Midnite Vultures, en 1999). Beck, né à Los Angeles en 1970, aime les tenues camouflage, et il a semé une œuvre caméléonne, brouillonne, inégale, qui ne suffit pas à imposer une signature. Nous n'en attendions donc plus grand-chose... jusqu'à ce qu'il nous offre ce douzième album, le formidable Modern Guilt, produit par un sorcier appelé Danger Mouse (Brian Burton), membre de Gnarls Barkley.

Le magicien a réussi à discipliner l'artiste, à refréner son côté hybride (qui est peut-être d'ailleurs sa vraie signature). Si Beck a ressorti de son armoire le bric-à-brac psyché des années 1960 - les intonations du titre Chemtrails rappellent les Beach Boys et King Crimson -, papa Burton, au lieu de tout laisser en désordre, a rangé la chambre du jeune prodige. Grâce à lui, le sens mélodique maintient toujours l'ensemble.

Le disque, bref, rythmé et gracieux, flotte de manière légère sur les sons électro et le folk. Aucune chanson (Modern Guilt, Profanity Prayers) ne ressemble à l'autre. Le chant aérien de Beck est enfin mis en avant, et les arrangements très fouillés mais jamais excessifs nous permettent d'entrer sans difficulté dans l'univers d'un créateur qui a retrouvé sa sincérité. Une brillante réussite à la fois simple et complexe
".

Avec un tel nouvel album dans la besace, le père Beck était attendu au tournant, ayant laissé par le passé le souvenir de shows mémorables et hallucinés. Cette fois, il a choisi la sobriété, avec une formation scénique très resserrée de cinq musiciens, aucune décoration particulière et des lights intimistes. Etait-ce l'imminence de son 38e anniversaire (il les fêtait le lendemain du concert) qui a entraîné Beck ce soir-là sur la pente de la déprime ? Celui-ci est resté globalement immobile derrière son micro, est arrivé sur scène sans saluer... Le Californien a démarré tête baissée par la pépite Devil's Haircut (ouverture mémorable de Odelay, 1996), puis a enchainé cinq titres sans interruption. Pressé de passer à ses nouveaux morceaux ? "Thank you", murmure Beck sans enthousiasme, après cette salve introductive pourtant musicalement très convaincante.

Le paradoxe de ce décalage entre l'attitude presque absente de Beck et le niveau général de l'interprétation a continué jusqu'au rappel, avec un E-Pro (grand titre issu du recommandé Guero, 2005) qui a sorti le public de sa passivité, pour une raison inconnue (l'imminence de la fin du concert ?). Il était hélas un peu tard, mais ce fut ensuite l'enthousiasme général pour le classique Where It's At, dont le refrain gimmick a enflammé cette fois l'Olympia.

Un concert trop court, mais une confirmation que Beck est un grand musicien, et je retournerai avec plaisir le revoir si possible, en espérant que Beck sera d'humeur moins triste, ainsi que son public.

17:30 Publié dans Concerts | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Beck, Olympia