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30 avril 2006

Silent Hill



Le troisième film de Christophe Gans est frustrant. On sait à quel point l'homme est cinéphile ; ses activités de rédacteur en chef des cultissimes (et regrettés) magazines spécialisés Starfix (dans les années 80) et HK Orient Extreme Cinéma (fin 90's) sont très souvent bien plus appréciées des cinéphiles que ses deux premiers films (Crying Freeman et Le Pacte des Loups).

Alors quand Christophe Gans s'est attaqué à son troisième film avec d'autres passionnés comme Roger Avary au scénario (le génialissime co-auteur de Pulp Fiction, mais aussi réalisateur et scénariste des Lois de l'Attraction, adapté du roman de Bret Easton Ellis) et Carol Spier comme chef décorateur (le complice de David Cronenberg qui a travaillé sur quasiment tous ses films), bien des cinéphiles s'impatientaient.

Le jeu vidéo Silent Hill a, paraît-il, révolutionné le monde des jeux de survival grâce à une ambiance unique privilégiant le psychologique à l'action. Ne jouant à aucun jeu vidéo, cela m'avait plutôt rassuré car les précédentes adaptations de jeux vidéos sur grand écran ont donné ce que l'on sait (Resident Evil, Doom... hum).

Premier bon point, Silent Hill n'est effectivement pas une grosse crétinerie où le but est de tuer un maximum d'aliens. L'histoire de cette petite fille qui disparaît dans la ville fantôme de Silent Hill joue plutôt la carte du mystère et de la détresse psychologique. Deuxième (très) bon point, l'esthétique du film est à couper le souffle, du moins à mon goût. L'arrivée de Rose (la mère de Sharon, la petite fille qui a disparu dans la ville abandonnée) à Silent Hill, sous cette fine pluie de cendres, dans cette atmosphère grisâtre et terriblement lugubre, restera sans doute gravée dans les mémoires. Gans parvient ainsi plusieurs fois à de purs moments de grâce. Que l'on cherche ensuite du côté des décors, des costumes, de la photographie, des effets spéciaux (rares, mais bien dosés et très réussis), des mouvements de caméra, tout concourt à une mise en scène plutôt stupéfiante et finalement pas étonnante de la part d'un fou de cinéma comme Gans, mais il fallait le faire. Chapeau...

Mais, il y a un gros mais. Passé la première heure, on se demande où va le film d'un point de vue de l'action. Ne connaissant pas le jeu vidéo, je ne peux pas dire si c'est voulu, mais on a le sentiment que Rose se rend de lieux en lieux comme dans un jeu vidéo, justement, et c'est désagréable, car même si cela doit faire plaisir aux fans du jeu, ce n'est pas très intéressant d'accumuler ces scènes, aussi belles et stressantes soit-elles.

Heureusement, l'action se reprend salutairement quand Rose se retrouve épaulée de personnages secondaires, mais au bout d'1h30, on comprend que le film est long, trop long, il n'a pas assez de substance pour occuper utilement ses 2h07, totalement injustifiées. La fin est en outre un gros galimatias qui part en vrille, exactement comme la fin du Pacte des Loups. Je reste donc totalement déçu qu'un talent du calibre de Roger Avary n'ait pas su proposer un scénario plus cohérent et plus concis. L'influence du producteur Samual Hadida aurait-elle joué ?

Au final, peu importe, Silent Hill a beau être sans doute la première adaptation non vaine d'un jeu vidéo au cinéma, il n'est finalement qu'un très, très bel objet à qui il a manqué un peu de fond pour être un des plus formidables films d'horreur pyschologique que l'histoire du cinéma ait compté.

7/10

09:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Cinéma

Commentaires

Je crois que je ne te suivrais pas sur ce coup là , le Pacte des Loups m'ayant profondément ennuyé, et les adaptation de jeux vidéos me laissant indifférent ...

Écrit par : Angrom | 30 avril 2006

Les commentaires sont fermés.