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29 octobre 2006

The Queen



Stephen Frears did it again ! Après deux dernières oeuvres bluffantes (Dirty Pretty Things et Mrs Henderson Presents), j'avoue que The Queen, vu son sujet casse-gueule, la difficulté a priori d'être convaincu par des acteurs au physique pas forcément très ressemblant à des personnalités archi-connues, ainsi que sa fade bande-annonce, me faisaient un peu douter de la capacité du Britannique à continuer sur une telle lancée.

Or, la brillante intelligence de propos et de mise en scène de Frears éclate une fois de plus tout au long de ce drame mettant en lumière les conséquences du tragique décès de la princesse Diana sur la famille royale et la politique menée par Elizabeth II.

Nul sensationnalisme ici, la polémique autour de la mort de Diana n'est même pas évoquée, à peine suggérée. Le film se situe en permanence entre réserve pudique (exemple : hallucinante scène ou le prince Charles pénètre pour la première fois dans la chambre d'hôpital de la défunte, moment de mise en scène à méditer dans les écoles de cinéma !), et lumière crue sur les arcanes du pouvoir monarchique et constitutionnel. Le tout, arrosé en permanence d'un humour british froid et bien cinglant, d'un à-propos fort rare.

En quelques secondes, on comprend qu'Helen Mirren, qui interprète Elizabeth II, a gagné la partie. Sa prestation, d'un naturel inouï, emporte en un clin d'oeil les quelques réticences qu'on pouvait avoir avec l'éventuel manque de ressemblance physique entre les acteurs et les personnalités interprétées. Sa coupe de la meilleure interprétation féminine remportée cette année à Venise est plus que logique, c'était un dû. Les autres acteurs ne déméritent pas, et on reconnaît au passage l'extraordinaire faculté de direction d'acteurs que possède Stephen Frears.

Il en va de même pour le scénario de Peter Morgan, reparti lui aussi de la plus haute récompense à Venise. Les répliques, la foule de précisions, l'alternance des points de vue : cette maestria magnétise littéralement le spectateur. La fiction devient alors tellement plus intéressante que la réalité dépeinte dans les journaux... Réflexion sur le pouvoir, sur la solitude aussi, analyse (et comédie) de moeurs, décryptage politique, The Queen allie virtuosité à tous les étages (mise en scène, montage, photographie, interprétation décors, scénario, etc.), pour un résultat purement jouissif qui consacre définitivement Stephen Frears comme probablement le meilleur réalisateur britannique en activité.

10/10

19:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

et bien , effectivement ca donne très envie... Je ne sais pas si j'aurais le temps d'aller le voir, mais je louerai un dvd si je n'ai pas le temps...

Écrit par : Angrom | 30 octobre 2006

Je me permets de revenir sur cette vieille note car j'ai regardé le film hier (comme prévu il y a un an, j'ai fini par louer un DVD)
Je rejoins totalement ton avis, The Queen est un excellent film. Le sujet ne me passionnait pas vraiment à la base, mais comme j'adore Frears, je me suis laissé tenter. Je n'ai pas été décu. il arrive à rendre cette histoire passionnante (mais décidement, je ne comprendrai jamais les monarchistes)

Écrit par : Angrom | 16 août 2007

Merci pour ton feedback ! Personnellement, je n'y étais allé que parce que c'était de S. Frears, mais ce fut vraiment une excellente surprise. D'ailleurs, j'ai envie de le revoir ! :-)

Écrit par : Seb | 17 août 2007

Les commentaires sont fermés.