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06 mars 2006

Running Scared (La Peur au Ventre)



Wayne Kramer s'était déjà fait remarqué en 2003 avec un polar remarquable et élégant, sur fond de mafia à Las Vegas (The Cooler, rebaptisé de façon improbable en Lady Chance en France), avec William H. Macy, Maria Bello et Alec Baldwin. Originalité du pitch, mise en scène élégante et musclée quand il le faut, choix d'acteurs très judicieux (habituellement cantonnés à des seconds rôles et qui donnaient toute la mesure de leur talent - à noter que Maria Bello fut ensuite engagée par David Cronenberg pour A History Of Violence) : tous les indicateurs étaient réunis pour que le nom de Wayne Kramer devienne pour moi à surveiller.

C'est donc avec une certaine attente que je suis allé voir son nouvel opus, Running Scared, qui bénéficie cette fois d'un titre français un peu mieux adapté. C'est avec surprise que j'ai constaté que Wayne Kramer s'était fendu ici d'un thriller extrêmement violent dont beaucoup de caractéristiques m'ont rappelé les oeuvres du grand Tony Scott, surtout Domino !

Images au grain prononcé, filtres magnifiques pour saturer les couleurs, flash-backs, montage saccadé par moments... c'est quasiment un exercice de style, tape-à-l'oeil diront certains. Il est clair que ce choc visuel n'est pas pour tout le monde (plusieurs spectateurs ont quitté la salle lors de la projection à laquelle j'ai assisté). Moins épileptique que Domino de Tony Scott, moins humoristique qu'un Tarantino (mais avec quelques punchlines vraiment bien troussées), Running Scared n'en est pas moins haletant et les deux heures passent sans aucun temps mort.

La tension dramatique est très forte, et pas seulement à cause des scènes hystériques ; une des bifurcations astucieuses du récit vers de la pédophilie meurtrière (uniquement suggérée) est d'une cruauté abyssale et met le coeur du spectateur à l'épreuve plus encore que les scènes de gunfight bien crues.

Wayne Kramer a réitéré les qualités de The Cooler en ce qui concerne l'originalité de l'histoire (il est à l'origine du scénario), et le choix judicieux du casting (notons ici Paul Walker, habitué à des films d'action habituellement moins fins, et le jeune Cameron Bright, qui n'en finit pas de monter, après The Butterfly Effect, Godsend et Birth - il sera à l'affiche de X-Men 3).

Sa mise en scène est cette fois peut-être moins personnelle, mais il entre directement dans la catégorie de ceux qui savent faire des films (très) violents, strictement pour adultes, où l'action ne prend pas le pas sur l'astuce du scénario. Et ça, ça change des films américains consensuels mous du genou (et du nougat).

7/10

10:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

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